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10. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — J — Jammes, Francis (1868-1938) »

Qu’on en juge : Le pauvre pion doux si sale m’a dit : J’ai bien mal aux yeux et le bras droit paralysé. […] C’est la mère douce aux cheveux gris dont tu es né. […] Dieu te rendra bon comme les hommes Et doux comme le miel, le méture et les pommes Où se collent les guêpes en or tout empêtrées. Ta mère douce coud dans le salle à manger Où sentent bon les fruits, près de te fiancée. […] Ne reste-t-il pas une pénétrante impression de campagne et d’été, quelque chose de très fin et de très doux ?

11. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) «  Poésies inédites de Mme Desbordes-Valmore  » pp. 405-416

Laissez pleuvoir, ô cœurs solitaires et doux ! […]         Crois-moi, Par un effort doux et suprême,         Tais-toi ! […] Doux pleurs, allez-vous-en l’apprendre à l’univers ! […] et presque heureuse, Colombe aux plumes d’or, femme aux tendres douleurs ; Elle meurt tout à coup d’elle-même peureuse, Et, douce, elle s’enferme au linceul de ses fleurs. […] Tant que les noms aimés retourneront aux cieux, Nous chercherons Delphine à travers les étoiles, Et ton doux nom de sœur humectera nos yeux.

12. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXIXe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe (2e partie) » pp. 161-232

la douce créature ! […] C’est ici qu’elle habite, derrière cette muraille humide ; et son crime fut une douce illusion ! […] Viens, suis-moi, douce amie, prends courage ! […] Le père s’étonne et se tait ; le pasteur prend avec une douce éloquence le parti de la mère et du fils. […] Heureux celui qui épouse sa première bien-aimée, car alors les plus doux désirs ne languissent pas au fond de son cœur !

13. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Saint-Martin, le Philosophe inconnu. — I. » pp. 235-256

Ballanche, c’est-à-dire comme une noble nature, une douce et belle âme qui a de sublimes perspectives dans le vague, des éclairs d’illumination dans le nuage ; qui excelle à pressentir sans jamais rien préciser, et sait atteindre en ses bons moments à des aperçus d’élévation et de sagesse. […] Sa destinée divine, comme il l’appelle, lui semblait douce et belle si on l’eût laissé faire ; mais les obstacles ici-bas n’ont jamais manqué. […] Quel dommage, se dit-on en l’étudiant, que cette belle et douce et si bénigne nature n’ait pas trouvé d’abord un bon guide, une main sûre et une plus large voie ! […] Il cherchait à opérer sur les âmes par voie individuelle et par une douce persuasion ; il était obligé le plus souvent de semer, comme il disait, là même où il n’y avait pas de terre. […] Au moment de sa mort (12 juin 1847), j’écrivis pour moi seul alors ce qui me revient en ce moment : Ballanche vient de mourir ; il a eu en partage une douce gloire, et il en a joui.

14. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier. »

Ilm’en était resté dans les yeux et en même temps dans le cœur une première impression très-agréable ; des yeux très-noirs (Bonstetten avait dit seulement bleu foncé, mais Alfieri dut y regarder de plus près) et pleins d’une douce flamme, joints, chose rare ! […] mais à sa douce et charmante femme qui n’en pouvait mais, il donnait, quand il était ivre, tous les noms injurieux et humiliants, accompagnés de traitements cruels, de coups et une certaine nuit, à la fête de Saint-André qu’il avait célébrée en buvant encore plus qu’à l’ordinaire, il tenta de l’étouffer et de l’étrangler. […] Taillandier, et qu’en présence de sa belle amie on nous le montrât sous un jour plus doux auquel on n’est point accoutumé de le voir. […] Qui donc, d’une si barbare manière, m’a séparé de la douce source de ma vie, des beaux yeux noirs qui m’ont conquis le cœur, et qui ont guéri de toute erreur mon esprit ? […] Saint-René Taillandier, qui, malgré mes légères chicanes, est un excellent guide, de pénétrer dans les relations et la noble intimité de cette femme douce, sensible, gracieuse, et au fond très-raisonnable.

15. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite.) »

De l’Ohio jusqu’à nous, des Natchez à Solime, Partout, sur les débris où ton astre sublime         A jeté ses rayons, J’ai rêvé, médité, pleuré de douces larmes ! […] — Fleur douce, à peine épanouie. […] Toutes les puissances de la nature et du foyer, ces charmes attrayants et doux qui vivent au cœur du montagnard, l’avaient ressaisi. […] Sire, vous le pouvez, à mon âme brisée Reversez l’espérance et sa douce rosée ; Ne me condamnez pas, pour l’erreur d’un moment, A mourir dans l’exil, cet infernal tourment ! […] Il avait retrouvé une sœur d’une nature pareille à la sienne, mais plus forte et mieux conservée, une sœur à la Pascal, si l’on peut dire, supérieure et fondatrice d’établissements religieux, une personne des plus considérées dans son Ordre ; il lui adressa ses plus doux et ses plus intimes épanchements.

16. (1896) Le IIe livre des masques. Portraits symbolistes, gloses et documents sur les écrivains d’hier et d’aujourd’hui, les masques…

Bois les baisers de ta douce et tendre fiancée. […] La reine n’a plus de peine, est douce comme un agneau. […] C’est doux la mer au-dessus de la haie, c’est doux comme une main d’enfant. […] C’est celui de l’amour, de la nature et du rêve : celui des paysages doux et nuancés, bleu et argent. […] nous sommes de doux passe-temps, des façons de se consoler, d’attendre.

17. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre X. Prédictions du lac. »

On ne se figure pas l’enivrement d’une vie qui s’écoule ainsi à la face du ciel, la flamme douce et forte que donne ce perpétuel contact avec la nature, les songes de ces nuits passées à la clarté des étoiles, sous un dôme d’azur d’une profondeur sans fin. […] L’œil clair et doux de ces âmes simples contemplait l’univers en sa source idéale ; le monde dévoilait peut-être son secret à la conscience divinement lucide de ces enfants heureux, à qui la pureté de leur cœur mérita un jour de voir Dieu. […] 480 » Sa prédication était suave et douce, toute pleine de la nature et du parfum des champs. […] Une totale indifférence pour la vie extérieure et pour le vain appareil de « confortable » dont nos tristes pays nous font une nécessité, était la conséquence de la vie simple et douce qu’on menait en Galilée. […] Par une existence douce, réglée, contemplative, laissant sa part à la liberté de l’individu, ces petites églises croyaient inaugurer sur la terre le royaume céleste.

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