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553. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Fontaine »

Notre poëte visitait souvent le bon vieux rimeur en sa maison du faubourg Saint-Marceau, et courtisait Claudine tout en devisant, à souper, des auteurs du xvie  siècle avec le mari, qui put lui donner là-dessus d’utiles conseils et lui révéler des richesses dont il profita. […] Lorsque tout le bien de La Fontaine fut dissipé et que la mort soudaine de Madame l’eut privé de la charge de gentilhomme qu’il remplissait auprès d’elle, madame de La Sablière le recueillit dans sa maison et l’y soigna pendant plus de vingt ans. […] Par bonheur, une jeune femme riche et belle, madame d’Hervart, s’attacha au poëte, lui offrit l’attrait de sa maison, et devint pour lui, à force de soins et de prévenances, une autre La Sablière.

554. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre VI, « Le Mariage de Figaro » »

Il y avait plusieurs maisons où elle se trouvait chez elle : chez Mme d’Épinay571, chez le baron d’Holbach, qui encourageaient toutes les hardiesses, chez Mme Necker572, une bonne et intelligente femme sous son air un peu gourmé d’institutrice protestante, chez Mme Suard, la dévote de Voltaire. […] Il part d’une boutique de la rue Saint-Denis ; et le voilà tour à tour horloger, musicien, officier de la maison du roi, gentilhomme, agent demi-policier, demi-politique, homme de finance, négociant, homme de lettres : égal à toutes les affaires par son esprit, à toutes les conditions par son impertinence, emprisonné, calomnié, déshonoré, réhabilité, applaudi, populaire, illustré, envié, plaint, jamais sérieusement respecté, ni simplement considéré. […] Il acquiert en 1755 une charge de contrôleur dans la maison du roi. devient maître de harpe de Mesdames filles de Louis XV, puis s’anoblit en achetant le titre de secrétaire du roi (1761).

555. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XIII »

A aucun prix, elle ne veut le revoir et elle charge Lebonnard de le chasser de sa maison, comme elle le chasse de son cœur. […] » — Parce qu’il ne lui convient pas que sa femme vienne, dans sa maison, chercher son amant. […] Au fond de cette impasse, sa chambre de jeune fille, dans la maison maternelle, asile équivoque, exposé à tous les bruits de la calomnie, où elle végétera sans appui.

556. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « La reine Marguerite. Ses mémoires et ses lettres. » pp. 182-200

Marguerite, née à Saint-Germain-en-Laye le 14 mai 1553, avait six ans quand son père, Henri II, fut tué dans ce fatal tournoi qui rompit la fortune de sa maison. […] Au sortir de ces traverses, s’étant réunie en sa maison de La Fère, en Picardie, à son cher frère le duc d’Alençon, elle y réalise pendant près de deux mois, « qui ne nous furent, dit-elle, que deux petits jours », un de ces paradis terrestres qui furent de tout temps le vœu de son imagination et de son cœur. […] » s’écriait à toute heure son frère d’Alençon, tout ravi des mille imaginations gracieuses par lesquelles elle se mettait en frais pour lui varier et lui embellir ces jours en sa maison de La Fère.

557. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — I. » pp. 201-219

Nous y voyons pourtant le style de la maison dans les moments assez rares où on n’y rit pas. […] Il en résulta, après quelques jours d’arrêts gardés par chacun dans sa maison, que le duc et pair fut mis dans une citadelle, et Beaumarchais emprisonné au For-l’Évêque. […] Le soir de cette condamnation, le prince de Conti venait s’écrire chez Beaumarchais, et l’invitait à passer chez lui la journée du lendemain : « Je veux, disait-il dans son billet, que vous veniez demain ; nous sommes d’assez bonne maison pour donner l’exemple à la France de la manière dont on doit traiter un grand citoyen tel que vous. » Toute la Cour suivit l’exemple du prince et s’écrivit chez le condamné.

558. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — III. Franklin à Passy. (Fin.) » pp. 167-185

Peut-être que j’ai subi aussi un plus grand changement dans ma personne que je n’aurais fait en six ans à la maison. […] Établi à Passy dans une belle maison, avec un jardin, jouissant d’un voisinage aimable, Franklin, d’ordinaire, et dans les premières années du moins, avant que sa santé se fût affaiblie, dînait dehors six jours sur sept, réservant le dimanche aux Américains qu’il traitait chez lui. […] Considérant que notre marché est aussi abondamment approvisionné que le meilleur des jardins, je me suis mis à transformer le mien, au milieu duquel est ma maison, en pièces de gazon et en allées sablées, avec des arbres et des arbustes à fleurs.

559. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Michelet »

Les maîtres de certains cafés, de certaines maisons connues, — (pudiquement dit : bravo !)  […] pour ces cafetiers infortunés dont il était la ruine (ils ont tous fait faillite depuis), pour ces certaines maisons connues, il se dit : « Je leur ferai tôt ou tard un don. […] les cafetiers n’en fermeraient probablement pas une seconde fois leurs boutiques, et certaines maisons connues n’en seraient pas abandonnées pour le domicile conjugal, mais il serait lu et il aurait son influence, et il infiltrerait d’un poison de plus les esprits déjà infiltrés de tant de corruptions contemporaines !

560. (1890) Les romanciers d’aujourd’hui pp. -357

Mais les maisons anciennes lui furent fermées. […] Je lui demande la maison de Lomic. […] — Tenez, monsieur, à votre gauche, cette petite maison blanche, toute blanche, avec son jardinet où vague et claque du bec un gros cagnard… Je vous quitte : c’est la maison du « héros ». […] Paul Margueritte : Maison ouverte, Mon père, etc. […] Quarante ans après, il retrouve cette paysanne établie charbonnière à Paris, dans une maison obscure de la rue Visconti.

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