Allons à Jérusalem au moment où Jésus va mourir. […] Elle mourut jeune. […] Tout un passé meurt, mourons avec lui. […] Meurent donc les vivants ! […] Sibylle mourra consolée.
Quiconque s’y couchait y mourait. […] Elle aima, elle souffrit, elle mourut. […] Qu’était-ce que ce peu de miel qui fait mourir ? […] Votre culte se meurt avec les vieux cultes. […] Monselet pensait y mourir de faim.
Puisqu’il en était ainsi, comment voulez-vous que l’auteur fît mourir Œdipe sur la scène ? […] Si Œdipe mourait sur la scène, il mourait devant le chœur, c’est à-dire, représentativement, devant tout le peuple de Colone, et le peuple de Colone pourrait dire où est sa dernière demeure. […] C’est dans ce costume que, ce me semble, il doit mourir. […] Seulement, il l’a fait cependant mourir hors du théâtre, ce qui est évidemment indispensable. […] Mourrai-je tant de fois sans sortir de la vie ?
« Souviens-toi de conserver une âme toujours impassible dans les circonstances pénibles de ta vie, de même que de la conserver inaccessible à l’enflure et à l’orgueil de la prospérité, ô Délius qui dois mourir ! « Qui dois mourir, soit que tous tes jours se soient écoulés dans la tristesse, soit que tu aies passé tes jours de fêtes mollement étendu sur l’herbe des prairies solitaires, réconforté et assoupi par le nectar d’un falerne vieilli dans tes celliers ! […] « Que tu sois riche ou né de la race antique d’Inachus, ou pauvre et issu d’une famille obscure qui supporte le poids du jour, tu mourras victime dévouée au dieu qui ne pardonne pas. […] « Chloé me possède tout entier maintenant, elle qui sait si habilement mêler les doux accords de sa voix à ceux de la lyre, elle pour laquelle je n’hésiterais pas à mourir si les destins consentaient, à ce prix, à épargner la sienne. […] « Calaïs brûle pour moi et moi pour lui d’une flamme mutuelle ; Calaïs, fils d’Ornytus de Thurium, Calaïs pour qui je consentirais à mourir deux fois si les dieux à ce prix consentaient à épargner la vie de ce bel enfant.
Auprès de la porte de la ville, on voit les ruines d’un château, dans lequel, si l’on en croit la tradition populaire, le comte René de Chalans, poussé par les fureurs de la jalousie, laissa mourir de faim, dans le quinzième siècle, la princesse Marie de Bragance, son épouse : de là le nom de Bramafan (qui signifie cri de la faim) donné à ce château par les gens du pays. […] J’ai perdu mes parents dans mon enfance et je ne les connus jamais : une sœur qui me restait est morte depuis deux ans. […] Non, non, m’écriai-je enfin dans un accès de rage, il n’est point de bonheur pour toi sur la terre ; meurs, infortuné, meurs ! […] Rappelle-toi, lorsque tu la verras, que mon dernier vœu fut que tu pusses vivre ou mourir en bon chrétien. […] il faut mourir quand il n’est plus permis d’aimer !
(Il meurt.) […] — Autrefois, quand la cervelle était répandue, l’homme mourait, — et c’était la fin. […] » Orlando proteste qu’il mourra. Mourir ! Et qui jamais s’est avisé de mourir d’amour !
— ô destinée amère, A qui de mourir à présent ? […] et je vois en face de moi la morte.
Comment exister sans être utile, et se donner la peine de vivre quand personne ne s’affligerait de nous voir mourir ! Si l’avare, si l’égoïste sont incapables de ces retours sensibles, il est un malheur particulier à de tels caractères auquel ils ne peuvent jamais échapper ; ils craignent la mort, comme s’ils avaient su jouir de la vie : après avoir sacrifié leurs jours présents à leurs jours avenir, ils éprouvent une sorte de rage, en voyant s’approcher le terme de l’existence ; les affections du cœur augmentent le prix de la vie en diminuant l’amertume de la mort : tout ce qui est aride fait mal vivre et mal mourir : enfin, les passions personnelles sont de l’esclavage autant que celles qui mettent dans la dépendance des autres ; elles rendent également impossible l’empire sur soi-même, et c’est dans le libre et constant exercice de cette puissance qu’est le repos et ce qu’il y a de bonheur.