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1327. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Cette opposition des sociétés spirituelles et oisives contre le gouvernement revêtit au siècle de Louis XIV un caractère moral et religieux.

1328. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome I pp. 5-537

L’influence que l’esprit des siècles et des gouvernements exerça sur elles, et la puissance de leur réaction sur eux, toujours salutaire aux hommes autant que fatale aux préjugés de l’ignorance ; voilà quel est son grand objet. […] Dans les Horaces, l’on admire des citoyens courageux respirant déjà, sous le gouvernement des rois, les sentiments de la république solide qu’ils allaient fonder : dans Cinna, l’on reconnaît le républicanisme expirant, en des hommes qui conspirent pour un autre amour que celui de la patrie, contre un roi dont la clémence monarchique prépare déjà le despotisme du Bas-Empire. […] Elle ne peint point les mœurs des originaux d’une ville, ni tels ou tels personnages de la société : c’est la cité même qu’elle personnifie sous des emblèmes bouffons ; c’est le masque d’Athènes toute entière : son gouvernement, sa politique, ses abus, ses sophismes, s’y caractérisent par la licence, en des portraits effrontés. […] Tout ce que les livres des Machiavels révélèrent de secrets sur les révolutions et les gouvernements se trouve compris dans l’immense fonds de ses tragédies ; et, de plus, il sut y joindre les mystères de son art, en exaltant les sujets sérieux qu’il traita par les beaux mouvements et par l’éloquence.

1329. (1903) Le problème de l’avenir latin

La société était aristocratique, et, par un rare malheur, l’aristocratie était sans force… Il se produira alors des faits qui semblent aujourd’hui presque incompréhensibles, mais qui étaient alors inévitables : on verra le gouvernement impérial être réduit à enrôler des Germains, et les grands propriétaires provinciaux accueillir tous les barbares qui promettront de les défendre… »‌ Le début est mauvais pour un peuple qui commence par une période d’énervement et de dévirilisation. […] Qui ne sentirait l’impossibilité d’avoir recours à ce mode anachronique, criminel et fou, de gouvernement ?

1330. (1929) La société des grands esprits

Léon Bourgeois, fit voter par les Chambres un crédit de cinq cent mille francs et signer par le président Carnot avec le gouvernement du roi Georges la convention qui nous concédait le privilège des recherches archéologiques à Delphes. […] Jamais peuple n’avait été jusque-là plus profondément attaché à la liberté : Platon, l’aristocrate, Aristote, l’ami d’Alexandre, ne parlent de la tyrannie qu’avec dédain ou ironie ; tous les Grecs, d’un commun accord, la regardent comme le plus abject des gouvernements. […] En réalité, c’est l’inepte Soubise et le gouvernement responsable de ce choix que visent les traits de Voltaire, et peu de Français ont ressenti aussi profondément que lui l’amertume de cette défaite, dont ses voyages à l’étranger lui avaient mieux permis de mesurer le fâcheux effet.

1331. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome II

Depuis l’empereur Pierre qui a importé de force l’administration occidentale dans son pays encore vierge de gouvernement, jusqu’aux jeunes gens qui s’établissent comme étudiants à Heidelberg ou à Paris, que de ferventes ardeurs sont venues de là-bas demander à l’Ouest une révélation !

1332. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre VI. La parole intérieure et la pensée. — Second problème leurs différences aux points de vue de l’essence et de l’intensité »

L’organisation d’un gouvernement libre représente mieux, selon nous, les rapports que soutiennent les signes avec les choses signifiées : le monde de nos pensées peut être comparé à un peuple qui se gouverne lui-même ; en théorie, en droit, en fait même à certain point de vue et dans certaines circonstances, tous les citoyens possèdent une part égale de souveraineté ; mais la raison qui leur est commune et le juste sentiment de l’intérêt bien entendu leur ont fait de bonne heure comprendre l’utilité d’une organisation hiérarchique ; ils ont donc détaché parmi eux un certain nombre d’hommes auxquels est exclusivement confiée l’administration des affaires publiques ; ces mandataires délégués dans l’intérêt de tous par l’autorité véritable sont seuls en évidence ; ils semblent incarner en eux la souveraineté populaire ; la louange et le blâme s’attachent exclusivement à leurs personnes ; ils n’ont pourtant, à parler rigoureusement, qu’un semblant de pouvoir ; leur démission collective ne saurait entraîner la mort du corps social, mais seulement une crise politique passagère, sans danger sérieux pour une société dont les forces vives sont restées intactes.

1333. (1896) Études et portraits littéraires

Et, tout compte fait, il déclare que « ni la raison philosophique ni la culture artistique et littéraire…, aucune administration, aucun gouvernement ne suffit à le suppléer dans ce service. […] De là enfin certains procédés d’« écriture » auxquels ils se plaisent et qui, à la longue, ressemblent à des tics, tels que l’abus des mots abstraits et cette transformation si souvent signalée de l’adjectif en substantif neutre, moyen de le mettre en valeur, ne fût-ce qu’en lui donnant le gouvernement de la phrase : « Le bleuâtre du soir commençait à se mêler à la fumée des cigarettes. » Ou bien ce sont des redoublements, des insistances, des récidives d’épithètes que, sans doute, ils savent « piquer » à merveille, comme des mouches sur un visage, disait quelqu’un ; mais il y en a trop.

1334. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome I

Une tentative du gouvernement allemand pour réparer cette injure, en lui offrant une nouvelle distinction, le trouva inflexible, et continuant à exécuter le programme qu’il formulait après la défaite à ses élèves Raulin, Gemez, Van Tieghem : « Que vous êtes heureux d’être jeunes et bien portants ! […] Depuis 1789, la Révolution n’a cessé de renouveler à travers les gouvernements successifs, si l’on excepte la période qui va de 1815 — et encore !

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