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1043. (1898) Essai sur Goethe

Essayons d’en marquer quelques traits. […] C’est en vain que j’essaie d’effacer le vice par le vice, la honte par la honte. […] Essayons donc, puisqu’il nous y convie en quelque sorte, de remonter à la source même de son œuvre. […] Il y eut une Wertherite générale, dont les pays étrangers essayèrent en vain de se préserver. […] Essayons de la formuler, en ramenant notre bilan à ses termes les plus simples.

1044. (1923) Au service de la déesse

Et il y a les malheureuses qui pleurent de honte, qui essayent de se cacher. […] N’essayez pas de les calmer : ils travaillent avec la nature, vous diront-ils, et favorisent le bel entrain de la nature. […] Giraudoux, qu’essaye de réaliser sa jeune Suzanne exilée dans une île du Pacifique ? […] Il essaye de réunir ses opinions socialistes et, quelques-unes, réactionnaires. […] Il veut le dire ; mais la plupart des écrivains lui font dire ou essayent de lui faire dire autre chose et, par exemple, démentir.

1045. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE CHARRIÈRE » pp. 411-457

Mlle*** dit que tout le monde pouvait faire un pareil livre : « Essayez, » lui dit son frère. […] A l’âge d’environ douze ans (1779), on le voit, par une lettre à sa grand’mère, déjà lancé, l’épée au côté, dans le grand monde de Bruxelles ; il y parle de la musique qu’il apprend, des airs qu’il joue, et dans quelle manière : « Je voudrais qu’on pût empêcher mon sang de circuler avec tant de rapidité et lui donner une marche plus cadencée ; j’ai essayé si la musique pouvait faire cet effet. […] — Oui, dit la baronne, on regarderait encore marcher quiconque marcherait avec passablement de grâce et de rapidité vers un but intéressant. — J’essaierai, dit l’abbé.

1046. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVe entretien. Alfred de Vigny (2e partie) » pp. 321-411

« Essayons à l’avenir de tirer la scène du dédain où sa futilité l’ensevelirait infailliblement en peu de temps. […] « — Hé bien, repris-je, pourquoi n’essayez-vous pas ? […] « Ce n’est pas sans dessein que j’ai essayé de tourner les regards de l’armée vers cette grandeur passive, qui repose toute dans l’abnégation et la résignation.

1047. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXXXIXe entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

« — Je veux bien essayer si je puis vous être de quelque secours ; car de longtemps je n’ai vu tant de vaillants chevaliers si furieux. […] Je veux encore essayer si je ne puis dompter cet homme outrecuidant. » Son bouclier était haché ; il en reçut un meilleur. […] Je vais essayer si je puis m’emparer de toi et te faire prisonnier. » Et c’est ce qu’il fit avec précaution.

1048. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVe entretien. Ossian fils de Fingal »

Campbell, auteur d’un ouvrage savant et classique, regarde comme hors de doute que les poëmes attribués à Ossian existaient, et étaient généralement connus dans la haute Écosse avant que Macpherson essayât pour la première fois de les traduire ; qu’ils n’étaient de son invention ni dans leur entier ni dans leurs parties principales ; qu’ils n’étaient nullement le produit d’une fraude littéraire, mais que le traducteur, aidé de quelques coopérateurs, les avait recueillis et arrangés dans une forme systématique, et les avait ainsi traduits et offerts au public. […] Ce fut la première des traductions galliques que Macpherson essaya de donner à ses compatriotes dix ans avant les autres poëmes ou chants dont son recueil se compose. […] Il appelle ses jeunes guerriers : « Oscar, Fillan, mes enfants, élevez la tombe d’Orla ; il reposera sur cette plaine, loin du murmure agréable du Loda, loin de sa malheureuse épouse ; un jour, les faibles guerriers verront l’arc suspendu dans sa demeure ; ils essayeront, mais en vain, de le plier ; ses dogues fidèles hurlent de douleur sur les collines ; les bêtes sauvages, qu’il avait coutume de poursuivre, se réjouissent de sa mort : il est désarmé, le bras terrible des batailles ; le premier des braves n’est plus !

1049. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

Enfin des maîtres conteurs, tels que Daudet et Theuriet, essayèrent aussi leurs forces sur ce terrain. […] [Léon Hennique] Monsieur, J’approuve la Revue des Revues, et, avec elle, avec vous, derrière votre article : Les Fabricants de Littérature populaire, article net, article brave, je crois aussi qu’il y a tout à essayer, tout, dans l’espoir d’arriver à un résultat effectif. […] Ayant, comme beaucoup de mes confrères, été sollicitée d’essayer ce genre, avec la fallacieuse perspective de le rénover, j’ai dû renoncer, avant l’achèvement de la première tentative — non seulement à toute « rénovation », mais au mirage doré qu’un aimable directeur de grand journal quotidien voulait bien faire miroiter à mes yeux.

1050. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 octobre 1885. »

Le vif intérêt que j’y pris finit par augmenter mon attente jusque l’impatience ; dans une heure de bonne humeur, j’ébauchai moi même le plan d’une pièce telle que je devais à peu près en désirer une, et ; en peu de jours, je la poussai si loin, — comme une interruption gaie à des travaux sérieux, — que je pus la remettre à un jeune musicien, qui alors habitait chez moi, pour qu’il essayât d’en faire la musique. […] Mais non un compromis d’élégante prose plus exacte : l’entière concordance du mot sous le mot, de l’archaïsme sous l’archaïsme, du néologisme sous le néologisme, de l’expression contournée, obscure, bizarre, sous l’expression contournée et obscure et bizarre, d’une phraséologie françaisement allemande sous la phraséologie du langage allemand ; chaque mot allemand scruté dans ses primitives racines et rendu par l’équivalent français également scruté, — oui, la traduction des mots suivant leur originelle et étymologique signification, rigoureuse ; et, nettement délimité, amené en son ordre, chaque vers, portant son accent propre, une vie et une puissance spéciales, spéciales à lui ; et, encore, — si cela est possible, — l’allitération et le rhythme des syllabes reproduits, l’aspect sonore du vers51 ; le décalque, en mots français, des mots Wagnériens… C’est l’œuvre qu’il faut essayer, l’œuvre modeste après les grandes, populaires et célèbres traductions vulgarisatrices ; l’œuvre intéressante à quelques rares curieux de l’œuvre Wagnérienne ; l’œuvre de petite renommée ; parmi les multiples éditions promises aux poèmes de M.  […] Dujardin essaie de minimiser la portée politique de ce texte, ce qui est bien hasardeux quand on connaît les engagements politiques de Wagner et son goût pour les pamphlets.

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