« En cet instant, je ressemble à la lionne du désert ; c’est la même fureur, la même rage qui grondent en moi. […] si l’on pouvait mettre face à face les noms des exploiteurs et ceux des exploités, porter à la lumière du jour les secrets des collaborations occultes, démasquer les signataires au front audacieux, faire remonter de l’ombre, ne serait-ce que pour un instant et pour le seul amour de la vérité, les humbles artisans de ces productions sans guère de valeur et, néanmoins, si profitables à d’autres, si lucratives entre les mains des hardis entrepreneurs, qui les ont parafées d’un geste large sans les avoir conçues ni lues peut-être ! […] C’est le meilleur moment de ma vie ou plutôt c’est le seul instant où je vive réellement, où je m’appartiens… Le concours ouvert par la Revue me suggère une idée que je prends la liberté de vous soumettre dans l’espoir qu’en la tournant et retournant, en la faisant vôtre, vous pourrez en tirer quelque utilité pour l’éducation populaire.
Le plus acharné de leurs adversaires, il ne cessa un seul instant de les accabler. […] Il n’est pas exagéré de dire qu’à cet instant, à l’aube des temps modernes, grâce à l’industrie et à l’esprit, au travail et à la droiture des Réformés, la France s’acheminait vers un avenir certain de prospérité et de stabilité, si la voix d’un prélat catholique, armant la faible main d’un despote, n’avait écrasé brusquement cet avenir dans son germe, au nom de la « Vérité ». […] En cet instant, la France se barre d’elle-même l’avenir, en permettant au pouvoir religieux d’entraver par de nouveaux obstacles son évolution vers l’autonomie morale.
Elle implique qu’à aucun moment on ne perdra de vue l’idée de réciprocité et que par conséquent on ira sans cesse de Pierre à Paul et de Paul à Pierre, les tenant pour interchangeables, les immobilisant tour à tour, ne les immobilisant d’ailleurs que pour un instant, grâce à une oscillation rapide de l’attention qui ne veut rien sacrifier de la thèse de la Relativité. […] Soit ; mais alors ne parlons plus de temps ; disons qu’il s’agit d’une succession et d’une simultanéité qui n’ont rien à voir avec la durée ; car, en vertu d’une convention antérieure et universellement acceptée, il n’y a pas de temps sans un avant et un après constatés ou constatables par une conscience qui compare l’un à l’autre, cette conscience ne fût-elle qu’une conscience infinitésimale coextensive à l’intervalle entre deux instants infiniment voisins. […] Ce point M′ coïncide bien avec le point M à l’instant où se produisent les éclairs (instant compté par rapport à la voie), mais il se déplace ensuite vers la droite sur le dessin avec la vitesse v du train.
Magnin, dans le même journal, fit une guerre qui put paraître un instant vive et piquante, qui (à parler franc) me sembla toujours mesquine, au roi Louis-Philippe au sujet des légers changements pratiqués dans le jardin des Tuileries. […] Il ne voyait pas que, comme dans les jeux des courses, celui qui va toujours et sans s’arrêter un seul instant, n’avançât-il que peu à peu, ira plus loin que celui qui s’élance d’abord, qui extravague et bondit à l’aventure, M.
Le grand poète lyrique, à cet âge de calme et de mélancolique puissance, s’il se dérobe un instant aux obsessions des affaires et du monde pour remettre le pied dans ses solitudes, sent donc aussitôt et à chaque pas déborder en lui des chants involontaires ; il les livre comme la nature fait ses germes, il ne les compte plus. […] Jocelyn, sans être prêtre, était déjà près de l’autel ; il ne pourrait désirer sans honte une Éve inconnue ; il s’est enfui un jour, tout effrayé de lui-même, pour avoir trop complaisamment regardé, à travers les châtaigniers, l’adorable sourire satisfait d’un jeune pâtre et de sa compagne ; mais il voudrait un cœur d’ami, un compagnon du moins de son exil et de cette félicité que ne troublent que par instants les orages et les crimes d’en bas.
Il ne voit dans cette grande querelle qui les met aux prises qu’une bouderie d’un instant. […] C’est dans ses sonnets surtout que la passion de Louise éclate et se couronne par instants d’une flamme qui rappelle Sapho et l’amant de Lesbie.
Mon Dieu, qu’avons-nous fait de ces instants que vous devez aussi compter un jour ? […] Ces cinq ans d’absence vont se retrouver dans nos entretiens, nos causeries, nos dires de tout instant. » XII De sombres pressentiments l’obsèdent ; elle ne les confie qu’au papier.
Je n’avais jamais voulu le laisser un instant. […] Venez toujours ; je ne vous fais point inviter comme diplomate, mais comme ami. » XVII Indépendamment de ces deux visites de chaque jour chez la duchesse, le peu d’instants qu’il pouvait dérober aux affaires étaient consacrés à la culture d’un petit jardin d’Alcinoüs qu’il avait acheté sur la rive du Tibre, auprès des ruines de Pont-Riltoa ; il y cultivait, comme un chartreux, quelques fruits et quelques fleurs : ainsi la culture de ses devoirs assidus auprès du Pape, la culture de l’amitié auprès d’une femme respectée et aimée, et la culture des orangers et des œillets de Rome arrosés des eaux du Tibre, étaient les seuls délassements de cet homme de la nature et de la religion.