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1886. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Division dramatique. » pp. 64-109

Ce qui fait qu’on n’est pas blessé d’un monologue au théâtre, c’est que, quoique le personnage qui parle soit supposé seul, il y a cependant une assemblée qui nous frappe.

1887. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VII. M. Ferrari » pp. 157-193

De tempérament bien plus artiste que philosophe, comme la plupart des intelligences de son pays, à l’exception de saint Thomas d’Aquin, l’Aristote monacal, l’auteur des Révolutions d’Italie n’en a pas moins ce genre de bon sens italien, perçant, allongé, souple comme un glaive, qui entre dans le cœur des faits, quitte à s’y briser, si l’esprit ne mesure pas de loin où il frappe.

1888. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Émile Zola »

Il y a entre la Notre-Dame de Paris, dont l’idée première a frappé certainement la tête de M. 

1889. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Ernest Feydeau » pp. 106-143

Et je ne parle même pas du mutisme de moralité dont ce livre est frappé dans son ensemble.

1890. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre VI. L’espace-temps à quatre dimensions »

Seulement, voici ce qui me frappe encore.

1891. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

Disons que c’est la nature, toujours habile à nous duper pour ses fins, qui a frappé les érudits de ce bizarre aveuglement, les condamnant à ne voir dans le monde que le sillon qu’ils creusent ; mais ne soyons pas si empressés à louer leur grand cœur de ce qui n’est dû ordinairement qu’à l’étroitesse et à la médiocrité d’un très petit esprit. […] Après avoir rappelé les termes dans lesquels Shakespeare parle des combattants d’Azincourt : Cet homme aussi, s’écrie Carlyle, avait en, lui de quoi bien frapper, s’il en fût venu là ! […] Shakespeare pouvait faire parler et agir en héros les combattants d’Azincourt, sans être capable de frapper lui-même les grands coups qu’il propose à notre admiration, et si nous nous le figurons très volontiers comme un homme complet, au corps solide et au cœur brave, cette bonne opinion a probablement son origine non pas tant dans sa poésie que dans les faits plus ou moins légendaires que la tradition rapporte sur lui à une époque connue d’ailleurs comme féconde en héros de l’action. […] Un professeur de littérature française aux États-Unis, dans un voyage récent qu’il a fait à Paris, nous disait au départ : Ce qui m’a le plus frappé pendant mon séjour, ç’a été de voir comme Diderot avait grandi en mon absence104. […] S’imaginer que, dans d’autres circonstances de temps et de lieu, les occasions auraient été meilleures, c’est le rêve stérile d’une activité endormie et frappée d’impuissance qui se consume et se tourmente en vain à refaire le présent au lieu de s’en servir.

1892. (1889) Derniers essais de critique et d’histoire

« Quand ils rencontrent une femme bien faite, ils se frappent d’une certaine manière qui fait ruisseler le sang sur elle ; c’est là une fort grande honnêteté, et la dame reconnaissante les en remercie. » — Rien d’étonnant s’ils s’exposent aux cornes du taureau pour plaire à leurs maîtresses. […] Aux églises, les assistants « se frappent la poitrine avec une ferveur extraordinaire, interrompant le prédicateur par des cris douloureux de componction. » En carême, on voit dans les rues des pénitents nus jusqu’à la ceinture et la tête voilée. […] L’œil du peintre et du poète a été subitement frappé par une lumineuse apparition. […] Voici un Florentin qui n’est jamais sorti de son pays ; la saillie des choses doit le frapper ; je m’en vais lui faire la question. » Il répondit doucement : « Ceci est trop difficile pour moi. […] Le soleil les frappe en travers ; mais leurs lamelles serrées ne se laissent pas transpercer par la lumière ; on la démêle vaguement, à travers la colonnade des troncs, bleuie et transfigurée comme par les vitraux d’une rosace.

1893. (1905) Propos littéraires. Troisième série

Une théorie, entre autres, a beaucoup frappé les esprits des jeunes gens, et beaucoup de jeunes gens s’en sont véritablement engoués. […] Mais combien durent-ils être davantage frappés, émus et ravis de Balzac ! […] Mais cette histoire superficielle est celle qu’on voit, celle qui frappe les yeux, excite les esprits, ébranle les imaginations. […] Elle frappe coup sur coup Scherer, Renan et Taine, comme si elle se hâtait de découronner le siècle avant qu’il finisse. […] Je ne songe pas à traiter la question dans toute son étendue, ne craignez rien ; mais j’avise un point qui m’a toujours frappé.

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