Le voilà peint tout entier, du moins pour ce côté d’inconstance légère, d’inconstance aimable, de la nécessité où il était de varier ses plaisirs intellectuels et de varier les aspects de sa sensibilité, de jouir précisément de tous les aspects divers d’une sensibilité, du reste infiniment délicate et infiniment ployable à tous les événements et à toutes les impressions.
Pour donner dans une certaine mesure l’impression du bloc, la concision s’impose ; mais à force d’être concis, on risque d’être obscur.
Par ce mélange de croyances diverses qui étaient alors le trésor commun de l’esprit poétique, ils se sont souvenus de la belle prière du stoïcien Cléanthe, disant à son Jupiter : « Nulle œuvre ne se fait sur la a terre en dehors de toi, ô Dieu, ni dans les vastes conte tours du céleste éther, ni sur la mer, hormis ce que les méchants peuvent enfanter dans leur âme. » Évidemment, sous l’impression de ces nobles élans de l’antique spiritualisme païen, le nouveau réviseur de l’hymne orphique dit précisément ici le contraire des premières paroles, qu’il transcrit et qu’il développe.
Et l’impression sera pareille si, après avoir écouté avec complaisance les paradoxes lyriques de Michelet, on les retrouve dans les discours bas de quelque sénateur, dans les tristes commentaires de la presse dévouée. […] Horreur, terreur, doux, suave, rugir, soupirer, pesant, léger, ne viennent pas seulement pour nous du latin, mais du sens intime qui les a reconnus et adoptés comme analogues à l’impression de l’objet10. […] Il est bien évident que si suave et suaire évoquent des impressions généralement éloignées, cela ne tient pas à la qualité de leurs sons ; en anglais, il y a sweet et sweat , mots de prononciation identique. […] Il ne s’agit pas qu’un poète dise l’impression que lui fait la vie : il faut qu’il regarde Racine et qu’il escalade la montagne. […] » Christine, véritable martyre de l’hystérie, avait des hallucinations de tous les sens, où dominaient les impressions répugnantes et tristes ; de plus, par dévotion, elle se lacérait le corps avec des clous aigus ; elle était couverte de blessures ; son sang coulait : un jour elle donna à Pierre un de ces clous sanglants « tout chaud encore de la chaleur de son sein ».
Il en rapporta des impressions originales et colorées. […] Je suis l’homme des impressions du moment ; j’écrivais alors le Spectateur Nocturne, et, voulant être un hibou véritable, j’avais fait vœu de ne parler à personne. […] Les impressions sahariennes d’Isabelle réveillent en moi les souvenirs d’une nuit passée sur un haut plateau semé de ruines romaines. […] Elle suivait son rôle et créait son fantôme, se voyait, se jugeait, présumait de l’impression qu’elle devait susciter.
— Pour l’arrangement définitif de ce volume il m’a manqué la main habile et dévouée qui m’avait été d’un secours si précieux pour l’impression de mes Souvenirs et Notes biographiques, la main de mon ami et ancien élève Person. […] Certes, si un tel penseur n’eût pas réussi à nous ramener, repentants ou réconciliés, aux pieds du comte de Chambord, tout au moins ses graves enseignements nous eussent-ils laissé, sur les bienfaits de la stabilité comme sur les périls de l’esprit de progrès, des impressions propres à faire renaître dans notre pays la foi politique. […] Mes premières et mes dernières impressions ont été, tout au rebours de cette opinion, que M. […] Mais que, publiant ces impressions du siège, quinze ans après la catastrophe de Sedan, treize ans après la mort du malheureux prince qui avait rendu son épée pour sauver 80 000 soldats français ; qu’après tant d’écrits où sont réparties les responsabilités de la guerre de 1870, un doute ne lui ait pas fait effacer les mots d’« épouvantable ineptie, un des plus grands crimes politiques dont l’histoire puisse garder le souvenir », voilà qui me surprend et m’attriste.
Ce don de description, cette faculté de transmission d’impression, il les possède au suprême degré ; c’est un paysagiste fidèle qui laisse loin les maigres détails ; de la photographie, c’est un huissier fureteur qui, dans une bonne et solide langue, fait le consciencieux inventaire de tout ce qu’il a vu. […] Sujet périlleux s’il en fût, détails dangereux, repoussants même parfois, tel est le bilan des impressions que l’on ressent à la lecture de ces pages brûlantes, qui, disons-le bien haut, ne peuvent être lues par tout le monde. […] Ces impressions le suivirent au lycée Louis-le-Grand, où il entra vers sa quinzième année, et elles se réveillaient avec plus de force à l’approche des vacances.
Son œil a-t-il toujours ce tendre et chaud rayon, Dont nos fronts ressentaient la tiède impression ?