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28. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre III »

Peu à peu ils se mirent à divaguer dans une langue qu’ils croyaient celle d’Hippocrate et qui n’est qu’un jargon d’officine. […] Mais une langue est toujours pauvre pour les demi-savants36. […] , l’histoire naturelle possède une langue générale dont elle a malheureusement imposé l’usage aux historiens et aux critiques. […] Callery, Dictionnaire de la langue chinoise. […] Cette liste montrera l’étendue et la gravité du mal qui opprime la langue française.

29. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre VIII »

. — La langue de la marine. […] La langue française est pleine de tels mots : quelques-uns des plus utiles, des plus usuels, sont italiens, espagnols ou allemands. Voici une nomenclature très abrégée des principaux emprunts directs de la langue française aux parlers les plus divers. […] L’anglais nous a fourni un grand nombre de mots qui se comportent dans notre langue selon des modes assez différents. […] La langue de la marine s’est fort gâtée en ces derniers temps, j’entends la langue écrite par certains romanciers, car la langue orale a dû se maintenir intacte.

30. (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332

Une langue synthétique, comme l’appelle M.  […] Ce solécisme passait dans la langue. […] Langue allemande, langue du vainqueur, mais non employée par lui dans le gouvernement, ni imposée aux vaincus gaulois et romains ; langue latine, langue de l’Église, langue des affaires : voilà ce que vous apercevez en Gaule au sixième et au septième siècle. […] Le français fut étudié comme langue morte, et parlé comme langue familière et vivante. […] Leur langue était celle de la passion délicate, la langue des fêtes et des chants.

31. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIIe entretien » pp. 87-159

il n’y avait pas même de langue. […] Si les pensées font les langues, comme nous l’avons dit au commencement, les langues aussi font les pensées. […] Le génie ne naît point avant les langues. […] Elle créa la langue de l’entretien. […] Ce furent ses deux écoles de langue et de littérature.

32. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IV. Des changements survenus dans notre manière d’apprécier et de juger notre littérature nationale » pp. 86-105

Notre versification était une langue ornée, une langue de choix, et non point une langue différente de la prose : voilà encore, sans autre commentaire aussi, pourquoi notre poésie n’était pas toute contenue dans notre langue versifiée. […] Lorsque la poésie française a voulu s’exprimer en prose, elle a dû affecter l’imitation de la langue grecque ; lorsqu’elle a voulu s’exprimer en vers, elle a dû affecter l’imitation de la langue latine. Ainsi Horace, Virgile, Boileau, et Racine, sont, en quelque sorte, contemporains, et parlent presque la même langue. […] Un phénomène si nouveau dans l’histoire des langues sera expliqué plus tard. […] Ne dirait-on pas que notre langue, remuée par lui avec tant de puissance, est ensuite demeurée immobile ainsi qu’un géant endormi ?

33. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre deuxième »

Notre langue suit la destinée de la nation. […] Ainsi, à près de quatre siècles de l’époque où cette ébauche de langue sera la plus grande langue du monde moderne une partie déjà en est mûre, et restera. […] Tous deux marquent deux âges de notre langue. […] Cette langue est surchargée d’épithètes et de synonymes. […] La langue de Froissart est la langue des faits ; celle de Comines est la langue des idées.

34. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vaugelas. Discours de M. Maurel, Premier avocat général, à l’Audience solennelle de la Cour impériale de Chambéry. »

Tous deux avaient inauguré une ère nouvelle pour la langue. […] Le français est devenu et est resté la langue des salons, la langue diplomatique par excellence. […] Si chacun s’émancipait de son côté, on ferait bientôt retomber la langue dans l’ancienne barbarie. […] La langue française, déclare-t-il, est arrivée à sa perfection ; elle en est du moins bien voisine. […] On lui faisait sa langue, on lui en ôtait les ronces, on lui sablait les chemins.

35. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre II. Trois espèces de langues et de caractères » pp. 296-298

Trois espèces de langues Langue divine mentale, dont les signes sont des cérémonies sacrées, des actes muets de religion. […] Cette langue fut nécessaire aux premiers âges, où les hommes ne pouvaient encore articuler. […] Les caractères vulgaires parurent avec les langues vulgaires. Les langues vulgaires se composent de paroles qui sont comme des genres relativement aux expressions particulières dont se composaient les langues héroïques97. […] Les monarques ne peuvent ôter aux peuples cette souveraineté sur les langues ; mais elle est utile à leur puissance même.

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