Les mœurs adoucies, restées longtemps féroces et insolentes (voir l’histoire de Vardes et de Bussy, pages 61 et 69), l’état moral, la corruption de la justice et celle des femmes, — qui n’ont rien d’ailleurs de commun avec la justice, — la désorganisation du clergé, telle que la plupart des prêtres ne savaient plus la formule de l’absolution et que saint Vincent de Paul raconte que, seulement à Saint-Germain, il a vu huit prêtres dire la messe de huit façons différentes, tous ces honteux et dégradants côtés du xviie siècle sont arrachés ici aux solennelles draperies dont Bossuet, Voltaire et Cousin ont couvert successivement une époque qui n’a eu — ainsi que je l’ai dit plus haut — toute sa force et toute sa beauté que sous la toute-puissante compression de la main de Louis XIV, — de ce Louis XIV qui pouvait également dire : « L’État, c’est moi !
On a dit qu’au lieu de demander simplement au poète ce qu’il a fait, et surtout ce qu’il a voulu faire, elle lui demande, préférence insidieuse, ce qu’il n’a voulu faire ni fait, et qu’ainsi on n’est jamais jugé sur son œuvre réelle, et que la Justice (la Justice qui n’est pas aveugle, car elle serait infirme, mais qui ferme les yeux pour mieux voir,) étrangle tout, et l’œuvre et l’auteur, et elle-même, avec son bandeau !
C’est un acte de justice, c’est une dette à payer, rien de plus. […] J’aspirais à la liberté et à la justice ; je n’aurais pas cherché ces filles du ciel dans la boue ; je n’aurais pas cru que Dieu me laissait le soin d’inventer la liberté et la justice. […] La stricte justice n’impose qu’une seule réserve, mais cette réserve est absolue. […] L’Église dit : « Bienheureux ceux qui souffrent pour la justice », et, quand ils sont morts, elle les appelle des vivants et les honore sur ses autels. […] C’étaient aussi les bons chevaliers bataillant pour le pauvre monde et la justice du Seigneur Dieu ou pour la délivrance du Saint Tombeau.
Ceux qui l’ont entendu plaider, assurent que ses Discours réunissoient le talent d’une éloquence mâle & vigoureuse, à cette douce chaleur de sentiment qui acheve le triomphe de la Justice & de la Vérité, en les faisant aimer de ceux même qui ont intérêt à les combattre.
Legendre plusieurs articles qui méritent l’attention du Lecteur curieux, comme la façon de faire la Guerre, l’administration de la Justice, les Diettes, les Cours plénieres, l’Origine des Fiefs, l’institution des Ordres de Chevalerie, les Joûtes, les Tournois.
Et ailleurs, pour se débarbouiller des bourgeois, il se retourne vers le peuple, que nul n’a aimé plus constamment que lui ; il croit découvrir chez les paysans « un fonds d’idées saines et généreuses, le robuste instinct de la justice, de violentes antipathies contre les mensonges du libéralisme, une vague attente de vengeance humaine ou divine contre tous ces petits oppresseurs qui les trompent, les tyrannisent et les humilient ». […] Dieu, n’étant jamais sans justice, n’est jamais sans pitié… Parmi les foules qu’il faut engouffrer aux géhennes sociales, se trouvent beaucoup de ces publicains et de ces mérétrices qui entreront avant leurs juges dans le royaume de Dieu. […] Car sans doute il se peut que cette théorie des Indulgences heurte la conception de la justice qui a prévalu dans la Révolution et dans la philosophie moderne, et que la mise en commun des mérites et des grâces soit traitée avec dérision par ceux mêmes qui appellent la mise en commun des biens matériels : mais les philosophes qui, comme Proudhon, voient dans le catholicisme la religion de l’injustice, ne prennent pas garde que l’injustice disparaît par le seul fait du consentement et du sacrifice volontaire de ceux qui ont mérité davantage en faveur de ceux qui ont moins mérité ; qu’ainsi c’est l’amour et le renoncement du fidèle qui crée la justice de son Dieu, et que, si la matière, ici, est obscure, la pensée est belle et toute formée de charité. […] Veuillot était bon, Sainte-Beuve lui rend cette justice. […] Seulement, nous profiterons de vos indications : nous serons moins dupes de la « Déclaration des droits de l’homme » ; nous concevrons mieux que c’est sur les cœurs qu’il faut agir et que l’apparente justice géométrique des lois n’est rien si le désir de la justice et si la charité ne sont point en nous.
Bleterie, [Jean-Philippe-René de la] Abbé, Professeur d’Eloquence au Collége Royal, de l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres, né à Rennes, mort à Paris en 1772, connu par une Vie de Julien, très-bien écrite, quoi qu’en disent MM. de Voltaire & Condorcet, qui n’ont pu sans doute lui pardonner de n’avoir pas fait grace aux bizarreries de cet Empereur apostat, en rendant d’ailleurs justice aux bonnes qualités qu’il avoit.
Palissot n'est pas plus équitable dans ses Eloges que dans ses Censures ; & c'est sur-tout à ce défaut de justice ou de discernement qu'il doit attribuer le peu de cas que l'on fait de ses Productions.