Voyez les fripons en place, la fortune allant au scélérat, l’honnête homme volé, assassiné, méprisé. […] Le livre qui eut une telle fortune était-il un chef-d’œuvre ? […] Plus tard il y aura, tout ensemble, Lamartine, Vigny, Hugo, Musset, Balzac, Sand, Michelet, etc… Mais, par une fortune inouïe, Chateaubriand est seul. […] J’ai déjà parlé de l’émulation que la fortune de Napoléon avait suscitée chez les plus forts de ses contemporains. […] Napoléon était de mon âge : partis tous les deux du sein de l’armée, il avait gagné cent batailles que je languissais encore dans l’ombre de ces émigrations qui furent le piédestal de sa fortune.
En 1736, Fielding épousa une jeune personne de Salisbury, miss Craddock, belle, aimable, et possédant une fortune de 1 500 livres sterling. […] Une pareille fortune, qui de nos jours serait en Angleterre assez médiocre, pouvait à cette époque lui permettre de vivre dans l’aisance et honorablement. […] Maturin, à qui le temps et la fortune ont manqué pour révéler complètement les mystères de son génie, ne ressemble ni à Dante, ni à l’Arioste. […] Il y a des oisifs sans fortune plus entêtés dans leur indolence que les heureux. […] À ne consulter que la fortune de son nom, peut-être faut-il le blâmer de n’avoir pas apporté à la réussite de ses écrits plus d’empressement et de sollicitude.
Car, que ferait de plus une horde étrangère, si elle pénétrait en Bretagne, que de lever sur nous des contributions, d’envahir nos biens, nos fortunes, de violer nos libertés et d’attenter à nos personnes ? […] Quand Napoléon, — celui auquel il faut toujours revenir lorsqu’on pense aux coups de fortune, à l’astre, à la destinée féerique d’un homme ; — donc quand Napoléon commence à décliner, il est saisissant de voir tomber d’abord ses meilleurs appuis. […] Quelles furent les causes de sa prodigieuse fortune ? […] Mais une fortune énorme lui tombe dans les bras ; et il ne peut plus songer qu’à se plaindre des embarras inextricables où l’administration d’une fortune jette un malheureux millionnaire et qui l’empêchent de songer à quoique ce soit en dehors d’elle. […] N’avez-vous jamais dérobé, jamais employé, pour faire fortune, quelqu’une de ces fraudes ou de ces infidélités dont le commerce est si rempli ?
Tout homme d’esprit qu’il était, il ignorait que le métier de poète est un métier comme un autre et qu’on peut gagner aussi, à réunir des hémistiches, fortune et honneurs. […] C’est l’histoire d’un ambitieux, affamé d’argent, qui, pour arriver à la fortune, se déclare prêt à tuer le mandarin ! […] Le levier pour la fortune ! […] Il lui apprend qu’il a légué toute sa fortune à Marianne. […] Combien y en a-t-il qui jouissent encore paisiblement de leurs bonnes fortunes !
Or Bayle continuait Montaigne, et à la fois bénéficiait de la fortune de son prédécesseur et aussi lui donnait comme une nouveauté, comme un renouvellement et un regain. […] 1802 a préparé la fortune des nouveaux moines d’Occident. […] Ils s’attachent à démontrer, et ils n’ont aucune peine à démontrer, que l’égalité n’existe point du tout, puisqu’il y a des inégalités de fortune, et énormes, et puisqu’aucune égalité légale et juridique n’est que leurre et ombre pour proie, tant qu’il y a inégalité de fortunes. […] Ou s’en rapporter aux signes visibles et extérieurs de la fortune. […] Il exigerait une armée de commis, douaniers à l’intérieur et douaniers domestiques, plus nombreux que celle des contributions indirectes. — Le troisième est trompeur : les signes extérieurs de la fortune ne signifient rien, l’avare ne manifestant sa fortune par aucun signe extérieur et l’homme placé dans une certaine situation qui exige de la représentation, du prestige et de la poudre aux yeux, montrant des signes extérieurs de fortune, alors qu’il n’a pas de fortune du tout.
Si j’ai gémi quelquefois sur les excès de la Révolution, ce n’est point parce qu’elle m’a enlevé toute ma fortune et celle de ma famille127, mais parce que j’aime passionnément la gloire de ma patrie. […] Mais Bonaparte fut profondément blessé, et, depuis ce jour, la fortune de Fontanes resta toujours un peu barrée par son milieu. […] Si ce fut par pressentiment de sa fortune politique, bien lui en prit. […] La fortune de madame de Fontanes fut perdue dans le siège et l’incendie de Lyon : une maison qu’elle possédait fut écrasée par les bombes ; des recouvrements qui lui étaient dus ne vinrent jamais. […] La défaveur cessant, il resta un refroidissement au moins politique, et ce lut un arrêt définitif de fortune.
Assez éloigné encore du terme de soixante ans, il aspirait de toutes ses forces à la vie de campagne, à la retraite, à une fin de carrière qui, après tant d’ennuis et de tribulations, fût « du moins tranquille et innocente. » Il avait amassé beaucoup de fatigue et se sentait à bout de la vie active : « Resté veuf de bonne heure, chargé de regrets, de douleurs, de dettes, d’embarras, de devoirs, sans bonheur et sans fortune, j’ai usé une partie de ma force à résister. […] Il dut se remettre au travail pour compenser les pertes de sa fortune privée.
Singulière fortune des mots ! […] Vaugelas, qui nous a transmis toutes ces piquantes fortunes et aventures de mots, et qui était l’homme de France le mieux renseigné sur l’usage, n’oublie pas, chemin faisant, d’y joindre toutes sortes de petites règles et de maximes pratiques trop négligées par les grammairiens qui ont suivi ; il nous initie à sa manière de procéder et d’expérimenter, à sa méthode.