De là l’intérêt qu’on prend à leurs confidences. […] En vérité, plus je relis ce titre, plus j’y trouve d’intérêt. […] Elle n’a même pas pratiquement un intérêt très considérable. […] Brochard n’a nul intérêt à entendre, mais-que j’avais le devoir de faire. […] De là, l’intérêt de ces pages écrites au jour le jour et que relie comme un fil d’or le sentiment philosophique.
Vous aurez sous les yeux un livre très intéressant, d’un intérêt délicat, sans aventures ni incidents extraordinaires, sans galants ni amourettes de grilles, attrayant par le seul combat intérieur d’une âme et la vigoureuse étude d’un caractère. […] Il manque à ces romans l’unité, la cohésion, l’intérêt graduellement ménagé; en somme les qualités qu’on apprécie ordinairement dans une œuvre littéraire. […] Il semble à première vue, que de tels éléments doivent composer un livre ennuyeux, savant peut-être, mais de peu d’intérêt ; quelque chose d’analogue aux romans archéologiques qu’écrit Ebers. […] Dans Madame Gervaisais, l’intérêt de l’intrigue est moindre ou plus délicat si l’on veut. […] Ce qui augmente leur intérêt c’est qu’ils nous transmettent le souvenir des mœurs originales qui disparaissaient et des nouvelles mœurs ; en somme, ils sont le reflet d’une complète transformation sociale.
À l’intérêt il ajoute la vérité. […] Mais la beauté du style surpasse encore l’intérêt du récit. […] Tons deux ont l’air de soutenir une thèse de science ; tous deux défendent des intérêts de parti. […] La conquête n’avait laissé en elles ni espérance, ni volonté, ni objet d’intérêt, ni source d’action. […] L’homme ainsi construit pouvait s’éprendre d’un intérêt moral et le poursuivre avec persévérance.
Il s’occupa de reproduire le modèle incroyable qu’il avait sous les yeux, laissant aux lecteurs à venir, le soin de juger du mérite et de l’intérêt de la ressemblance. […] Ils ont dépensé leurs plus belles années, leur plus beau style et leur meilleur esprit, à soutenir, à parer, à décorer, à fortifier la chose de ce monsieur ; ils ont fécondé sa terre, ils ont taillé sa vigne, ils ont mené paître ses troupeaux, ils ont supporté, pendant que le maître dormait, ou batifolait avec ses esclaves, la chaleur de la journée et la fraîcheur du matin ; ils n’ont pas osé être malades sans la permission de ce monsieur ; ils ont regardé dans les yeux de Trajan, pour savoir si Trajan était content ; ils ont été attentifs à sa moindre parole, ils ont interrogé son sourcil de Jupiter Olympien, ils ont flatté même sa cuisinière, la complice de sa toute-puissance ; ils ont ri de son rire, et pleuré de son chagrin ; ils ont sué, ils ont halé, ils ont râlé… et les voilà à la porte de cette maison qu’ils ont bâtie, à la porte de ces jardins qu’ils ont plantés ; et du jour au lendemain, pendant que ce sol qu’ils ont fécondé de leur esprit, de leur talent, de leur labeur, rapporte au maître un intérêt qui serait un capital pour les ouvriers de la vigne, nul ne s’informe du destin de ces ouvriers habiles, actifs, intelligents, dévoués, braves jusqu’à l’audace, hardis jusqu’à l’abnégation ! […] Il n’est pas un de nous qui, trouvant sous sa main, sous ses yeux, un recueil de portraits d’autrefois, quand bien même, dans la suite des temps, ces hommes, dont voici l’image, auraient cessé d’être célèbres ou fameux, n’éprouve cependant un très grand intérêt à contempler ces visages inconnus, un grand charme à retrouver sur ces calmes visages, les passions, les violences, les cruautés, l’enthousiasme et les amours du moment où cet homme a vécu, combattu, aimé, haï ; du moment où cet homme est mort, emportant, avec soi, dans sa tombe ignorée, un lambeau de la vie et de l’histoire universelles ! […] je suis en procès sur de si grands intérêts, et je n’en sais rien !
La guerre, en présentant aux peuples l’ambition de la France au lieu de son exemple, et l’invasion des territoires au lieu de l’apostolat des principes, la guerre devait paraître un outrage français à l’indépendance des nations ; la guerre devait, tôt ou tard, les rallier dans l’intérêt d’une défense désespérée. […] La nature restreinte et professionnelle de ces auditoires, et la nature même de la langue qu’il leur fait parler quelquefois pour en être compris, s’opposent fatalement à l’universalité d’intérêt, à la dignité d’images, à l’élévation de sentiments et à la poésie de langage, qui sont le caractère des poètes lyriques universels ; l’artisan, le laboureur, le soldat, sont de grandes et dignes catégories dans la nation, mais elles ne sont pas la nation tout entière. […] Il sacrifiait ses intérêts de banque à ses affections d’homme de parti ; il encourait, pour ses amis de l’aristocratie, les procès, les exils, les prisons du gouvernement républicain. […] Et cette instabilité, comme on l’a trop dit, est-elle toujours mobilité, intérêt, faiblesse, apostasie dans les hommes pensants ?
Seulement, poésies ou prose, ce n’étaient là que les fragments d’un tout, qu’une traduction, qui visait aux intérêts composés de la gloire, ne pouvait et ne devait pas briser. […] Balzac l’intérêt de la vie actuelle et l’intérêt aussi de la passion fouillée et épuisée dans le cœur de l’homme où l’on va la chercher, quel qu’il soit ! […] Henri veut conquérir la France, mais ce n’est pas le succès de ses armes qui fait l’intérêt du drame de Shakespeare, même pour les Anglais : c’est le développement de ce caractère incomparable et d’une si chevaleresque générosité.
Les faits observés et groupés par sa sagacité ne perdent rien de leur intérêt, même quand on les interprète autrement que lui. […] Et ne peuvent-ils pas enfin, quand et comme il leur plaît, couvrir du prétexte ou du masque de l’intérêt public ce que leurs caprices ont de plus inique et de plus immoral ? […] Seule l’unité d’action a trouvé grâce, et encore est-elle souvent élargie en unité d’intérêt ; quant aux unités de temps et de lieu (la dernière surtout) on a prouvé par a + b qu’elles étaient une contrainte ridicule. […] En effet, des lieux divers, tous nettement caractérisés, supposent des milieux divers que le poète est bien forcé de caractériser aussi ; supposez trois conspirateurs dans un salon où l’on danse : vous serez bien forcé de faire bouger et parler, autour d’eux, des danseurs et danseuses ; d’où perte de temps, déviation de l’intérêt ; qu’il s’agisse d’un atelier de peintre, ou d’une table de whist, c’est toujours un milieu nouveau qui impose une certaine mentalité et des accessoires inutiles à l’action.
En novembre 1754, le duc de Penthièvre descendit chez l’ambassadeur avec sa suite et y logea treize jours : « Je me suis très bien tiré de cet embarras, disait galamment Bernis : après beaucoup de dépenses faites avec profusion, mais sans désordre, il me reste l’amitié d’un prince honnête homme, et la satisfaction d’avoir contenté tous les ordres et tous les étages de sa maison. » Duverney se charge de suivre en cour les intérêts de Bernis ; la seule chose urgente, ce sont les secours pécuniaires. […] Frédéric, adversaire équitable, le confirme dans son Histoire : il ne reproche à Bernis que de s’être prêté à des vues dont il sentait jusqu’à un certain point l’imprudence, et qu’il s’efforça ensuite, mais en vain, de modérer : Tant qu’il s’agissait d’établir sa fortune, écrit l’historien-roi, toutes les voies lui furent égales pour y parvenir ; mais aussitôt qu’il se vit établi, il songea à se maintenir dans ses emplois en se conduisant par des principes moins variables et plus conformes aux intérêts permanents de l’État.