Il n’y a donc qu’une différence de degré, il ne peut y avoir une différence de nature, entre la faculté dite perceptive du cerveau et les fonctions réflexes de la moelle épinière. […] D’autre part, comme une multitude énorme de voies motrices peuvent s’ouvrir dans cette substance, toutes ensemble, à un même ébranlement venu de la périphérie, cet ébranlement a la faculté de s’y diviser à l’infini, et par conséquent, de se perdre en réactions motrices innombrables, simplement naissantes. […] Mais elles n’en demeurent pas moins exposées, isolément, aux mêmes causes de destruction qui menacent l’organisme dans son ensemble : et tandis que cet organisme a la faculté de se mouvoir pour échapper au danger ou pour réparer ses pertes, l’élément sensitif conserve l’immobilité relative à laquelle la division du travail le condamne. […] Et elle y est amenée justement par l’expérience de la double faculté que ce corps possède d’accomplir des actions et d’éprouver des affections, en un mot par l’expérience du pouvoir sensori-moteur d’une certaine image, privilégiée entre toutes les images. […] Au lieu de partir de l’affection, dont on ne peut rien dire puisqu’il n’y a aucune raison pour qu’elle soit ce qu’elle est plutôt que tout autre chose, nous partons de l’action, c’est-à-dire de la faculté que nous avons d’opérer des changements dans les choses, faculté attestée par la conscience et vers laquelle paraissent converger toutes les puissances du corps organisé.
Car de talent, à proprement parler, c’est-à-dire de pouvoir créateur, de faculté expressive, de mise en œuvre heureuse, ils n’en avaient que peu ; ils n’ont laissé que des lambeaux aussi déchirés que leur vie, des canevas informes que les imaginations enthousiastes ont eu besoin de revêtir de couleurs complaisantes, de leurs propres couleurs à elles, pour les admirer. […] Mais ce qui sauva surtout Nodier et le lira hors de pair d’entre tous ces faux modèles secondaires auxquels il faisait trop d’honneur en s’y attachant, et qui ne devaient bientôt plus vivre que par lui, c’est tout simplement le talent, le don, le jeu d’écrire, la faculté et le bonheur d’exprimer et de peindre, une plume riche, facile, gracieuse et vraiment charmante, et le plaisir qu’il y a, quand on en est maître, à laisser courir tout cela. […] La conduite de Gaston et des autres manque tout à fait d’une certaine faculté de justesse et de raisonnement qui n’est jamais tellement absente dans la vie. […] Vers 1811, l’ennui de ses facultés mobiles, bientôt à l’étroit dans le riant Quintigny, et l’espérance de trouver des ressources à l’étranger, le poussèrent en Italie, et de là en Carniole : il fut nommé bibliothécaire à Laybach. […] Le petit volume de Poésies qu’il publia en 1827 vint montrer tout ce qu’il aurait pu, s’il avait concentré ses facultés de grâce et d’harmonie en un seul genre, et combien cette admiration fraternelle qu’il prodiguait autour de lui était négligente d’elle-même et de ses propres trésors par trop dissipés.
Lorsqu’avec la faculté de prouver et d’expliquer, on en ressent le désir, on arrive à la véhémence. […] Il avait au plus haut degré la magnifique faculté par laquelle l’homme est capable de vivre dans le passé et dans l’avenir, dans les choses éloignées, et dans les choses imaginaires. […] Tous les talents et toutes les facultés qui sont développés par la liberté et par la civilisation étaient en ce moment déployés avec tous les avantages qu’ils pouvaient emprunter à leur alliance et à leur contraste. […] Il est tour à tour économiste, littérateur, publiciste, artiste, historien, biographe, conteur, philosophe même ; par cette diversité de rôles, il égale la diversité de la vie humaine, et présente aux yeux, au cœur, à l’esprit, à toutes les facultés de l’homme, l’histoire complète de la civilisation de son pays. […] La vérité est qu’il est orateur, et orateur à la façon de son pays ; mais comme il possède au plus haut degré les facultés oratoires, et qu’il les possède avec un tour et des instincts nationaux, il paraît suppléer par elles aux facultés qu’il n’a pas.
On y suppose nos facultés en exercice, et l’on y admet leurs découvertes originelles. […] La nature d’un mammifère carnassier consiste en ce que la propriété d’allaiter, avec toutes les particularités de structure qui l’amènent, se trouve jointe à la possession des dents à ciseaux ainsi qu’aux instincts chasseurs et aux facultés correspondantes. […] — Pas davantage. — Vous pensez qu’il y a une faculté autre que l’expérience et la raison propre à découvrir les causes ? […] Une faculté magnifique apparaît, source du langage, interprète de la nature, mère des religions et des philosophies, seule distinction véritable, qui, selon son degré, sépare l’homme de la brute, et les grands hommes des petits : je veux dire l’abstraction, qui est le pouvoir d’isoler les éléments des faits et de les considérer à part. […] L’abstraction rend aux axiomes leur valeur en montrant leur origine, et nous restituons à la science la portée qu’on lui ôte en restituant à l’esprit la faculté qu’on lui ôtait.
En effet, la sensibilité, comme toutes les facultés qui ont pour siège le système nerveux, n’a aucune possibilité de se manifester par elle-même. Il faut absolument à ces facultés le système contractile ou musculaire sous une forme quelconque pour signaler leur présence ou se traduire à l’extérieur. […] L’esprit humain est un tout complexe qui ne marche et ne fonctionne que par le jeu harmonique de ses diverses facultés. […] Les lobes cérébraux ayant été enlevés chez un pigeon par exemple, l’animal perd immédiatement l’usage de ses sens et la faculté de chercher sa nourriture. […] Haller attacha son nom à la découverte de cette faculté motrice en nous faisant connaître ses mémorables expériences sur l’irritabilité et la sensibilité des diverses parties du corps.
⁂ Nous adressons donc, à tous nos maîtres de la Marine et de la Faculté, ce premier remercîment : de nous avoir ouvert la voie intellectuelle la plus féconde et la plus vraie, cet Art Médical dont le champ s’élargit tous les jours.
PAULET, [Jean-Jacques] Docteur en Médecine de la Faculté de Paris & de celle de Montpellier, né à Anduse, dans le Bas-Languedoc, en 1740.
Il ne faut pas demander à Roederer une séparation très exacte et très absolue entre ses diverses facultés et ses divers rôles. […] Ce directeur imprévu de l’enseignement, qui s’était formé lui-même, qui n’avait point hérité des anciennes traditions classiques, et qui n’était pas non plus du groupe polytechnicien proprement dit, mais homme d’esprit, rempli d’observations et d’idées fines, un peu particulières, se mit aussitôt en devoir de les appliquer : J’avais depuis longtemps remarqué, dit-il, les caractères qui distinguent l’esprit des géomètres et des physiciens, de celui des hommes appliqués aux affaires, et de celui des personnes vouées aux arts d’imagination ; dans les premiers (je ne parle que généralement), exactitude et sécheresse ; dans les seconds, souplesse allant quelquefois jusqu’à la subtilité, finesse allant quelquefois jusqu’à l’artifice ; dans les troisièmes, élégance, verve, exaltation portée jusqu’à un certain dérèglement… Ce que je projetais d’après ces observations, ajoute-t-il, était : 1º de faire marcher de front, dès les plus basses classes des collèges, les trois genres de connaissances, littéraires, physiques et mathématiques, morales et politiques, en mesurant à l’intelligence des enfants dans chaque classe les notions de chaque science ; 2º de faire enseigner dans chaque classe, même les plus basses, les trois sciences par trois professeurs différents, dont chacun serait spécialement consacré à l’une des trois… Le but était défaire cesser le divorce entre les diverses facultés de l’esprit, de les rétablir dans leur alliance et leur équilibre, et d’arriver à une moyenne habituelle plutôt que de favoriser telle ou telle vocation dominante. […] Il met de côté cette faculté d’admiration qui veut être satisfaite et tenue en haleine, même dans le régime ordinaire de la vie.