Jules Simon et Saisset, traités respectueusement et affectueusement « de maîtres et d’amis », nous avons naturellement pensé que le Rationalisme contemporain allait, sans être un aigle, avoir beau jeu du bec et des griffes contre le mysticisme pris à partie, pour l’exécuter mieux et plus vite, dans la personne de Saint-Martin.
Au lieu d’une théorie, n’aurait-il pas fait une histoire, l’histoire de la constitution catholique qui n’est au fond que le jeu harmonieux des constellations de la famille dans le zodiaque de l’ordre et qu’il aurait opposée, comme une suprême réponse, à tous ces essais de société mécanique, rêvés par les philosophes du dix-neuvième siècle, en dehors du sociisme humain ?
Comme Le Sage, comme Johnstone, ses devanciers et ses maîtres, il a toujours un de ses yeux embusqué sur les vices et les ridicules de son temps, et voilà surtout ce qui nous intéresse en lui ; car nous ne tenons pas infiniment à cette manière de battre et de couper le jeu de cartes du roman que le xviiie siècle croyait ingénieuse et que ses plus grands esprits — comme Swift, par exemple, — ne dédaignèrent pas.
Les créatures inférieures, ténébreuses, misérables, imbécilles, brutales et perverses, qui sont le fond commun de l’humanité et se mêlent au jeu de son action, et le troublent et le souillent ou l’empêchent, je les cherche en vain dans ce livre, où je ne vois que des étoiles… Livre plus orageux et plus passionné, il est vrai, mais aussi chimérique, aussi fabuleux que le livre de l’Astrée, et, comme on ne s’intéresse pas à l’impossible, tout aussi vide d’intérêt que lui !
C’est ce que font précisément les enfants (axiome 37), lorsqu’ils prennent dans leurs jeux des choses inanimées et qu’ils leur parlent comme à des personnes vivantes.
Car le peuple juif a, en cette matière, une formidable avance sur le peuple français et sa position internationale lui permet le jeu de Bourse à coup sûr. […] Les conservateurs firent ainsi le jeu des républicains, qui se fichant du monde des travailleurs (et comment !) […] Ce qui passionne de telles assemblées, ce n’est pas l’intérêt public, c’est l’assaut des clans et des personnalités représentatives de ces clans, c’est le jeu d’échecs. […] Banville et Gautier permettent d’étudier, sans légitime irritation, les colifichets du romantisme, et de prendre plaisir à ses jeux syntaxiques. […] Si le vice a ainsi tous les avantages, ce n’est plus de jeu.
Vous l’avez dit vous-même un jour. « Désenchanté des jeux de la littérature, je m’abandonne avec foi à un instinct que je crois sain et bienfaisant. » Il y a dans cette phrase un mot injuste. Il n’est pas vrai que la littérature ait été jamais un jeu pour vous. […] On ne pense plus à s’amuser des jeux d’esprit du grand écrivain quand il dit : « Il faut vivre. […] Ce double et presque contradictoire caractère, cette juxtaposition, dans vos personnages, d’un parisianisme si « nouveau jeu », et d’une psychologie si avertie, parfois si profonde, ravirent les connaisseurs. […] Il ressemble, avec des facultés géniales, à ces enfants, emportés par la lièvre du jeu, chez lesquels la différence entre la personnalité vraie et la personnalité chimérique est abolie.
Il n’est point un homme qui parle à des hommes, il est un demi-dieu qui surveille son apothéose et s’érige en symbole de ce qu’on pourrait appeler, si la langue française se prêtait au jeu des mots composés, l’humain-divin ou le divin-humain. […] Vilains jeux ! […] Le mouvement puissant des flots se tourne en écume, l’activité puissante de la jeunesse se tourne en jeu. […] Si c’était un jeu de mon imagination, je devrais le voir ici aussi. […] En vain Eléonore et la princesse s’efforcent-elles de l’apaiser : il feint d’entrer dans leurs vues, il se prête au jeu d’une réconciliation, il écoute les sages avis d’Antonio et répond avec une apparente cordialité : la méfiance demeure dans son cœur.