Je ne suis pas bien sûr qu’on lise ce livre compacte et sans lumière, indigestion de deux ou trois éruditions spéciales et qui roule, dans un style épais, de si misérables erreurs qu’elles ne sont plus que des lubies ; mais on le feuillette et on le vante, et je le conçois ! […] Même les voltairiens, trop spirituels pour lire d’autres romans que Candide et La Princesse de Babylone, ont parlé avec faveur de celui-ci dans le plus célèbre de leurs journaux. […] Théologien de prétention malgré son caractère philosophique, théologien quiquengrogne en philosophie, il peut avoir beaucoup lu les théologiens catholiques, mais il n’a point de connaissances accomplies, lumineuses, en théologie, car, s’il en avait, aurait-il épaulé le système du progrès indéfini de Condorcet avec la métempsychose de Pythagore ? […] Quand on a lu cet immense volume d’hypothèses sur la pluralité des mondes éternels, savez-vous à quoi l’on retourne pour se délasser d’une telle lecture ?
Après l’avoir lu, nous est-il permis d’augurer que nous allons avoir une philosophie ? […] D’autres que nous, moins gênés par les limites de ce travail qui n’a qu’un but : donner l’envie de lire à ceux qui lisent encore les choses sérieuses, pourront s’appesantir sur tous ces détails, mais nous, moins heureux, nous devons aller exclusivement et de prime saut au point important et central, à la méthode, — la méthode qui, du reste, est l’axe de tout, pour qui sait voir, dans toutes les philosophies. […] C’est au contraire le prêtre que vous sentez dans le philosophe, lorsque vous lisez le traité de l’abbé Gratry.
Or, les gens qui lisent mal m’ont accusé de ne pas savoir ce que je pense, même quand il s’agit d’un vaudeville. […] ou, simplement, que vous lisez les journaux ? Vous lisez sans doute aussi les jeunes Revues.
Émile Hennequin, dans une étude que pour sa vertu suasive j’espère vous voir lire, a démontré que l’originalité de Zola parmi les écrivains réalistes était ses surprenantes qualités poétiques, grâce auxquelles malgré l’apparente apathie d’un tempérament également et indifféremment apte à tout décrire, à tout évoquer, il ne s’appliquait qu’à la transcription des êtres et des choses de force : il est artiste, parce qu’il choisit non ses milieux ou ses personnages, mais chez ceux-ci un groupe préféré de leurs propriétés : seules l’intéressent les puissances actives, saines ou délétères, robustesse humaine ou perversion féminine. […] Lisez (si vous souriez, je vous prierai de me croire sur parole) la déjà longue série des romans jeunes de Zola, Les Mystères de Marseille, Le Vœu d’une morte… puis lisez les Contes à Ninon, et enfin les Rougon-Macquart, soutiendrez-vous que l’artiste n’ait point évolué, n’ait point lentement et mûrement corrigé sa manière ?
Déclarons-le bien vite et dès à présent, dans tout ce qu’on vient de lire comme dans tout ce qu’on va lire encore, l’auteur de ce livre, et cela devrait aller sans dire, est aussi loin de songer à lui-même qu’aucun de ses lecteurs. […] Les personnes qui veulent bien lire ce qu’il écrit savent depuis longtemps que, s’il admet quelquefois, en de certains cas, le vague et le demi-jour dans la pensée, il les admet plus rarement dans l’expression.
Tout le monde sent qu’il y aurait un parfait ridicule à venir dire aux gens : Voilà un livre que je vous offre : vous pouvez le lire et non le juger. […] On commence par écrire sans avoir rien lu, et l’on continue ainsi toute sa vie. […] Il faudrait se souvenir que Boileau lisait toujours dans l’original et que Racine savait par cœur le Sophocle et l’Euripide grecs.
Et cependant, je conseillerai de lire le livre de M. […] — Avez-vous lu mon roman ? […] Est-ce à dire qu’il faille condamner les décadents sans les lire ? […] On a lu, et on lira éternellement, dans les Contemplations, les admirables et douloureux poèmes intitulés : Pauca Meæ. […] Toute la critique en a parlé et il me semble qu’au lieu de le lire on n’ait fait que le parcourir.
Durantin avait lu sa pièce au Comité de la Comédie-Française qui l’avait refusée. […] À ce point de vue aussi, l’Apôtre est une œuvre à lire et digne du succès. […] Lisez les autres nouvelles de M. […] Ravissante simplesse des Béguines, petites âmes liges du bon Dieu, fleurs qui sont à peine des femmes, lis tuyautés en cornettes, lis qui ne filent pas, vous, mes Sœurs, vraiment les sœurs que j’ai élues ; ah ! […] L’un d’eux lisait des poésies norvégiennes dans les textes originaux.