Il était pauvre, comme le sont en général ces hommes errants qui s’exilent de leur pays, où ne les retiennent ni maison ni champ paternels. […] Les compagnes de Crithéis ramenèrent la jeune fille et rapportèrent l’enfant nu, dans leurs bras, à Smyrne, dans la maison d’Isménias. […] Il fut touché de la beauté et des larmes de la jeune fille, de l’âge et de l’abandon de l’enfant ; il reçut Crithéis dans sa maison comme servante ; il lui permit de garder et de nourrir avec elle son fils ; il employa la jeune Magnésienne à filer les laines qu’il recevait pour prix de ses leçons. Il trouva Crithéis aussi modeste, aussi laborieuse et aussi habile qu’elle était belle ; il s’attacha à l’enfant, dont l’intelligence précoce faisait présager je ne sais quelle gloire à la maison où les dieux l’avaient conduit ; il proposa à Crithéis de l’épouser, et de donner ainsi un père à son fils. L’hospitalité et l’amour de Phémius, l’intérêt de l’enfant touchèrent à la fois le cœur de la jeune femme ; elle devint l’épouse du maître d’école et la maîtresse de la maison dont elle avait abordé le seuil en suppliante, quelques années avant.
Cela parut louche au prince et à ses conseillers, et on décida, qu’en attendant de plus amples renseignements sur le meurtre provoqué du capitaine, que mon père et ma tante rentreraient dans la propriété de la maison, de la vigne et du châtaignier, et que la peine de mort d’Hyeronimo serait convertie (encore était-ce pour ne pas démentir les sbires) en deux ans de galères. […] Elle lui demandait de permettre que la pauvre montagnarde eût un asile dans sa maison pendant la nuit pour y recueillir sa misère, en lui permettant d’en sortir le jour pour voir son mari meurtrier condamné à mort, gracié et commué en deux ans de peine, enchaîné dans les galères du port de Livourne. […] Nous ne pouvons vous recevoir dans une sainte maison comme la nôtre ; le monde est si méchant ! […] quelle joie ce fut dans la maison ! […] — Que le bon Dieu bénisse à jamais cet arbre, cette maison et cette famille, dis-je tout bas en me retirant ; ils sont heureux, et que leur bonheur se perpétue d’âge en âge et de génération en génération !
Je ne sais pas d’homme qui, plume en main, soit moins charlatan que lui ; il dit ses raisons et ne les colore en rien : « Un rôle d’emprunt est difficile à soutenir, pensait-il ; on n’est jamais bien que soi-même. » En écrivant l’histoire de sa maison sous le titre de Mémoires de Brandebourg, il nous donne le sens, l’inspiration première et la clef de ses actions. […] En racontant l’histoire de ce souverain habile et brave, qui « à la fortune médiocre d’un électeur sut unir le cœur et les mérites d’un grand roi », en nous parlant de ce prince « l’honneur et la gloire de sa maison, le défenseur et le restaurateur de la patrie », plus grand que son cadre, et de qui date sa postérité, on sent que Frédéric a trouvé son idéal et son modèle : ce que le Grand Électeur a été comme simple prince et membre de l’Empire, lui il le sera comme roi. […] Il nous dit ces motifs, et pourquoi il prévint la maison d’Autriche au lieu de l’attendre et de se laisser frapper ou humilier. […] Tout ce qu’il voulait, il le fit ; il dégagea hautement la position et la fonction de la Prusse, créa un contrepoids à la maison d’Autriche, établit dans l’Allemagne du nord un foyer de civilisation, un centre de culture et de tolérance. […] J’ai dit que le type qu’il se propose ; l’homme dont il fait dater à bon droit la grandeur de sa maison, est Frédéric-Guillaume, dit le Grand Électeur, celui qui prit en main le Brandebourg, au sortir de cette désastreuse guerre de Trente Ans « qui avait fait de l’électorat un désert affreux, où l’on ne reconnaissait les villages que par des monceaux de cendres qui empêchaient l’herbe d’y croître ».
Toute cette banlieue fut en quelque sorte le quartier de Jésus et de ses disciples ; on voit qu’ils la connaissaient presque champ par champ et maison par maison. […] Enfin, un certain Simon le Lépreux, qui était le propriétaire de la maison, faisait, ce semble, partie de la famille 962. […] Malheur à vous, qui engloutissez les maisons des veuves, en simulant de longues prières !
Elle s’étoit assurée d’une cousine qu’elle avoit dans la maison de S. […] On regardoit Fénélon comme l’apôtre de saint Cyr, de cette maison naissante destinée à devenir l’asyle de la piété, aussi bien qu’une ressource pour la noblesse indigente. […] L’évêque de Chartres, Godet Desmarais, dans le diocèse duquel est cette maison, fut instruit & allarmé de ce qui s’y passoit. […] De manière qu’une maison, choisie pour être un lieu de paix & de délices, alloit se changer en un séjour de discorde & de désolation.
Ce sont de grandes familles dépossédées, ou des gens qui ont la prétention d’en être, et qui ont gardé les armes de leur maison. […] On le voyait député en ambassade vers Jules II ; traité avec le plus grand respect par tous les princes de la maison de Médicis ; conversant avec les papes, et assis à côté d’eux, tandis que les cardinaux et tous les courtisans étaient debout ; comblé d’honneurs à Venise, où la république et le doge l’envoyèrent complimenter à son arrivée, on le voyait dans son école comme dans un temple, environné d’une foule d’enfants et de jeunes gens de tout âge, qui lui offraient les essais de leurs travaux ; et lui, comme une divinité, leur communiquant, pour ainsi dire, le génie des arts. […] À son retour, que penserait le voyageur, en trouvant dans son pays les arts établis, de nouveaux habillements, des mœurs nouvelles, architectures, maisons, citadelles, villes, lois, usages, coutumes, tout enfin jusqu’au cours des fleuves et aux bornes de la mer, changé dans cet empire ? […] Elle l’appelle, elle lui tend les bras : « Reviens, aies pitié de mes malheurs ; des traîtres me déchirent, des brigands me désolent. » Le héros sensible à ces accents, revole vers elle ; il le peint ensuite combattant au-dehors, et tour à tour la Suède, la Pologne, la Crimée, la Turquie, la Perse ; au-dedans, les Strelitz, les fanatiques, les patriarches et les Cosaques ; dans sa propre maison, les incendies, les empoisonnements et les assassinats ; il peint surtout son activité prodigieuse : « Que de courses, de trajets, de voyages ; la Dvina et le Niéper, le Volga et le Tanaïs, la Vistule et l’Oder, l’Elbe et le Danube, la Seine, la Tamise et le Rhin ont tour à tour dans leurs eaux réfléchi son image.
Elle sentait que toute cette magnifique maison des Adhémar allait crouler, et que ni la faveur du roi, ni les cordons bleus ni les gouvernements de province ne la sauveraient de sa ruine. […] Frédéric Masson nous a raconté, dans son histoire, cette ruine par amour du roi de la grande et séculaire maison d’Adhémar de Grignan, enfermée, comme un palais enchanté et maudit, dans le tortueux et inextricable labyrinthe de dettes énormes et dont, remède pire que le mal ! […] IV Il y a dans cette histoire du marquis de Grignan tout un livre consacré à ce crime de la mésalliance qui fut le crime des plus grandes maisons du temps ; car même ce crime-là ne fut pas personnel plus que tout le reste à cet homme, qui n’est que le Tout le Monde de sa caste et qui n’est personne en son privé nom.
le Journal de Louis XVI montre parfaitement que ce Roi auquel on avait donné des mœurs bourgeoises — car on voulait à toute force qu’il fût un bon bourgeois dans sa maison, le dos au feu, le ventre à table, — était, de pied en cap, aussi prince de goûts et de mœurs que peut l’être un prince, et, chose nouvelle et plus stupéfiante encore ! […] « Tué — disait-il au Journal — deux cents hirondelles… » Cela n’a pas porté tant de bonheur à sa maison ! […] Le sang de Louis XVI est plus rouge que le sang de ceux qui l’ont tué… L’héroïsme de la maison de Bourbon y roulait ses plus nobles, ses plus intrépides gouttes.