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650. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame de La Tour-Franqueville et Jean-Jacques Rousseau. » pp. 63-84

Il n’a pas seulement jeté l’enchantement sur la passion, il a su, comme l’a dit Byron, donner à la folie l’apparence de la beauté, et recouvrir des actions ou des pensées d’erreur avec le céleste coloris des paroles. […] En entourant les demi-vérités d’un faux jour d’évidence, il a plus qu’aucun autre écrivain contribué à mettre les orgueilleux et les faibles sur la route de l’erreur.

651. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — I. » pp. 41-62

C’est lui encore qui a dit : Quand l’immortalité de l’âme serait une erreur, je serais fâché de ne pas la croire : j’avoue que je ne suis pas si humble que les athées. […] Le Temple de Gnide (1725) est une erreur de goût et une méprise de talent.

652. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — II. (Fin.) » pp. 63-82

Admirable explicateur et ordonnateur du passé et de ces choses accomplies qui ne tirent plus à conséquence, il est propre à induire en erreur ceux qui le prendraient au mot pour l’avenir. […] Quand on a beaucoup lu Montesquieu et qu’on est Français, une tentation vous prend : « Il semble, a dit de lui un critique sagace17, enseigner l’art de faire des empires ; on croit rapprendre en l’écoutant ; et, toutes les fois qu’on le lit, on est tenté d’en construire un. » Montesquieu ne dit pas assez à ceux qui le lisent : « Pour considérer l’histoire avec cette réflexion et avec cette suite, et pour en raisonner si à l’aise et de si haut, vous n’êtes pas, je ne suis pas moi-même un homme d’État. » Le premier mot et le dernier de L’Esprit des lois devrait être : « La politique ne s’apprend point par les livres. » Que nous tous, esprits qui formons le commun du monde, nous tombions dans ces erreurs et dans ces oublis d’où nous ne sommes tirés que rudement ensuite par l’expérience, rien de plus naturel et de plus simple : mais que le législateur et le génie qui s’est levé comme notre guide y soit jusqu’à un certain point tombé lui-même, ou qu’il n’ait point paru se douter qu’on y pût tomber, là est le côté faible et une sorte d’imprudence.

653. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « M. Necker. — II. (Fin.) » pp. 350-370

Courez-vous après les honneurs, après la gloire, après la reconnaissance, partout il y a des erreurs, partout il y a des mécomptes… Si vous laissez votre vaisseau dans le port, les succès des autres vous éblouissent ; si vous le mettez en pleine mer, il est battu par les vents et par la tempête : l’activité, l’inaction, l’ardeur et l’indifférence, tout a ses peines ou ses déplaisirs… Rien n’est parfait que pour un moment… Tout ce motif est développé avec bonheur, et vraiment comme l’eût fait un Bourdaloue. […] Necker s’était exprimé plus modestement : Qui pardonnera donc l’erreur, demandait-il, si ce ne sont pas des hommes qui se trompent sans cesse ?

654. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse esthétique »

L’erreur de M.  […] ) partage l’erreur de M. 

655. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre I. Shakespeare — Sa vie »

En 1598, pendant que le comte d’Essex ravageait l’Irlande ayant à son chapeau un gant de la vierge-reine Élisabeth, il fit les Deux gentilshommes de Vérone, le Roi Jean, Peines d’amour perdues, la Comédie d’erreurs, Tout est bien qui finit bien, le Songe d’une nuit d’été et le Marchand de Venise. […] C’est, par exemple, sur une simple note de Mères, auteur du Trésor de l’esprit, qu’on est forcé d’attribuer à la seule année 1598 la création de six pièces, les Deux gentilshommes de Vérone, la Comédie d’erreurs, le Roi Jean, le Songe d’une nuit d’été, le Marchand de Venise et Tout est bien qui finit bien, que Mères intitule Peines d’amour gagnées.

656. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VII. Mme de Gasparin »

du bonheur de sentir le lien de l’orthodoxie autour de sa gerbe mystique, qui peut se rompre tout à l’heure et s’en aller, comme les épis au vent, à l’erreur, — Mme de Gasparin l’a fait, comme elle s’en croyait le droit, et le Paradis qu’elle a vu, comme Dante a vu le sien, est, autant que celui du Dante, une vision chrétienne ; mais splendide encore plus d’intelligence et de pureté que splendide de sa splendeur même. […] Seulement, intuition dans le vrai ou erreur sans inconvénient, il faut avouer que l’âme qui projette ces idées est d’une énergie de personnalité incomparable.

657. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XI : M. Jouffroy moraliste »

Le sens du mot, comme un juge sévère, a démêlé l’erreur de la vérité. […] Il y a des erreurs de fait dans ce morceau.

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