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1213. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « La reine Marguerite. Ses mémoires et ses lettres. » pp. 182-200

Car ce serait une grande erreur de goût que de considérer ces gracieux Mémoires comme une œuvre de naturel et de simplicité ; c’en est une bien plutôt de distinction et de finesse.

1214. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Regnard. » pp. 1-19

vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà. » Ces conclusions morales sceptiques, et où il s’égaie surtout en ce qui est de l’article du mariage, Regnard les a consignées expressément dans une épître en vers : Je le dirai : non, non, il n’est point de folie Qui ne soit ici-bas en sagesse établie, Point de mal qui pour bien ne puisse être reçu, Et point de crime enfin qu’on n’habille en vertu.

1215. (1912) Le vers libre pp. 5-41

C’est dans un haut dessein qu’il publie son erreur éphémère et le démenti qu’il se donne ; c’est pour que les poètes parnassiens (il ne s’adresse pas à d’autres) qui le liront, sachent qu’il faut obéir aux règles dans leur esprit et non dans leur lettre ; c’est pour leur faire comprendre qu’il n’est point de règles immuables, que demain peut toujours bouleverser hier.

1216. (1912) L’art de lire « Chapitre VIII. Les ennemis de la lecture »

Il y a là, comme l’indique ce qui précède, une erreur nécessaire.

1217. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Un symbole »

Adhérer encore une fois à ce symbole de réaction et d’antique servitude spirituelle, ce serait raturer l’immense effort de la pensée moderne pour son indépendance, souffleter l’humanité qui se lève, consciente de sa force, rejetant une à une toutes les pesantes et funèbres défroques d’erreur.

1218. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XIII : De la méthode »

Nous n’opérons plus sur des mots vides, mais sur les choses ; si nous n’avons pas accru les faits que nous savions, nous avons contrôlé les termes dont nous usions ; si nous n’avons pas beaucoup diminué notre ignorance, nous avons beaucoup diminué nos erreurs ; nous avons refait toutes nos idées, et nous avons refondu notre esprit.

1219. (1927) Les écrivains. Deuxième série (1895-1910)

La plupart du temps, il ne sait pas pourquoi on l’arrête, et il n’a aucun moyen de le savoir, ni aucune possibilité de se défendre contre ce qui, très souvent, ne repose que sur une fausse accusation ou une simple erreur d’identité. […] fit le malheureux, je ne suis pas Victor Sidorski… Je m’appelle Wladimir Sidorski… Il y a erreur… Ce n’est pas moi… Je n’ai rien fait… — Qu’à cela ne tienne ! […] … Pour vous, un véritable écrivain doit écrire… il doit n’attendre satisfaction et succès que de ses œuvres, n’avoir d’autres préoccupations que de « se plaire », ainsi que le recommandait, préhistoriquement, ce préhistorique d’Aurevilly… Grave erreur, monsieur ! […] … — Erreur ! […] C’est une chose molle et flasque entre les doigts de ceux qui s’en servent, le gouvernent ou l’exploitent… Je suis trop vieux pour être ce qu’on appelle un révolutionnaire, et j’ai trop vu, trop vécu, pour ignorer que les révolutions ne peuvent rien reconstruire, parce que, en somme, elles n’ont jamais rien détruit… Elles prennent des vies humaines, mais elles laissent intacts les erreurs, les préjugés, les injustices, la sottise !

1220. (1900) La culture des idées

Quelle erreur d’avoir fait intervenir dans une œuvre d’art et de mysticisme, comme la Cathédrale, la science facile des lectures patientes ! […] Le dévot ecclésiastique sera même flatté de quelques erreurs d’un autre ordre, sur les vierges noires, sur l’apostolicité de l’Église des Gaules, sur saint Denys l’Aréopagite, toutes questions autour desquelles le clergé dispute avec âpreté et que M.  […] La seconde des erreurs, tout ecclésiastiques, que l’on a soufflées à l’auteur de la Cathédrale, est la prétention de faire remonter aux disciples immédiats des Apôtres, sinon aux Apôtres eux-mêmes, l’évangélisation des Gaules et la construction des anciennes églises d’où sont nés les monuments définitifs érigés dans le moyen âge. […] La troisième erreur de ce genre est la plus curieuse, la plus absurde et la plus tenace ; c’est celle qui fait d’un grec nommé Denys, converti par saint Paul, à la fois l’auteur d’une série d’admirables ouvrages mystiques, le premier évêque d’Athènes et le premier évêque de Paris. […] Je ne puis donc accepter la Cathédrale comme un véritable livre d’art catholique ; c’est plutôt le livre de la « religion d’art » ; mais alors, ne voulant tenir compte ni des erreurs, ni des lacunes, ni des défaillances, je l’accepterai très volontiers comme un beau livre.

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