On vouloit dans un discours des pointes, de jeux de mots, des traits brillans. […] Il explique dans le second Livre, les différentes parties du discours & l’arrangement qu’il faut y garder. […] En condamnant le brillant dans le discours, il dit qu’un homme qui s’en défait écrase tous ses petits contre la solidité de la pierre. […] Elles ont été recueillies avec ses Discours académiques, à Paris 1738. […] Il remarque les différens caractères de la déclamation qui leur convient, selon les différentes sortes de discours qu’ils ont à prononcer.
Zeller, en l’intitulant Entretiens, a été plus modeste qu’exact, car il n’y a pas eu d’entretiens à proprement parler : chaque leçon était un seul discours du professeur, et les deux volumes ne sont autre chose qu’un recueil de ces discours au nombre de vingt sur l’histoire ancienne et celle du Moyen-Age. […] Le titre complet de l’ouvrage, et qui en exprime l’idée, est celui-ci : Discours sur l’Histoire universelle à Monseigneur le Dauphin, pour expliquer la suite de la Religion et les changements des Empires. […] Malgré tout et dussé-je trahir mon côté profane, mon côté faible, il m’est impossible, à parler franc, d’admirer autant qu’on le fait cette sécheresse extrême de la première partie du Discours sur l’Histoire universelle ; elle serait un vrai défaut, si cette première partie était capitale et le fonds même du Discours. […] Les Juifs deviennent ainsi le centre et comme la clef de voûte du Discours. […] Cette architecture du Discours sur L’Histoire universelle, à la bien prendre, est admirable en son genre : il y a deux sommets dans ce Discours ; l’un de ces sommets est Moïse, l’autre plus élevé est Jésus-Christ.
Ponsard vient de prononcer son discours de réception, a été une des mieux remplies et à la fois des plus complètement littéraires qu’on ait vues depuis longtemps. […] Ponsard a prouvé, une fois de plus, dans ce discours académique, que là, comme au théâtre, il y a des cordes qu’il sait faire vibrer, et que, sans trop d’art ni de raffinement, sans trop demander à l’expression, et en disant directement les choses comme il les pense et comme il les sent, son talent a en soi une force qui vient de l’âme et qui parle aux âmes. […] Le directeur a pour mission principale de louer le récipiendaire, mais de le louer en le jugeant, de reprendre les points principaux de son discours qui prêtent à une réponse, d’en rabattre légèrement ce qui excède, de rappeler et de réparer ce qui a pu y être oublié. […] Mais à quoi bon analyser un discours plein de pensées, et que chacun va lire ? […] Nisard, que constater la bonne qualité de ces deux discours et le retentissement que cette honnêteté, cette droiture de sens, et à plus d’une reprise cette éloquence, un peu accusée, mais sincère, ont laissé dans l’esprit des auteursab.
J’ai regretté l’autre jour, je l’avoue, de ne pas être un peu de l’opposition, afin d’être plus en droit de dire ce que je pensais après avoir lu l’excellent et spirituel discours que M. le comte de Persigny a prononcé à Montbrison ; mais enfin de ce qu’on a l’honneur d’être, par goût et par choix, le serviteur et l’ami des gens, ce n’est pas une raison pour éviter de dire d’eux le bien que l’on pense. […] Ce discours, prononcé le 29 août dernier, à la séance d’inauguration solennelle d’une Société historique locale et accueilli avec une sympathie si marquée par toute la population d’un département et d’une province, est de nature à faire naître plusieurs réflexions. Je ne sépare pas le discours de tous les actes qui l’ont précédé, du rôle actif, bienveillant, vigilant, que M. de Persigny n’a cessé de remplir depuis des années dans le département de la Loire, dans ce vieux pays du Forez qui est le sien et où il s’est acquis une popularité, une amitié de toutes les classes, qui ne cherche que les occasions de se manifester. […] En revenant au discours du Forez, on retrouve là dans la piquante théorie de la noblesse qui, à la bien entendre, n’est plus un privilège et doit se répartir à divers degrés entre tous les individus d’un même pays, une variante ingénieuse pour exprimer ce sentiment patriotique d’union. […] Une idée utile et toute pratique, une chaleureuse et patriotique étincelle, c’est ce que nous nous sommes plu à relever dans un discours, spirituel assurément, mais qui n’aurait pas été remarqué à ce degré s’il n’avait été l’expression de convictions senties, et s’il n’était venu à la suite et en compagnie d’actions nées du cœur.
L’Orateur peut employer quelquefois ces ressources ; mais dès qu’il les prodigue ou les excede, dès qu’il en fait la base de ses Discours, il cesse d’être Orateur, parce que tous les Arts ont leurs limites. […] Souvent la rime qu’un Poëte va chercher bien loin, le réduit à alonger & à faire languir son discours ; il lui faut deux ou trois vers postiches, pour en amener un dont il a besoin. […] Rien de plus éloquent que ses Discours, &, entre autres, celui qu’il prononça pour le Sacre de l’Electeur de Cologne. […] L’Epopée se dit du Discours en Prose ou en Vers. […] Discours qui a remporté le prix de l’Académie Françoise en 1771, par M. de la Harpe.
Son Discours sur l’Histoire universelle est un chef-d’œuvre, qui réunit tout à la fois ce que le génie a de plus sublime, la politique de plus profond, la morale de plus sage, le style de plus vigoureux & de plus brillant, l’art de plus étonnant. […] Malgré les difficultés qui se présentoient dans un Discours dont le but est de développer le chaos des temps, de suivre, pour ainsi dire, pas à pas la marche de la Sagesse divine, de rapprocher les événemens pour en faire connoître les ressorts & le terme, de présenter enfin le tableau du genre humain dans sa naissance, dans ses erreurs, dans ses crimes, dans le progrès de ses lumieres, dans sa législation, dans la réformation de ses mœurs, dans les révolutions des Empires ; le génie de Bossuet est toujours égal au sujet qu’il embrasse, & embellit les objets que leur propre grandeur sembloit mettre au dessus de l’esprit de l’homme. […] Présenter des tableaux qui touchent, qui épouvantent, qui éclairent ; annoncer la vérité, confondre l’orgueil, apprécier les grandeurs, ne point dissimuler les foiblesses ; instruire les vivans au milieu des trophées de la mort ; voilà quel doit être le but de ces sortes de Discours, & celui que l’Evêque de Meaux a rempli avec une supériorité qu’il conservera peut-être toujours. […] Ce Discours, dit avec raison l’Auteur du Siecle de Louis XIV, n’a eu ni modeles, ni imitateurs. […] M. de Voltaire auroit dû s’en tenir à ce jugement, qui faisoit honneur à ses lumieres & à son goût, & ne pas dire, dans un autre Ouvrage, que le Discours sur l’Histoire universelle n’est qu’une éloquente déclamation qui peut éblouir un jeune Prince, mais qui contente peu les Savans ; ce qui ne prouve que son injustice & son inconséquence.
« Tout le discours est un : il se réduit à une seule proposition mise au plus grand jour par des tours variés. […] Le discours est la proposition développée, la proposition est le discours en abrégé. […] … « Il n’y a un véritable ordre que quand on ne peut en déplacer aucune partie sans affaiblir, sans obscurcir, sans déranger le tout…… « Tout auteur qui ne donne point cet ordre à son discours ne possède pas assez sa matière ; il n’a qu’un goût imparfait et qu’un demi-génie. L’ordre est ce qu’il y a de plus rare dans les opérations de l’esprit : quand l’ordre, la justesse, la force et la véhémence se trouvent réunis, le discours est parfait. » Ceux qui penseraient que le mérite de bien placer chaque pensée est un mérite purement négatif, se tromperaient. […] « J’aimerais autant qu’on me dît que je me suis servi de mots anciens ; et comme si les mêmes pensées ne formaient pas un autre corps de discours par une disposition différente, aussi bien que les mêmes mots forment d’autres pensées par leur différente disposition. » Ainsi pensait Pascal, et tout son siècle avec lui.
On a deux discours de Bossuet sur le même sujet, ou du moins un discours entier et le précis ou canevas d’un autre qu’il prononça également : c’était un tribut payé à une paroisse de la ville qui était sous l’invocation du saint. […] Ce second discours est pénible, quelque peu subtil, et sent l’appareil théologique. […] pourrais-je vous renfermer dans un seul discours ? […] Il y a des beautés dans ces deux discours ; on cite souvent, de l’Oraison funèbre du père Bourgoing, un beau morceau sur l’institution de l’Oratoire. […] ce discours où Bossuet avait dû répandre les reconnaissances de son cœur et déployer déjà ses magnificences historiques n’a pas été imprimé.