Charles de Rouvre1 … Des demeures claires, où l’on est bien, où il fait bon vivre, où père, mère et enfants passent leur existence dans la joyeuse certitude qu’on est vraiment heureux d’être de ce monde, et de s’appartenir les uns aux autres… Ibsen, Solness le constructeur. […] C’est l’esquisse de la pitoyable existence que nos coutumes et nos lois imposent ordinairement aux pauvres filles qui sont scribes dans nos bureaux. […] Immense tablier de mousseline blanche à longues manches et ceinture flottante… « Elle vous apporte avec un air dédaigneux et grave le petit plateau délicatement préparé, puis se rejette sur un fauteuil d’osier pour reprendre la lecture de son magazine avec le mépris d’un pur esprit pour les matérialités de l’existence. » D’où viennent toutes ces femmes, qui lunchent tous les jours au restaurant ? […] Le pain quotidien, c’est ici tout le but d’une existence humaine… J’aurais des remords si cette analyse laissait au lecteur l’illusion que le livre de M.
Le philosophe de Chéronée exerça dans Rome cette profession de sophiste dont le nom est devenu presque injurieux, et dont l’existence seule semble indiquer une décadence littéraire, mais qui fut plus d’une fois illustrée dans Rome par de grands talents et par la persécution. […] Dans cette existence si vive, il n’y avait ni satiété ni langueur. […] Vous aurez pour monument ma douce poésie, que liront des yeux qui ne sont pas encore ; et des voix à naître rediront, d’après moi, votre existence, quand tous vos frères de ce siècle seront morts. » Au milieu de cet orgueil et de ce beau langage, le poète revient sur les soupçons ou les reproches dont sa vie est l’objet. […] Après quelques mots de politesse familière, l’auteur de cette lettre prie le chancelier d’être, autant qu’il le peut, bon aux pauvres comédiens de Black-Friars , menacés par le lord-maire et les aldermen de Londres de la perte de leurs moyens d’existence, par la destruction de leur salle de spectacle, qui est un théâtre privé, et n’a jamais donné sujet de plainte par aucun désordre. […] Il vécut avec les grands ; mais il ne porta dans ce commerce ni calcul ni flatterie, et abusa même habituellement, avec tout l’égoïsme de la mauvaise santé, des complaisances qu’il trouvait dans le monde, et qui venaient à la fois d’admiration pour son talent et de pitié pour sa frêle existence.
À partir de ce jour, l’existence paisible et régulière de Mariette devint un roman. […] L’épigraphie, l’archéologie, la numismatique, les difficiles et délicates recherches des linguistes et des grammairiens nous donnent de merveilleux instruments de précision grâce auxquels nous pouvons apercevoir d’une vue nette, dans un fourmillement de générations mortes, des coins ignorés, des fragments de vie intime, d’humbles existences encloses dans les limites d’un quartier, d’un village ou d’une vallée, et dans un cercle de sentiments abolis. […] Dans une autre existence sans doute ! […] Il disait au comte Roedererj, le 11 février 1809 : « Militaire, moi, je le suis, parce que c’est le don particulier que j’ai reçu en naissant ; c’est mon existence, c’est mon habitude.
Ne sentait-il pas que j’étais plus bête que lui dans la pratique de l’existence ? […] J’admets que des accidents vulgaires de notre misérable existence puissent modifier — et jusqu’au reniement public — notre pure intellection vis-à-vis de quelqu’un. […] Si j’avais la folie d’espérer une longue existence, j’oserais me flatter de concilier un jour la Douleur et l’Art. […] j’ignorais encore ton existence et ta malice, lorsque, par un splendide été je promenais ma jeunesse, là-bas, dans la riante vallée, sous les hauts platanes qui bordent le gave écumeux.
C’est cette esthétique, son existence admise l’espace d’un moment, qu’il s’agit d’ouvrir et de passer au scalpel. […] Mais l’état d’homme est lié à l’existence de la conscience. […] Hommes d’action, les Jésuites estiment peu les vertus inactives, comme la chasteté ; optimistes, ils mettent au-dessus de tous les biens la conservation de l’existence. Dans son Commentaire sur le prophète Daniel, Cornélius à Lapide dit avec tact : « La chaste Suzanne a agi en femme héroïque ; mais dans un tel péril d’infamie et de mort, elle pouvait se borner à tout endurer des deux vieillards sans consentir ni coopérer à rien intérieurement, parce que l’existence et la réputation valent mieux que la chasteté… De jeunes et chastes vierges se croient coupables si elles ne luttent et ne résistent de toutes leurs forces et par leurs cris, tendis qu’il suffît de détester et d’exécrer l’acte auquel on est forcé. » Les filles et femmes ont toujours été de cet avis.
Or le premier, sur qui porte en plein l’anathème du Syllabus, demeure et demeurera toujours réprouvé par l’Église, qui croit à l’existence active, diabolique, de l’erreur et du mal, et qui, dogmatiquement, exclut, condamne, définit. […] Entendons un minimum de bonheur pour tous, la possibilité pour tous de connaître les biens propres à l’existence humaine. […] « Il n’y a point d’Humanités modernes, dit Alain, par la même raison qui fait que coopération n’est point société. » Et qui fait que cette solidarité entre personnes contemporaines, d’où le radicalisme superficiel de Léon Bourgeois prétendait tirer le principe de l’éducation démocratique, n’a jamais mené, pour notre génération, qu’une existence assez dérisoire, dans les discours de distribution de prix et les inaugurations de monuments.
Donc je transcris : « …… En effet, avec le temps, avec peu d’années, votre bâton, d’abord simple connaissance, ensuite compagnon, instrument de vos travaux, plus tard associé à tous vos souvenirs, vous deviendra cher, et insensiblement le charme d’une douce habitude liera son existence à la vôtre.
XIII Le livre du Prince n’était cependant pas encore publié, mais on en connaissait l’existence et les principes par l’indiscrétion des Médicis.