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1505. (1885) Le romantisme des classiques (4e éd.)

De là, la reconnaissance nationale, quoique Rodrigue eût été très souvent l’allié des Maures, avant de les dépouiller de leur empire et de les chasser. […] Enfin vous le pouvez, et nous l’avons juré : Je suis prêt d’obéir, et, loin d’y contredire, Je laisse entre ses mains et vous et votre empire. […] Les uns et les autres sont des manifestations de ce que je nomme son romantisme, qui va parfois même jusqu’au réalisme, notamment dans ces deux personnages si peu nobles et si tragi-comiques, le vieux Félix, un préfet de l’Empire, et le vieux Prusias, un roi valet. […] Toujours attiré vers les sujets plus modernes, le grand poète, malheureusement sur son déclin, avait conçu l’idée de mettre aux prises trois mondes : l’empire romain, l’invasion barbare et le royaume de France naissant. […] Voici le sujet en quelques mots : l’empereur Dioclétien, pour honorer un de ses coadjuteurs à l’Empire, Maximin César, revenu vainqueur de l’Inde, lui accorde la main de sa fille.

1506. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Un jeune homme qui porte l’un des plus grands noms de l’aristocratie anglaise s’était chargé du modeste rôle de Covielle, et faisait rire, aux dépens du grand Turc, les défenseurs en titre de l’empire ottoman. […] « Et je songeais à part moi, en les voyant filer à l’anglaise, qu’à telle pièce de Meilhac et d’Halévy, toutes pleines de sous-entendus très vifs, sous une forme absolument convenable, et sans un seul de ces mots que l’on qualifie de gros : qu’à telle chanson détaillée par Mme Judic avec un mélange d’ingénuité et de rouerie, ces honnêtes dames ne se fussent point senties blessées dans leur pudeur ; on ne les eût pas, pour un empire, dévissées de leurs fauteuils. » Tel est l’effet du mot. […] Je ne sais si vous avez lu une manière d’autobiographie qui eut quelques succès aux dernières années de l’Empire, et qui avait pour titre : Les Enchantements de Prudence. […] Les jésuites n’étaient pas sur le tapis de l’empire à ce moment. […] Décrassez Martine, mettez-la en condition chez Orgon ; qu’elle y apprenne le français, en écoutant ce qui se dira autour d’elle ; qu’elle prenne peu à peu, grâce à la confiance qu’elle inspirera, de l’empire dans la maison ; celle qui disait si plaisamment : La poule ne doit point chanter devant le coq, dira avec la même verve de bon sens, mais avec plus de correction et de tenue : Ceux de qui la conduite offre le plus à rire Sont toujours sur autrui les premiers à médire.

1507. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1889 » pp. 3-111

quand je ferais fausse route, quel livre j’écrirais sur les quatre ou cinq artistes de l’Empire du Lever du Soleil, de la fin du xviiie  siècle et du commencement du xixe — non un livre documentaire, comme je l’ai fait pour les peintres français du siècle dernier, — mais un livre hypothétique, où il y aurait des envolements de poète, et peut-être de la lucidité de somnambule. […] Samedi 29 juin Aujourd’hui, un marchand m’écrit qu’il avait reçu des livres et des objets japonais, et comme je regarde, de deux yeux ennuyés, le très médiocre envoi de l’Empire du Lever du Soleil, le marchand me dit : « Connaissez-vous ça ? 

1508. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1894 » pp. 185-293

la pauvre peinture, ou durement noire ou fadement porcelainée… Oui, je n’ai remarqué qu’une toile qui soit la peinture d’un vrai peintre, je n’ai remarqué que le tableau de l’Anglais Orchardson, ayant pour titre « l’Énigme » et représentant, assis sur un canapé, une femme et un homme en costume de l’Empire, qui ont l’air de se bouder. […] Quelques bibelots, au sertissement de matières colorées, translucides, en cette fabrication, habituelle à l’article de l’Empire du Lever du Soleil, sont accrochés au mur.

1509. (1896) Études et portraits littéraires

Mais si l’on impute à cette « forme fixe d’intelligence » la Révolution et tout dans la Révolution, erreurs et crimes, anarchie, dictature, jusques et y compris l’Empire et l’actuelle omnipotence de l’État, je pense qu’on élimine ou qu’on oublie ou qu’on fausse quelque chose. […] Mais songez que cet égoïsme doit nous expliquer tout l’Empereur et tout l’Empire, qu’il n’est pas un acte du chef d’État ni de l’homme que nous ne devions y rapporter. […] Il n’a point assez de railleries pour l’homme qui personnifie si bien celle catégorie, le « nain ingénieux » qui célébra le Consulat et l’Empire, ce petit Poucet d’un genre nouveau, « juché sur la botte à l’écuyère de l’Empereur ». […] Et, parti de cette image, il esquisse la hiérarchie des dévoreurs de provinces au temps de l’Empire romain.

1510. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIIe entretien. Revue littéraire de l’année 1861 en France. M. de Marcellus (1re partie) » pp. 333-411

X Quand je revins, la République était l’Empire.

1511. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviie entretien. Un intérieur ou les pèlerines de Renève »

Trop honnête pour défendre la Montagne, trop ami de l’ordre pour attaquer l’Empire, respectant trop mon passé pour me démentir, travaillant en paix pour tirer mes braves créanciers des pertes où ils s’étaient généreusement jetés pour moi, je croyais mon œuvre accomplie dans deux ans, quand des accidents d’affaires nous rejettent entre les écueils d’où le ciel nous sauvera peut-être encore, ou bien nous mourrons insolvables, non faute de travail, mais faute de bonne fortune, Dieu le sait ; je suis en ce moment dans sa main, résigné à tout, excepté à la ruine du dernier de mes braves amis.

1512. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIe Entretien. Marie Stuart, (Reine d’Écosse). (Suite et fin.) »

Si elle est jugée par sa vie, c’est une Sémiramis de l’Écosse, immolant Darnley non pour l’empire, mais pour l’amour, se jetant après le crime, aux yeux de toute l’Europe, dans les bras de l’assassin de son époux et donnant pour toute moralité à son peuple, précipité par elle dans les guerres civiles, le scandale du couronnement de l’assassinat !

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