Il prétendait que ses drames fussent vus et appréciés comme des drames, et même — exagérant à son tour en sens contraire — comme des anecdotes. […] Aujourd’hui c’est enlevé et liquidé, on n’écrit plus et sans doute on n’écrira plus jamais de drames romantiques. […] Mais alors il ne s’agira plus de la vie ni des drames de l’intelligence ; il s’agira d’une vie et de drames qui se passent hors de l’intelligence. […] Mais là où Gide ne voulait écrire que le drame d’une âme humaine, M. Estaunié a voulu écrire le drame de l’âme humaine.
Quand l’auteur reparaîtra dans un an ou dix-huit mois avec un nouveau drame en main, il sortira comme Épiménide de son antre, on lui demandera peut-être qui il est, ce qu’il veut : il aura tout à refaire, — surtout la curiosité si vive, si mobile, si passagère et inconstante, qui se porte toujours ailleurs, et, à tous ces titres, plus française de nos jours qu’elle ne fut jamais.
Le drame fini, on a des souvenirs de témoin oculaire, une courbature de vie forcenée. […] C’est un esclavage de ce genre qu’expose, en Chatterton, le beau drame d’Alfred de Vigny. […] Il fait jouer de gaies comédies et des drames larmoyants. […] Enfin, poète anglais, il écrivit un drame en français. […] En lisant un drame de Shakespeare, je pense moins à M.
Argillan, ou le Fanatisme des Croisades, Tragédie en cinq actes, le Gouverneur, Drame en prose, le Cadet de Famille, Comédie en un acte & en vers, n’ont eu, jusqu’à présent, que les honneurs de l’impression, & ne méritent tout au plus de figurer que sur les Théatres de Société, où l’on accueille tout ce qui est nouveau.
Je pourrais faire voir cette unité dans Othello ou dans Macbeth : j’aime mieux la rendre sensible dans une des pièces où l’on s’attendrait le moins à la trouver, dans un de ces drames que sa fantaisie découpait dans les vieilles chroniques, et où il ne semblait guère songer à mettre un autre ordre que l’ordre historique des événements : dans Richard III. […] qu’il les garde jusqu’à ce que tes crimes soient mûrs, et qu’alors il précipite son indignation sur toi, le perturbateur de la paix du pauvre monde … » Voilà le lien de la pièce et comme l’âme : cette malédiction, qui porte avec elle une puissance fatale, ira s’accomplissant à travers le drame, jusqu’à ce que, toutes les victimes marquées par elle étant épuisées, leurs spectres se présentent au seul qui reste, à leur assassin, Richard III, et l’avertissent que son heure est venue.
Mes monuments, mes parcs, mes princes et mes femmes, C’étaient ses vers, c’étaient ses romans et ses drames ; Les tours de Notre-Dame étaient l’H de son nom ! […] car Hugo pense tout cela de lui-même, et de ses vers et de ses drames et de ses romans, mais n’oserait peut-être pas le dire à la première personne ; seulement, comme Figaro, qui dit : « Ce qu’on ne peut pas parler, on le chante !
Dans ce roman, le meilleur de son œuvre, Victor Hugo mêle la critique d’art au drame, comme dans ses autres romans il mêle à son drame la critique sociale, avec cette brouillonnerie indifférente et ce mépris de l’unité qu’il a en tout, ce majestueux Monsieur Sans-Gêne, qui se croit souverain et qui, tout en proclamant l’art pour l’art, a toujours fait de la littérature la servante de ses idées et de ses ambitions.
Quand il tisonnait au coin de son feuilleton, il en faisait encore assez bien jaillir des étincelles, mais il n’avait plus ce beau coup de pincettes avec lequel saint Dunstan tordit un jour le nez du diable, ce père de tout drame et de tout vaudeville, comme on sait ! […] Janin est tout un drame et tout un roman, pathétique et terrible.