Ses Mémoires, doivent dire s’il avait été baptisé autrement qu’à la Jean-Jacques Rousseau, le Spartiate de Genève, qui voulait qu’on plongeât le corps de l’enfant, pour le faire fort, dans l’eau glacée, au sortir du ventre des mères, dût-il en mourir, et tant pis pour lui s’il en mourait ! […] nous ne réclamons pas aujourd’hui son cadavre, et nous réprouvons, autant que jamais, la tendance générale et le mal absolu de ses Œuvres, mais nous réclamons ce qui appartient au sentiment chrétien dans ses Œuvres, à travers les plus mortelles erreurs… Et que cette réclamation tardive, faite sur sa tombe, soit la punition de sa mémoire ; car le meilleur châtiment du coupable, c’est de montrer, qu’il n’était pas fait pour son crime, et qu’en le commettant il ne transgressait pas seulement la loi divine, mais les plus profonds et les plus nobles instincts de son cœur ! […] Le cadavre de Michelet — un jour, qui n’est pas loin, — sera dévoré par cette dégoûtante Vampire, et ce sera nous, les chrétiens, ses ennemis, qui, avec nos regrets pour ce qu’il eut de chrétien dans l’âme, ferons le plus pour sa mémoire !
A-t-on peur que sa mémoire se refroidisse ? […] Crétineau-Joly, l’auteur de l’Histoire de lα Compagnie de Jésus, de la Vendée militaire, de l’Histoire de la Révolution et de l’Église, du Pontificat de Clément XIV, l’éditeur et le dépositaire des Mémoires de Consalvi, ne peut pas sortir et disparaître entièrement de l’histoire religieuse, politique et littéraire du xixe siècle. […] Une biographie de Crétineau-Joly — l’historien religieux et politique — ne peut pas être les Mémoires de l’amitié de Maynard pour Crétineau.
Enfin le style, « qui fait vivre les œuvres », est chez Balzac « matériel, inégal, surchargé, bizarre, trahissant l’effort », et il trahira sa mémoire, en ne l’arrachant pas à l’oubli. […] Malgré sa résolution déclamatoire, malgré son désir de briller désormais comme une lâche sur la mémoire de Balzac, M. […] Cette Revue qui fait dire à ses écrivains que M. de Balzac est de la plus profonde immoralité, ce qui est faux — (il a répondu lui-même à ce reproche dans sa magnifique préface de La Comédie humaine, qui restera sur sa mémoire comme un bouclier de diamants), la Revue des Deux-Mondes a publié les romans de Balzac, — et ceux-là que M.
Mémoires. — 1891. […] Mémoires. — 1891. […] Je penche pour l’équivalence, laissant à de plus avisés la responsabilité d’une conclusion, mais tout en avouant mon faible pour les mémoires. […] Mémoires. — 1892. […] Rapin l’affirme dans ses curieux Mémoires.
Ces Mémoires sont de vrais préludes de Don Juan, dans la jeunesse dissipée et voluptueuse d’un fils des Lagunes. […] Il est curieux de lire ce que d’Aponte raconte, dans ses Mémoires, de sa première entrevue et de sa liaison constante ensuite avec le génie encore méconnu de la musique. […] Mozart, comme Rossini, ayant l’habitude de composer de tête ses plus grands morceaux, les gardait très longtemps dans sa mémoire, et, lorsqu’il se mettait à écrire, il ne faisait guère que copier. […] En lisant ses Mémoires, comparables aux pages des Confessions de J. […] Nous regretterions de n’avoir pas connu ces Mémoires restés obscurs de d’Aponte ; c’est un trésor de littérature vénitienne qui vaut un regard de ce siècle et la traduction d’une main légère.
Cette maison d’Arioste est encore vide aujourd’hui, comme par respect pour sa mémoire : excepté une veuve ou un fils, qui oserait habiter la demeure d’un homme surhumain ? […] Il portait le front haut comme le verbe ; son geste, majestueux et presque héroïque, accompagnait toutes ses paroles, comme s’il eût voulu les sculpter indélébilement dans la mémoire de ses auditeurs. […] Cette Ginevra florentine devait être adorable en effet, puisqu’elle a pu inspirer à son amant un des plus beaux chants qui soit dans la mémoire des hommes. […] Je vivrais cent mille ans, que le groupe charmant que je contemplais en élevant mes yeux vers l’arbre ne s’effacerait pas de ma mémoire. […] La mémoire est un vase où la vie s’égoutte, et qui se remplit de larmes secrètes jusqu’à ce qu’il déborde dans l’abîme de l’éternité.
Henri de Régnier, la Philosophie Galante de M. de Valcourt, par Paul Dollfus, serre davantage encore le style et la morale des mémoires galants. […] Tristan Bernard avec ses comédies et les merveilleuses et émerveillantes histoires de ses Amants et Voleurs, un Mari pacifique, Les Mémoires d’un jeune homme rangé, M. […] « Mon vieil ami Edmond de Goncourt, à la mémoire duquel je garde tant d’affectueux respect, aurait aimé se retrouver physiquement dans le plus grand des frères Leblond et retrouver son frère dans le plus jeune. » Charles-Henry Hirsch : Nous avons vu M. […] Il est surtout plus près des Mémoires de M. […] Le présent tombe au fond de la mémoire et le rêve se continue, obsédant les heures ; sa chaîne se forme, anneau par anneau, et la lande, et la grève, et la mer d’Armor disparaissent sous les pas de Salomé.
Le Petit Carême, qui fut prêché en 1718 par Massillon déjà nommé évêque, devant Louis XV enfant, dans la chapelle particulière des Tuileries, est depuis les jeunes années dans toutes les mémoires. […] Ce n’est point contre l’auguste mémoire de Louis XIV que s’élevait Massillon dans les portraits qu’il traçait d’un monarque père du peuple et bienfaisant : il ne faisait que proposer en quelque sorte une transformation, une transfiguration pacifique et plus humaine de Louis XIV, dans cet idéal adouci d’un grand roi. […] Pendant les vingt et un ans qu’il résida dans son diocèse, il renonça à la prédication et à l’éloquence, soit, comme on l’a dit, que sa mémoire se fût lassée, soit que la paresse de l’âge se fût fait sentir ; il se borna à faire, à l’occasion, quelques mandements et quelques discours synodaux. […] Marmontel, destiné un moment dans sa jeunesse à l’état ecclésiastique, et qui avait étudié quelque temps à Clermont, eut l’occasion de visiter l’éloquent évêque, et, dans ses Mémoires, il a fait de cet ancien souvenir une scène affectueuse dont l’impression générale au moins doit être fidèle : Dans l’une de nos promenades à Beauregard, maison de plaisance de l’évêché, nous eûmes le bonheur, dit-il, de voir le vénérable Massillon.