Il ajoutait d’ailleurs qu’il avait commencé sa pièce seul, étant en Pologne, et plaisantait fort ses ennemis qui l’accusaient de plagiat. […] Ses ennemis, ou plutôt cette foule de malins et de désœuvrés qui s’acharnaient à cette affaire, se réjouirent de le voir donner à demi dans le piège : ils n’eurent plus qu’une occupation, exhumer cette comédie de Conaxa, dont l’auteur était inconnu et qui remontait par sa date à la fin du règne de Louis XIV, la faire imprimer, puis la faire représenter à l’Odéon, afin de mettre, sinon le larcin, du mois la dissimulation dans tout son jour. […] « Quel malheur d’être loué par un ennemi !
Ils sont à propos dans les conseils, dans les ambassades, et dans quelques autres occasions : mais le sont-ils de même entre ennemis dans la chaleur du combat ? Se peut-il qu’au fort d’une bataille, des guerriers à qui il importe de vaincre au plutôt, perdent le tems à dire de longues injures à leurs ennemis, ou à leur conter des généalogies et des histoires ? […] Pourquoi du moins l’un des deux combatans, ne prend-il pas avantage de l’imprudence de son ennemi ? […] Malgré cette justification, la comparaison me blesse encore un peu par les enfans et la gourmandise opiniâtre de l’âne ; car en tout tems et en tout païs, ces images ne répondent pas assez noblement à la valeur obstinée d’Ajax et à la fureur de ses ennemis. […] Hector aussi-tôt lance son dard, il brise son épée contre les armes divines, et c’est alors que se trouvant sans défense, il est réduit à fuir ; mais encor fuit-il en homme que la crainte de la mort n’a pas troublé ; il fuit sous les ramparts de Troye, pour exposer son ennemi à une grêle de traits : danger qui enhardit Achille à le poursuivre, et qui fait même une action héroïque, de la poursuite d’un ennemi désarmé.
Son Plaidoyer contre les Jésuites est ce qui le fit connoître : il est vraisemblable que les circonstances dans lesquelles il fut fait, contribuerent beaucoup à le mettre en vogue chez les ennemis de la Société.
C’étoit un Philosophe à la maniere des Anciens, c’est-à-dire, un homme détaché des biens de la fortune, ennemi de tout soin, isolé au milieu de la société, d’un caractere doux & aimable.
Il ne se confond pas non plus avec le second, puisque le citoyen chrétien qui pratique la charité envers le blessé ou le prisonnier ennemi ne se sentira obligé par là à aucun libéralisme envers la nation ennemie, se croira, en temps de guerre, tenu à l’exterminer, en temps de paix à affaiblir l’ennemi éventuel. […] De sorte qu’on peut se demander si les disponibilités bellicistes qui demeurent en circulation, et qui visent, dans notre système officiel, les ennemis présumés de la France, ne seraient pas simplement, dans le système socialiste, reportées sur les ennemis intérieurs et extérieurs du socialisme, ou ceux qu’il croit l’être. […] Le socialisme bénéficie, par position, de sa force habituelle, spontanée, anticonservatrice et révolutionnaire, contre l’éternel ennemi, si justement discerné et nommé par M. […] Il le défendra contre ses ennemis. […] Dans la société des idées, ce libéralisme se résignera à ne fournir qu’un point de contact, un lieu de coexistence à des idées non seulement différentes, mais hostiles, ennemies.
Le Professeur n’y opposa que la modération & le mépris, & il proposa pour le prix de l’Université, cette vérité si aisée à démontrer, que la Philosophie de nos jours n’est pas moins ennemie des Rois que de la Religion.
Revenant d’Alger en France, & se voyant sur le point d’être dépouillé par des Corsaires, il avala quinze Médailles d’or, pour les soustraire à l’avidité de l’ennemi.
« — Qu’elle la conserve, à la bonne heure. « — Telle est donc la nature de l’injustice, qu’elle se rencontre dans un État ou dans une armée, ou dans quelque autre société, de la mettre d’abord dans une impuissance absolue de rien entreprendre par les querelles et les séditions qu’elle y excite ; et ensuite de la rendre ennemie et d’elle-même, et de tous ceux qui lui sont contraires, c’est-à-dire des hommes justes, n’est-il pas vrai ? « — Oui. « — Ne se trouvât-elle que dans un seul homme, elle produira les mêmes effets : elle le mettra d’abord dans l’impossibilité de rien faire, par les séditions qu’elle excitera dans son âme, et par l’opposition continuelle où il sera avec lui-même ; ensuite elle le rendra son propre ennemi et celui de tous les justes ; n’est-ce pas ? […] « — L’homme injuste sera donc l’ennemi des dieux, et le juste en sera l’ami. […] « Je veux qu’ils vivent ensemble, assis à des tables communes. « Dès qu’ils auraient en propriété des terres, des maisons, de l’argent, ils deviendraient économes et orgueilleux : de défenseurs de l’État, ils deviendraient ses ennemis et ses tyrans. […] Si Platon avait eu à lui donner un gouvernement, il aurait dû lui donner le gouvernement des circonstances, la constitution de l’à-propos, un costume aussi varié et aussi souple que l’air élastique qui l’environne, un manteau de pourpre sans forme et sans couture comme celui dont se vêtaient les Arabes, ces Français d’Asie, se pliant à toutes les saisons et à toutes les attitudes pour le jour et pour la nuit, pour la paix et pour la guerre, pour l’autorité ou pour la liberté, devant elle-même et devant l’ennemi.