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442. (1879) L’esthétique naturaliste. Article de la Revue des deux mondes pp. 415-432

Il fait flèche de tout bois ; il ramène tout à ses fins, la politique, la philosophie, l’art, la littérature ; il se multiplie, il fait à lui seul l’illusion d’une foule. […] C’est tout justement à cause de cela que l’art et la littérature sont les plus précieux entre les documents de l’histoire. […] Deux traits caractérisent proprement la littérature naturaliste. […] Le souverain actuel a nom : sa majesté le suffrage universel, et le suffrage universel est peuple surtout ; c’est donc du peuple surtout que doit s’occuper une littérature démocratique. […] Il a beau se dire et se croire peut-être républicain, il est, à prononcer le vrai mot, la littérature du second empire qui survit à Sedan et achève son mouvement logique et fatal.

443. (1890) L’avenir de la science « XV » pp. 296-320

Aux deux phases de la pensée humaine correspondent, en effet, deux sortes de littératures : — littératures primitives, jets naïfs de la spontanéité des peuples, fleurs rustiques mais naturelles, expressions immédiates du génie et des traditions nationales   littératures réfléchies, bien plus individuelles, et pour lesquelles les questions d’authenticité et d’intégrité, impertinentes quand il s’agit des littératures primitives, ont leur pleine signification. […] Combien la littérature hébraïque, par exemple, si admirable, si originale, n’a-t-elle pas souffert aux yeux de la science et du goût en devenant la Bible ! […] L’embarras des esprits superficiels vis-à-vis des grandes œuvres des littératures classiques est des plus risibles. […] Il vient un certain jour où les résultats de la science se répandent dans l’air, si j’ose le dire, et forment le ton général de la littérature. […] Fauriel n’était qu’un savant critique ; le don de la production artistique lui fut presque refusé ; peu d’hommes ont pourtant exercé sur la littérature productive une aussi profonde influence.

444. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

Il étudia avec un soin égal les civilisations antiques et la littérature, britannique, où l’horrible, heurte si souvent le goût. […] Ces études durent se composer surtout de langue et de littérature latines, de recherches théologiques et de droit canon. […] La littérature catalane, après Ausias March, est tombée en décadence, ne pouvant se soutenir à ce point culminant. […] Le naturalisme n’est pas la peinture du sale et du laid, du vice et de la cochonnerie : la littérature naturaliste n’est pas une littérature de filles et de gandins abrutis, de mastroquets et de mauvais lieux. […] C’est une littérature, une école tout au moins, qui expire.

445. (1927) Des romantiques à nous

Cette opposition, déjà proclamée par Mme de Staël, devenue, depuis son livre sur la Littérature, un vrai lieu commun, M.  […] On en était au règne des groupes en littérature. […] De la littérature, quoi ! […] Je n’attends pas de cet auteur une littérature « intérieure ». […] Bientôt cette littérature ne trouva plus d’acquéreurs distingués.

446. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Laprade, Victor de (1812-1883) »

[Cours familier de littérature (1856 et suiv.).] […] [Choix d’études sur la littérature contemporaine (1857).] […] Villemain, place Saint-Sulpice, en l’appelant « le Thersite de la littérature ».

447. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre I. Les idées et les œuvres. » pp. 234-333

Le public pensant et l’esprit humain changent, et sous ces deux chocs une littérature nouvelle jaillit. […] La prose parfaite et le style classique ont mis à la portée des esprits les plus arriérés et les plus lourds les opinions de la littérature et les découvertes de la science. […] Cependant cette littérature, en approchant de sa perfection, approchait de son terme et ne se développait que pour finir. […] Ni dans sa conduite ni dans sa littérature ses goûts féodaux ne lui avaient réussi, et ses splendeurs seigneuriales s’étaient trouvées aussi fragiles que ses imaginations gothiques. […] Autour de lui et après lui, le roman de mœurs, dégagé du roman historique, a fourni une littérature entière et gardé les caractères qu’il lui avait imprimés.

448. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Figurines »

La période positiviste de notre littérature  celle qui commença vers 1855 et que nous voyons s’achever  garde très profondément son empreinte. […] En littérature, il n’a touché aux opinions traditionnelles que pour les redresser rudement, souvent pour en prendre le contre-pied. […] Son objet est de fixer la valeur des œuvres par rapport, non à lui-même, mais à toute la littérature. […] Le Chat-Noir a joué son rôle dans la littérature d’hier. […] Toujours le burlesque a suivi les évolutions de la littérature dite sérieuse.

449. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre I. Les mondains : La Rochefoucauld, Retz, Madame de Sévigné »

De la littérature dont on l’amuse, le monde a extrait deux formes qui n’existaient pas isolément, a constitué pour son divertissement deux genres qu’il a rendus ensuite à la littérature : les Maximes et les Portraits. […] La littérature tient une grande place dans les lettres de Bussy : il donne son avis sur tout ce qui paraît, et il en parle à merveille, en grand seigneur qui est académicien, et ami des Pères Rapin et Bouhours357. […] Elle aime la nature, et par là ses lettres mettent une note originale dans la littérature classique : mais elle ne mêle à cet amour ni sentimentalité ni rêverie. […] Il sera vrai, à bien des égards, de dire que le mouvement réaliste d’après 1660 sera une réaction du bon sens bourgeois contre la littérature aristocratique, spirituelle et fantaisiste. […] Mais n’eussent-ils pas écrit de lettres, il n’en faudrait pas moins indiquer ici qu’ils vécurent et travaillèrent : car leur œuvre, étrangère à la littérature, et même souvent à la langue française, a préparé le merveilleux développement de la critique, de l’histoire, de l’archéologie, de toutes ces sciences où la littérature de notre siècle a trouvé quelques-uns de ses plus certains chefs-d’œuvre.

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