Des deux méthodes, c’est la première qui doit céder le pas, basée, comme elle l’est, et comme nous la montrerons au chapitre suivant, sur des lois incertaines et présomptives dont la critique scientifique ne pourra tirer parti qu’après avoir vérifié, par ses propres travaux, la mesure dans laquelle elles s’appliquent aux hommes supérieurs. […] La méthode esthopsychologique est d’autant plus fructueuse que les œuvres auxquelles on l’applique sont plus hautes et plus belles. […] Zola, notre méthode d’analyse soit impuissante ; car les données que l’on peut recueillir de ces œuvres de seconde main, ne semblent pouvoir fournir de renseignements que pour l’organisation mentale des artistes modèles, qui ont employé les premiers les moyens et les effets que leurs disciples se sont appropriés. […] C’est contre la méthode de « l’introspection », ou « méthode subjective », mise en avant par Jouffroy et l’école spiritualiste, que la psychologie expérimentale, descriptive et explicative, s’est construite, en Angleterre (l’école associationniste), en Allemagne (Wundt), et en France (les Idéologues, puis Taine, et Ribot). […] Hennequin, dans cette petite histoire de la psychologie, maintient la pertinence des deux approches antagonistes, alors que le devenir scientifique de la psychologie, à partir des années 1870, tend à éclipser la méthode introspective, jugée bien trop métaphysique.
Vous avez raisonné comme si on vous accordait qu’il n’y a qu’une méthode de transformation. […] Expérimenter, analyser les idées et les jugements acquis par l’expérience, la méthode n’est rien de plus. […] De la réponse dépend toute la méthode, et quelque chose de plus grave encore, je veux dire la direction habituelle et involontaire de l’esprit. […] Si l’on est conséquent, on prend à l’instant pour méthode l’extase des Alexandrins. […] Privé de la méthode que demande sa théorie, il est privé de toute méthode.
La méthode que pratiqua Sainte-Beuve et le but qu’il poursuivit sont indiqués suffisamment dans un article sur Chateaubriand jugé par un ami intime, dans le tome III des Nouveaux Lundis. […] Taine explique que sa méthode est une sorte de dialectique qui consiste à remonter de l’œuvre littéraire à l’homme physique qui l’a produite, de cet homme physique à l’homme intérieur, à son âme ; puis aux causes même de cette constitution psychologique. […] Taine veut démontrer un point de méthode historique, prouver que toute une série de documents, négligés jusqu’ici, sont à consulter pour connaître les hommes du passé ou de ce temps. […] Depuis, la publication de l’Histoire de la littérature anglaise, il ne s’est guère produit dans le domaine de cette méthode de tentatives dignes de mention. […] Sur l’esprit de cette critique héritière de la méthode beuvienne, comme le souligne à juste titre Hennequin, voir J.
« L’auteur n’a pas fait œuvre d’occultiste scientifique et considère les connaissances hermétiques comme de l’érudition sans rapport avec sa méthode d’auto-magification ou sublimation de l’homme. Ce qui frappe, tout d’abord, c’est le parallélisme de cette méthode et de la doctrine catholique, parallélisme et non similitude, car la prépondérance passe du plan animique au plan intellectuel : le saint devient le mage et la prière une idée. La doctrine de la perfection chrétienne est remplacée par celle de l’“asseze” platonique, méthode d’orgueil et d’entraînement, destinée à faire naître le disciple à la personnalité, à le revêtir de cette puissance d’“ipsité” qui sera pour lui comme une armure adamantine.
Tel l’a su : La Fontaine, Molière, Balzac, et ils l’ont réussi spécialement dans tel passage ; je vais analyser ce passage, savoir quelle méthode, quelle espèce d’émotion, quel but les a fait réussir à cet endroit ; cette méthode trouvée, je vais l’essayer sur un autre de leurs morceaux. Je vérifierai par comparaison en quoi j’ai manqué ; je comprendrai plus clairement et plus complètement cette méthode.
Les témoignages multipliés de cet intérêt général excitaient les philosophes à franchir les grandes difficultés que présentait l’étude, avant que la méthode et la généralisation en eussent abrégé la route. […] La métaphysique qui n’a ni les faits pour base, ni la méthode pour guide, est ce qu’on peut étudier de plus fatigant ; et je crois impossible de ne pas le sentir, en lisant les écrits philosophiques des Grecs, quel que soit le charme de leur langage. […] Ils ne pouvaient donc aller loin dans aucun genre ; il leur manquait ce qu’on ne doit qu’aux sciences exactes, la méthode, c’est-à-dire, l’art de résumer. Platon n’aurait pu rassembler dans sa mémoire ce qu’à l’aide de cette méthode les jeunes gens retiennent sans peine aujourd’hui ; et les erreurs s’introduisaient beaucoup plus facilement avant qu’on eût adopté dans le raisonnement l’enchaînement mathématique.
Cousin sera d’avoir proclamé la critique comme une méthode nouvelle en philosophie, méthode qui peut mener à des résultats tout aussi dogmatiques que la spéculation abstraite. […] Une conséquence de cette méthode fragmentaire et partielle de la science moderne a été de bannir de la philosophie la cosmologie, qui, à l’origine, la constituait presque tout entière. […] La loi régulière du progrès, prenant son point de départ dans le syncrétisme pour arriver, à travers l’analyse, qui seule est la méthode légitime, à la synthèse, qui seule a une valeur philosophique, pourrait le faire espérer.
Taine a employé une méthode plus facile et plus expéditive, mais aussi tout à fait stérile. […] Voyons l’application de cette méthode à l’idée d’espace infini. […] La seule méthode scientifique est la méthode spéculative, celle qui se place d’emblée dans l’absolu, et qui, partant d’une première intuition, descend, par une série d’antinomies et de synthèses, du général au particulier, de l’abstrait au concret, d’après des lois nécessaires. […] Taine a dû l’abandonner et aller aux vraies conséquences de la méthode empirique. […] Auguste Comte, affirment que la philosophie n’est et ne doit plus être que la méthode scientifique.