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723. (1774) Correspondance générale

Qu’est-ce qu’un homme vertueux ? […] Ternir la réputation d’un homme ! […] J’en ai aussi parlé fortement à l’homme. […] le plus occupé des hommes. […] Dans les hommes d’État ?

724. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — M. de Sénancour, en 1832 »

L’homme dont nous avons à parler est un grand exemple. […] et pourquoi, pauvres grands hommes, ces lots, hélas ! […] hommes illustres et frappés ! […] seul moment resté à l’homme !… Heureux celui qui possède ce que l’homme doit chercher, et qui jouit de tout ce que l’homme doit sentir !

725. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Ivan Tourguénef »

Je vois un homme en veste bleue rapiécée, casquette déchirée, qui me tournait le dos, tout occupé à bêcher des choux. […] Tourguénef est parmi les très rares et éminents artistes qui aient su connaître « un homme en particulier et non pas l’homme en général ». […] C’est un homme entre deux âges, éloquent, avec un tour d’esprit noble et poétique. […] Et cet homme connaît son mal. ! […] Et celle-ci est rêveuse, troublée, par tout ce que l’esprit lui apprend des hommes et du monde.

726. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XIX. De la littérature pendant le siècle de Louis XIV » pp. 379-388

L’analyse des principes du gouvernement, l’examen des dogmes religieux, l’appréciation des hommes puissants, tout ce qui pouvait conduire à un résultat applicable, leur était totalement interdit. […] C’est dans le cercle resserré d’un petit nombre d’hommes supérieurs, soit par leur éducation, soit par leur mérite, que les règles et le goût du style peuvent se conserver. […] La nation s’anéantit alors qu’elle n’est composée que des adorateurs d’un seul homme. […] Un seul asile restait encore, la religion, et dans cet asile, un homme, Bossuet, fit entendre quelques vérités courageuses. […] Ces dogmes, ces cérémonies, cet appareil religieux, étaient alors la seule barrière de la puissance : on la citait devant l’éternité ; et si les hommes abandonnaient à un homme la disposition de leur existence, ils en appelaient à Dieu, qui faisait trembler les rois.

727. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre VI. De l’envie et de la vengeance. »

Enfin, l’envie prend sa source dans ce terrible sentiment de l’homme qui lui rend odieux le spectacle du bonheur qu’il ne possède pas, et lui ferait préférer l’égalité de l’enfer aux gradations dans le paradis. […] On se persuade que la crainte d’être puni, peut empêcher les hommes violents de se porter à de certains excès, ce n’est pas du tout connaître la nature de l’emportement. […] Il est une réflexion qui devrait servir de guide à ceux qui se mêlent des grands débats des hommes entre eux, c’est qu’ils doivent considérer leurs ennemis comme étant de leur nature ; il y a malheureusement de l’homme jusques dans le scélérat, et l’on ne se sert jamais cependant de la connaissance de soi, pour s’aider à deviner un autre. […] S’il est une passion destructive du bonheur et de l’existence des pays libres, c’est la vengeance ; l’enthousiasme qu’inspire la liberté, l’ambition qu’elle excite, met les hommes dans un plus grand mouvement, fait naître plus d’occasions d’être opposés les uns aux autres. […] Si la vengeance n’est pas proscrite par l’esprit public dans une nation où chaque individu existe de toute sa force personnelle, où le despotisme ne comprimant point la masse, chaque homme a une valeur et une puissance particulière, les individus finiront par haïr tous les individus, et le lien de parti se rompant à mesure qu’un nouveau mouvement crée de nouvelles divisions, il n’y aura point d’homme qui n’ait, après un certain temps, des motifs pour détester successivement tout ce qu’il a connu dans sa vie.

728. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 30, de la vrai-semblance en peinture, et des égards que les peintres doivent aux traditions reçuës » pp. 255-265

Un peintre pecheroit contre ces loix, s’il faisoit lever par un homme qui seroit mis dans une attitude, laquelle ne lui laisseroit que la moitié de ses forces, un fardeau qu’un homme, qui peut faire usage de toutes ses forces, auroit peine à ébranler. […] Le jeune homme doit paroître livré pleinement à tel spectacle que l’homme d’experience ne doit voir qu’avec une legere attention. […] L’étonnement d’un roi ne doit point être celui d’un homme du peuple. Un homme qui écoute de loin ne doit pas se présenter comme celui qui écoute de près. […] La colere d’un homme bilieux n’est pas celle d’un homme mélancolique.

729. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Biographie de Camille Desmoulins, par M. Éd. Fleury. (1850.) » pp. 98-122

Pourtant, si on veut l’étudier comme homme et comme écrivain, et non plus le saluer au passage comme une statue, il convient de le prendre à l’origine et dans la suite de ses actions et de ses écrits. […] que l’homme est ignorant de sa propre destinée et du sort qui l’attend demain !  […] Enfant cruel et sans pitié, quand donc aurez-vous l’âge d’homme et sentirez-vous en vous-même ce qui est humain ? […] J’avouerai que je n’ai pu voir sans étonnement une pareille imbécillité de la part d’un homme qu’on m’avait assuré n’être pas dépourvu de quelque esprit. […] Il ne nous reste plus qu’à la descendre à travers mille précipices, inévitables même pour l’homme le plus obscur.

730. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mirabeau et Sophie. — II. (Lettres écrites du donjon de Vincennes.) » pp. 29-50

C’est que Mirabeau (je l’ai fait remarquer dès l’abord) n’était plus seulement par son organisation un homme de cette race féodale et haute, sauvage et peu affable, dont étaient ses aïeux, ces hommes qui se vantaient d’être tout d’une pièce et sans jointure. […] Dès cette correspondance de Vincennes, on pressent tout l’homme futur. […] j’aime mieux le laisser ce qu’il était, un homme : Peut-être, écrivait-il à M.  […] Je ne suis au-dessous de rien, parce que je sens mes forces et mon zèle, parce qu’après tout je suis un homme comme un autre. Je ne suis au-dessus de rien, parce que le patriotisme, l’utilité, et surtout l’homme, peuvent tout honorer.

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