Il ne s’astreignait pas, comme ses prédécesseurs, à observer l’unité de lieu, de temps, etc. […] Lorsque, pour des pièces nouvelles, il y avait lieu de faire des frais extraordinaires, le lieutenant civil du Châtelet fixait le prix des entrées ; mais ce n’était jamais que quelques sous au-delà du tarif habituel. […] Où sera ma retraite en sortant de ces lieux ? […] Corneille, c’est le torrent qui grossit avec violence et brise ses digues pour faire une irruption ; Racine, c’est le fleuve majestueux qui, dans son paisible cours, répand la fertilité dans les lieux qu’il arrose. […] vous croyez donc qu’à moi-même barbare, J’abandonne en ces lieux une beauté si rare ?
Le Journal est le lieu d’une de ces batailles solitaires, qui n’éclatent qu’aux esprits. […] Il s’agit de cette partie du patriciat genevois, qui savait prendre quelques libertés avec l’art national, celui de Barême, et où l’on avait des clartés, même des lumières, de tout, où l’on avait voyagé partout, où l’on lisait avec soin, où l’on causait avec solidité, où l’on recevait l’hiver dans sa maison du haut et l’été dans sa campagne lacustre tout ce qui, comptant en Europe, prenait Genève pour lieu de passage. […] La Passerine est un lieu élevé. […] Entre les lieux où Amiel a senti souffler l’esprit, les ruines du château de Faucigny, la colline de Heidelberg où il lisait Hamlet, l’été de Charnex où il relut Schopenhauer, ce cap des Rêveries où Philine, descendue la première dans la barque, lui faisait signe, il y a cette Passerine, qui, après lui, eut son Journal, comme le cimetière de Clarens son corps. […] Il souhaitait reposer dans des lieux où il eût vécu avec douceur, plénitude, silence, employé son passage terrestre au dessin et à la stabilité d’une forme éternelle.
Ils auraient pu être détestés du bas peuple, à cause de leur distinction ; mais il ne faut jamais oublier qu’à Athènes le bas peuple n’existe pas, les esclaves en tenant lieu. […] À travers tout Platon il y a lieu de prendre garde à l’ironie, au paradoxe gai, aux jeux d’une imagination qui s’amuse. […] Il existe un lieu dans le monde, où ce ne sont point tant les lois qui règnent, ni les magistrats qui gouvernent que ce ne sont les gens de théâtre qui régissent l’État. Ce lieu s’appelle Athènes. […] « Il ne faut pas oublier que tous les lieux ne sont pas également propres à rendre les hommes meilleurs ou pires et qu’il ne faut pas que les lois soient contraires au climat.
La mienne était telle, et la configuration des lieux s’y était si bien gravée qu’après plus de quarante ans j’ai pu reconnaître, dans la rue qui mène au Mercadieu, la maison où je naquis. […] Le soleil, il est vrai, avait toute liberté de mûrir la vendange en ce lieu, où il n’existait qu’un seul arbre. […] Les ruines d’une église, dont il reste une voûte en cul de four, deux ou trois piliers et un bout d’arcade contribuent à rendre ce lieu sauvage et sinistre. […] Nous voilà pourtant sur la route à dix heures, loin encore du lieu de la sieste, et tout cela parce que M. […] vous allez entrer insoucieux dans un lieu plein de joie, de lumière et de bruit, un doigt glacé vous arrête, un petit souffle vous chuchote à l’oreille : « Ton ami est mort !
il lui suffit de ne pas se trouver au lieu indiqué. […] Le lieu de la scène. — Bien choisi ; où peut-on amener des originaux de tout âge, de tout sexe, plus naturellement que chez une coquette du grand monde ? […] Cette année vit naître et le meilleur modèle que nous ayons dans le genre gracieux, Le Sicilien, ou l’Amour peintre, et le chef-d’œuvre comique de tous les lieux, de tous les temps, Le Tartuffe. […] Le genre. — De caractère ; mais de tous les temps, de tous les lieux, de tous les états. […] La moralité. — Excellente, puisqu’elle tend à corriger un travers de tous les temps, de tous les lieux ; excellente surtout, par l’adresse qu’a Molière de placer son héros dans une classe qui, grâce à sa fortune, peut le mettre aux prises avec les charlatans de tous les états, depuis l’homme de cour jusqu’au baladin.
Tour à tour, c’est un observateur et un trouvère ; au lieu du pas qu’il fallait faire, il n’a fait qu’un demi-pas. […] De main en main la chimère grandit, ouvre davantage ses vastes ailes ténébreuses221. « Si Dieu peut faire que le lieu et le corps étant conservés, le corps n’ait point de position, c’est-à-dire d’existence en un lieu. — Si l’impossibilité d’être engendré est une propriété constitutive de la première personne de la Trinité. — Si l’identité, la similitude et l’égalité sont en Dieu des relations réelles. » Duns Scott distingue trois matières : la matière premièrement première, la matière secondement première, la matière troisièmement première ; selon lui, il faut franchir cette triple haie d’abstractions épineuses pour comprendre la production d’une sphère d’airain. […] Il cherche « si la colombe dans laquelle apparut le Saint-Esprit était un animal véritable ; si un corps glorifié peut occuper un seul et même lieu en même temps qu’un autre corps glorifié ; si dans l’état d’innocence tous les enfants auraient été mâles. » J’en passe sur les digestions du Christ, et d’autres bien plus intraduisibles222 !
* * * — Le monde est généralement représenté comme un théâtre et un lieu d’action. […] * * * — Les monuments fameux et grands dans la mémoire humaine, font, à les voir, l’impression des lieux de son enfance qu’on revoit : votre rêve, les trouve rapetissés. […] 25 avril Une chose tristement apitoyante à voir : c’est ce Ponsard, travaillé par la souffrance, et se gracieusant et se forçant à sourire, en remuant sous la douleur lancinante qui le traverse, la jambe et le bout du pied, ainsi qu’un collégien qui demande à aller aux lieux. […] Il demeure maintenant à Paris, dans une rue qui s’appelle — c’est à ne pas le croire — rue de la Brèche-aux-Loups, — et dans une maison en construction, sans lieux et sans porte cochère.
Scènes de notre enfance, après quinze ans rêvées, Au plus pur de mon cœur impressions gravées, Lieux, noms, demeure, et vous, aimables habitants, Je vous revois encore après un si long temps, Aussi présents à l’œil que le sont des rivages À l’onde dont le cours reflète les images, Aussi frais, aussi doux, que si jamais les pleurs N’en avaient de mes yeux altéré les couleurs ; Et vos riants tableaux sont à mon âme aimante Ce qu’au navigateur battu par la tourmente Sont les songes dorés qui lui montrent de loin Le rivage chéri de son bonheur témoin, L’ondoyante moisson que sa main a semée, Et du toit paternel le seuil, ou la fumée ! […] Je revois encore la scène, le jour, le lieu. […] Cette parole, parfaitement familière et appropriée à l’abandon de l’heure et du lieu, n’avait du reste ni prétention ni éloquence. […] Toute vanité de temps ou de nation à part, voyez-vous en Europe, entrevoyez-vous dans l’antiquité, des tribunes à comparer à celle qui vit passer en un si court espace de lieu et de temps, dans l’éloquence de M.