L’auteur n’eût pas mieux demandé ; mais depuis qu’on a plaisanté contre les susdits et susdites marquises, prêtres, nonnes et capucins avec des guillotines, des fusillades, des mitraillades, des bateaux à soupapes et autres railleries tout à fait délicates, il est devenu vraiment difficile de trouver contre ces monstres rien qui soit plus sanglant, plus piquant, plus mordant ou plus tranchant que les diverses drôleries dont on vient de lire une énumération abrégée. […] Quant à l’observation que plusieurs amateurs d’oreille délicate lui ont soumise touchant la rudesse sauvage de ses noms norvégiens, il la trouve tout à fait fondée ; aussi se propose-t-il, dès qu’il sera nommé membre de la société royale de Stockholm ou de l’académie de Berghen, d’inviter messieurs les norvégiens à changer de langue, attendu que le vilain jargon dont ils ont la bizarrerie de se servir blesse le tympan de nos parisiennes, et que leurs noms biscornus, aussi raboteux que leurs rochers, produisent sur la langue sensible qui les prononce l’effet que ferait sans doute leur huile d’ours et leur pain d’écorce sur les houppes nerveuses et sensitives de notre palais.
» Absous, quoi qu’il en soit, amnistié et applaudi des savants et des sages, restait pour M. de Talleyrand un autre point délicat à régler, l’article de la mort. […] Thiers, ministre, une influence assez particulière ; mais même avant cela, en accueillant les deux amis avec cette bonne grâce flatteuse et en les captivant par ses confidences, il savait ce qu’il faisait : il enchaînait à jamais par les liens d’une reconnaissance délicate leur entière franchise. […] Le choix dans les citations à recueillir est un art trop délicat et trop difficile pour se le permettre dans un livre de M. […] Sainte-Beuve, avait défini ainsi lui-même ce qu’il avait voulu faire en écrivant un volume d’Essai sur Talleyrand : « L’idée que j’avais, dit sir Henry Bulwer, c’était de montrer le côté sérieux et sensé du caractère de cet homme du xviiie siècle, sans faire du tort à son esprit ou trop louer son honnêteté. » Je passe sans transition, et pour finir et ne pas prolonger trop le poids d’une responsabilité qui pèse en ce moment sur l’éditeur seul dans le choix de ces citations authentiques, mais délicates, à un incident qui survint au Temps pendant la publication et dans l’intervalle d’un article à l’autre, et qui avait tout l’air d’une menace J’ai besoin de citer encore la lettre suivante de M. […] Je suis en mesure de traiter le point délicat, la participation de Talleyrand dans le meurtre du duc d’Enghien.
La nouvelle n’était cultivée que du petit nombre, et ce petit nombre ne comptait que des délicats. […] Ce qu’a écrit de l’un d’eux un très délicat critique, M. […] Je crois bien que le délicat M. […] Cherbuliez ne veut être qu’un amuseur ; mais c’est l’amuseur des délicats. […] C’est ce qu’a fait, en les reliant d’un commentaire délicat, M.
Les infusoires organiques de notre corps, plus délicats, groupés en tissus et en organes, trouvent ces conditions, entourés de protecteurs spéciaux, dans notre fluide sanguin, qui est leur véritable liquide nourricier. […] Les organes nerveux et surtout le cerveau, qui constituent l’appareil dont la texture est la plus délicate et la plus élevée dans l’ordre physiologique, reçoivent les premiers les atteintes de ces troubles circulatoires. […] Les phénomènes physiologiques suivent partout une loi identique, mais la nature plus ou moins délicate de l’organisme vivant peut leur donner une expression toute différente. […] Le cœur et le cerveau se trouvent dès lors dans une solidarité d’actions réciproques des plus intimes, qui se multiplient et se resserrent d’autant plus que l’organisme devient plus développé et plus délicat. […] Les progrès de l’anatomie générale et de l’histologie nous ont appris que l’organe cérébral possède la texture à la fois la plus délicate et la plus complexe de tous les appareils nerveux.
Ballanche et de M. de Laval : M. de Chateaubriand n’y gagne pas, et sans doute ici, et sur ce seul point, la tendresse délicate de Mme Récamier aurait eu à souffrir, à s’inquiéter, de l’effet de la publication présente. […] Mais que surviennent des circonstances délicates et difficiles qui mettent tout l’homme à l’épreuve, comme on s’aperçoit que le caractère de M. de Montmorency gagne à ce point d’appui intérieur ! […] Dans le peu qu’on lit d’elle, il y a une netteté, une finesse, une correction élégante, une urbanité naturelle, qui mettent en goût le lecteur délicat.
Elleseurent les honneurs des prix-Montyon de cette année, et obtinrent de la bouche du plus éloquent des académiciens2 ces éloges délicats qui, même sobrement donnés, sont un à-compte de gloire, et qui, cette fois, s’épanchèrent plus abondamment que de coutume. […] je sais des esprits qui l’ont très-bon, et qui, en même temps, manquent de goût, parce que le goût exprime ce qu’il y a de plus fin et de plus instinctif dans le plusconfusément délicat des organes. […] Plus, au contraire, on a une idée délicate et fine du bien et du mieux, plus il est naturel qu’on ait l’ironie prompte et vive, parce qu’on est blessé à chaque pas.
Il m’a reproché un jour de m’être occupé de Rabelais, de qui La Bruyère a dit que c’est tantôt « le charme de la canaille », et tantôt « le mets des plus délicats. » Je viens à lui au même titre, comme à un grand satirique et railleur, quoiqu’au fond je le trouve souvent moins raisonnable que Rabelais. […] Il eut notamment la fortune de connaître à Périgueux le général Bugeaud, qu’il devait retrouver plus tard, et dont le rude et mâle bon sens, plus probe que délicat, lui imprima un pli. […] et y a-t-il un milieu entre un écrivain catholique distingué, délicat, élevé, aristocratique et sans aucune action, comme le prince Albert de Broglie, par exemple, ou, dans un genre plus neutre, M. de Carné, et un défenseur à feu et à sang comme M.
Après cela, que sur certains points délicats et réservés elle n’ait pas tout dit : que, par exemple, ses amours à la Bastille avec le chevalier de Menil aient été poussés encore un peu plus loin qu’elle n’en convient, il n’y a rien là que d’assez vraisemblable, et raisonnablement on ne saurait demander à une femme, sur ce chapitre, d’être plus sincère, sans la forcer à devenir inconvenante. […] A quoi bon m’aller inquiéter de Grimm et de ses à-peu-près, lorsque, dans les volumes de la plus délicate et de la plus délicieuse littérature qu’ait jamais produite la Critique française, nous possédons le jugement et la définition qu’a donnée M. […] Si M. de Silly nous représente le héros de la première partie des Mémoires, celui de la seconde est certainement M. de Maisonrouge, ce lieutenant de roi à la Bastille, le parfait modèle des passionnés et délicats amants.