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569. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Chénier, André (1762-1794) »

Mais, dans Chénier, ce sentiment est toujours profane ; dans l’auteur que je lui compare, la passion terrestre est presque toujours épurée par l’amour divin.

570. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Nicole, Bourdaloue, Fénelon »

Sacy, qui nous vante Nicole (nous avons dit pourquoi), met sous la garde des éloges de Voltaire le traité des Moyens de conserver la paix avec les hommes, mais Voltaire avait bien de la grâce pour se soucier de Nicole, lui qui ne croyait ni à l’humaine ni à la divine !

571. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Addition au second livre. Explication historique de la Mythologie » pp. 389-392

Elle devient laurier, plante qui conserve sa verdure en se renouvelant par ses légitimes rejetons, et jouit ainsi que son divin amant d’une éternelle jeunesse.

572. (1864) Corneille, Shakespeare et Goethe : étude sur l’influence anglo-germanique en France au XIXe siècle pp. -311

Le but de l’art est presque divin. […] Après avoir tourné heureusement autour des aimables passions et des enchantements divins de la jeunesse passagère il est revenu à sa folle du logis, à l’argent ! […] Autour de lui, toute la semaine il ne voit, même dans la nature qui l’entoure, que la terne atmosphère du labeur quotidien, et il attend le dimanche pour aller à l’église entendre parler un peu des choses divines, des miracles, de la passion de J.  […] enfant déchu d’une race divine, Tu portes sur ton front ta superbe origine ! […] que la vie est belle Quand un rêve divin fait sur sa nudité Pleuvoir les rayons d’or de son prisme enchanté Frais comme la rosée et fils du ciel comme elle !

573. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre huitième »

Tel est le propre du sublime, que l’esprit ne conçoit rien au-delà dans l’ordre des choses qui sont de l’homme, et c’est pour en exprimer le sentiment qu’il a imaginé le mot de sublime, le plus haut de la langue des choses humaines, et le plus près de la langue des choses divines. […] Ses chants divins les attirent au dehors, et nous en soulagent. […] Ainsi, après avoir écrit le Cid, Cinna, Horace, Polyeucte, fruits divins de son génie émancipé de la mode espagnole, et libre encore de la mode des unités, laquelle de ses pièces va-t-il citer en preuve du bon effet de je ne sais quelle règle ? […] Quant au lecteur la perfection de ces vers lus dans le recueillement, d’un œil que ne distrait pas le spectacle, le dédommage de tous les plaisirs qui ne lui arrivent pas par les sens ; et, s’il n’entend pas la musique des chœurs, il reçoit par l’oreille de l’âme l’harmonie de leurs strophes divines. […] Mais dans ces deux poètes divins les nuances sont si justes et l’œuvre entière si harmonieuse, que l’impression dernière est une certaine douceur dont je veux bien qu’on les loue, pourvu que ce ne soit pas aux dépens du reste.

574. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quatorzième. »

qui fait leur caractère divin, si ce n’est qu’elles ne sont pas débattues comme les opinions humaines et à la merci des commodités de chacun ? […] Je n’imagine qu’un lieu où il fût à sa place, absorbé sans distraction par la présence divine : c’est cette colonne au haut de laquelle certains fanatiques de l’Orient consument leur inutile vie dans la contemplation et l’extase. […] En lisant Fénelon, on est poursuivi des images de ces hommes divins qu’il admirait tant dans Homère, lesquels répandaient les paroles ailées et tenaient les peuples suspendus à leur bouche d’or. […] Par la création du personnage de Mentor, il l’instruisait à rapporter tout l’honneur de ses belles actions à la protection divine. […] Ce n’était, après tout, que de la morale divine mêlée à de l’excellente morale.

575. (1880) Goethe et Diderot « Gœthe »

Il s’était même brouillé avec Jacobi, l’auteur des Choses divines, parce que Jacobi croyait que la Nature cachait Dieu, tandis que lui, Gœthe, croyait que la Nature était dans Dieu et Dieu dans la Nature, ce qui est le panthéisme indou aussi bien que le panthéisme allemand. […] Et c’est pour cela que la beauté humaine exprimée par l’art, la beauté faite de main d’homme et localisée dans un petit espace, lui était plus chère que la beauté divine de la grande Nature flottant autour de nous dans les espaces illimités et éternels ! […] C’est lui, prudent comme ce serpent qui est le Diable, qui disait que sur Dieu et sur les choses divines le meilleur était de ne pas parler… Éternelle femme de ménage de son bonheur comme de son esprit, et assez adroit pour ne rien casser sur l’étagère de l’un et de l’autre, il savait se mettre à l’écart de tous les événements qui pouvaient troubler ou menacer son immobile tranquillité. […] Ingres tenait plus à son archet qu’à son pinceau, et mademoiselle Mars à sa voix chantée, qui était médiocre, plus qu’à sa voix parlée, qui était divine. Ce qui ne veut pas dire que le Faust de Gœthe soit divin.

576. (1894) La vie et les livres. Première série pp. -348

Le mirage divin, qu’elle apercevait, dans l’enivrement de ses douces fiançailles, s’est voilé pour jamais. […] Il faudrait qu’un photographe divin installât, dans les espaces, un objectif monstre, qui enregistrerait au passage tous les moments de la durée infinie. […] “Cette voix, dit Montaigne, est trop divine pour n’avoir autre usage que d’exercer les poulmons et plaire aux oreilles.” […] Il affirme, comme son maître Alfred de Vigny, que … Les nations sont des femmes guidées Par les étoiles d’or des divines idées. […] « La guerre est d’institution divine », disait en ses rares heures de causerie le feld-maréchal de Moltke.

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