Il l’a… à un déplorable degré.
Doué de facultés très-dramatiques, sachant s’effacer, cette chose difficile, car l’esprit est égoïste comme le cœur, et ne procédant nullement à la manière des romanciers contemporains, qui entassent les descriptions, les paysages et les portraits, dans une ivresse de plastique qui est une maladie littéraire du temps, M. de La Madelène ne fait guères de portraits qu’en quelques traits, quand il en fait, et chez lui, c’est l’action et le dialogue qui peignent le personnage, le dialogue surtout, que M. de La Madelène a élevé à un rare degré de perfection.
On sait que les malheurs imprévus nous frappent plus que les malheurs qui se développent par degrés.
On sait que Fontenelle est le premier qui ait orné les sciences des grâces de l’imagination ; mais, comme il le dit lui-même, il est très difficile d’embellir ce qui ne doit l’être que jusqu’à un certain degré.
Il est donc convenu, de bonne grâce, que son roman péchait « en réunissant au suprême degré les deux grands défauts de l’école germanique, la naïveté maniérée et l’enthousiasme de la tête. » Et n’a-t-il pas fait mieux ? […] Quoi qu’il en soit, en Angleterre, en Allemagne, en Italie même, se produisait alors à des degrés divers un mouvement d’esprit analogue à celui qui agissait sur la France. […] Il a pensé qu’il y avait une utilité morale à étudier tous les degrés par lesquels passe le débauché, avant d’arriver au fond de l’abîme où ses plus nobles facultés s’engloutissent. […] C’est l’amour de soi ou l’égoïsme à son plus haut degré. […] Émile Roulland en est resté au premier de ces deux degrés.
On l’obtient en prenant à la lettre l’opinion de Boileau, « qu’il n’est point de degré du médiocre au pire », et en la travestissant de façon à lui faire dire — quoiqu’il dise, et dans l’Art poétique, expressément le contraire — que le Tasse n’est pas plus près d’Homère que le bonhomme Chapelain. […] Descendez maintenant d’un, deux, trois, quatre degrés. […] Je veux dire par là qu’elles sont la fidèle représentation d’un état de mœurs si spécial à la race, au climat, aux circonstances historiques, au degré de civilisation de l’Espagne du xvie siècle, qu’elles en cessent d’être intelligibles à tout lecteur qui voudrait y chercher autre chose qu’un document historique. […] « Pourquoi, dit quelque part un de ses personnages, pourquoi, tandis que le penchant que nous avons pour les femmes en général n’a qu’un certain degré de force, une passion particulière dont nous sommes atteints en a-t-elle quelquefois infiniment davantage ? […] Entrant dans le détail, je montrerais aisément qu’il n’y a rien dans Manon Lescaut qui ne se retrouve à quelque degré dans Cléveland ou dans le Doyen de Killerine.
(Obermann, indiquons-le une fois pour toutes, c’est Senancour à son plus haut degré de sincérité). […] Cependant le germe, introduit en grande quantité et il un haut degré de virulence, attaque victorieusement le corps le plus vigoureux. […] La conscience de la « passion », surtout à ce degré de force où il lui faut fuir ou succomber, suppose l’expérience des sens ; mais le sentiment d’une passion « criminelle », ce vertige d’ardeur pour un frère, suppose de l’excès et du raffinement dans cette expérience. […] La philosophie, degré suprême de liberté et, de lucidité de l’intelligence n’est pas faite, nous semble-t-il, pour s’inspirer des mécontentements et des énervements de l’homme, mais bien de la nature des choses. […] Le Quiétisme sous une certaine forme excessive tout au moins — enseigne que l’âme peut atteindre un tel degré de pureté, une telle intimité de commerce avec Dieu, qu’elle n’ait plus qu’à se réfugier en toute quiétude dans les douceurs de sa vie propre, se désintéressant des gestes du corps qui se passent désormais en dehors d’elle et ne sauraient lui être imputés à péché.
Chez les animaux à sang chaud, la température de l’atmosphère intérieure est normalement de 38 à 40 degrés ; elle ne peut pas dépasser + 45 à 50 degrés ni descendre au-delà de − 15 à 20 degrés, sans amener des troubles physiologiques ou même la mort quand ces variations sont rapides. […] J’ai constaté, dans les diverses races de chiens et de chevaux, des caractères physiologiques tout à fait particuliers qui sont relatifs à des degrés différents dans les propriétés de certains éléments histologiques particulièrement du système nerveux. […] Sans doute ce caractère vital pourra présenter de grandes diversités dans son degré et dans son mode de manifestation, suivant les circonstances spéciales des milieux ou des mécanismes que présenteront les organismes sains ou malades. […] Enfin, il y a certaines susceptibilités inflammatoires du péritoine ou d’autres organes qui ne se rencontrent pas développées au même degré chez l’homme que chez les animaux des diverses classes ou des diverses espèces. […] Les théories sont comme des degrés successifs que monte la science en élargissant de plus en plus son horizon, parce que les théories représentent et comprennent nécessairement d’autant plus de faits sont plus avancées.