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805. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « V. Saint-René Taillandier »

Pendant que les talents qui fondèrent l’une et rejetèrent l’autre, et qui avaient trop de personnalité et de vie pour se laisser grossièrement éteindre, s’en allaient successivement à la file, il resta et passa maître, les maîtres partis.

806. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « J.-J. Ampère ; A. Regnault ; Édouard Salvador »

Pas plus que son bienfaiteur et son maître il ne sait conclure résolument et profondément sur ces États-Unis, qui ne sont pas unis, sur ces blocs de granit qui ne valent pas plus que des grains de sable si le ciment que rêvait pour nous l’empereur Napoléon ne les retient pas adhérents, sur ce pays, enfin, sans analogue dans l’histoire, et qui est comme la frontière neutre de toutes les nations. […] C’est un écrivain véritable, qui a le don de la goutte de lumière tombant de la plume, et chez qui l’on peut constater deux qualités qui semblent s’exclure et qui peuvent faire un jour d’un homme un des maîtres de l’expression : la concentration et la transparence.

807. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXII. Des panégyriques latins de Théodose ; d’Ausone, panégyriste de Gratien. »

Cet ouvrage est parvenu jusqu’à nous, et il a, en grande partie, les défauts de ce temps-là ; mais l’évêque qui osa reprocher au maître du monde le meurtre de Thessalonique, et commanda à son empereur d’expier devant les hommes et devant Dieu un crime que des courtisans féroces avaient conseillé et que des courtisans lâches n’avaient pas manqué d’applaudir, mérite bien grâce pour les défauts de goût, et pour quelques phrases peut-être ou faibles ou barbares. […] Mais ici on ne trouve rien de pareil : c’est un esclave peu éloquent qui remercie son maître à genoux.

808. (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série

Indépendant d’humeur, et même un peu farouche, libre de sa personne, maître de ses loisirs, il avait beaucoup vu et beaucoup médité : il avait aussi beaucoup retenu. […] Jamais disciples ne furent plus libres, puisque, partant des mêmes prémisses, aucuns disciples n’en vinrent à contredire plus formellement le maître. […] C’était un bon époux, un bon père, un bon maître qu’Orgon : c’était aussi un bon citoyen. […] Jules Simon sur Victor Cousin son maître, M.  […] « Si nous devons reprendre en sous-œuvre l’édifice du maître, a dit quelque part M. 

809. (1881) Études sur la littérature française moderne et contemporaine

L’ennui pleut de toute cette école ; au moins, quand c’est le maître qui le verse, il tombe d’une élévation qu’on admire. […] André Theuriet est un maître. […] Que nous veut donc ce maître assis sur un pavois ? […] Victor Hugo garde seul aujourd’hui les grandes intuitions et ce cachet des maîtres, un style bien à lui. […] La tête ferme, le regard lucide, il est resté maître de lui-même.

810. (1895) Nouveaux essais sur la littérature contemporaine

Tout le monde n’a pas la fécondité du maître dans l’insulte, ni surtout n’en voudrait user, quand il l’aurait, s’il essayait. […] Maxime du Camp, si je ne me trompe, en fut l’un des maîtres ou des « hommes forts ». […] Les influences passent, mais les œuvres demeurent, et ceux-là, dans l’histoire de la littérature et de l’art sont les vrais maîtres, dont les œuvres survivent à l’influence. […] Paul Bourget lui-même à la lignée de ses vrais maîtres, Stendhal et Balzac, Sainte-Beuve et Laclos, Marivaux et Racine. […] Gumplowicz ne les a point inventées, mais empruntées aux maîtres de la science.

811. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

On traite, dans ce livre, de la critique professionnelle et de la critique des maîtres. […] Mais à côté (je ne dis pas au-dessus, c’est d’un autre ordre), — à côté des maîtres de la critique, il y a la critique des maîtres. […] Éclair du génie qui l’a elle-même dictée, elle est de plus consubstantielle au génie même des maîtres dont elle s’efforce d’exprimer l’être. […] Oui, je crains, par moments, que le maître, avec son magnifique style (il s’agit de Cousin !) […] Comme dans Ruy-Blas, certaines exigences intérieures obligent souvent l’artiste à habiller chez lui le maître en valet, le valet en maître ; le critique accepte cette transformation comme vraie et y ajoute d’autres transformations simplificatrices.

812. (1890) La bataille littéraire. Deuxième série (1879-1882) (3e éd.) pp. 1-303

Soubasson qui est maître de danse, de chausson et professeur de maintien. […] Ici, un tableau de maître, peint d’après nature. […] — Son maître est un marin absent, disait un vieux. […] Veuillot n’y va pas de main morte pour juger les commencements du maître du théâtre moderne. […] Voici deux belles pages pleine de science, de couleur et d’éloquence ; ce sont de véritables tableaux de maître.

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