Ténébreux, fatal, amer, il sort on ne sait d’où, il passe enveloppé d’un triple prestige de mystère, de crime et d’amour : le Giaour, Lara, le Corsaire, ces incarnations de la sensibilité misanthropique de Byron, sont les modèles d’après lesquels nos robustes et bien portants poètes, le joyeux Dumas, le solide Hugo, ont dressé le type de leur héros, bâtard ou enfant trouvé, victime ou ennemi de la société, désespéré, magnanime et tout débordant de tendresses séduisantes : Antony est plus brutal, Didier plus pleurard. […] L’Homme à trois visages (1801), de Pixérécourt, d’après Abellino, trag. romantique de Zschokke ; le Belvédère (1818) du même, d’après Jean Sbogar ; la Sorcière (1821) de Ducange, d’après Guy Mannering ; Trente ans ou la Vie d’un joueur (1827), du même, d’après Le 24 février de Z.
Ne lui demandez point de jugement approfondi ni de révélations directes sur les hommes et les personnages en scène : il pourra porter quelques-uns de ces jugements sur les personnes tout à la fin et après l’expérience faite ; mais d’abord il ne les juge que d’après l’ensemble de leur rôle et de leur action, et comme on peut le faire au premier rang du parterre. […] Il le dira et le redira sans cesse : « Il est beau, il est même doux d’être opprimé pour la vertu. » Environ deux ans après son Avis aux Français, dénonçant dans le Journal de Paris (nº du 29 mars 1792) la pompe factieuse et l’espèce de triomphe indigne décerné aux soldats suisses du régiment de Châteauvieux, il terminera en s’adressant à ceux qui demandent à quoi bon écrire si souvent contre des partis puissants et audacieux, car on s’y brise et on s’expose soi-même à leurs représailles, à leurs invectives : Je réponds, dit-il, qu’en effet une immense multitude d’hommes parlent et décident d’après des passions aveugles ; et croient juger, mais que ceux qui le savent ne mettent aucun prix à leurs louanges, et ne sont point blessés de leurs injures. […] Il faut se rappeler que ces soldats, après s’être révoltés à Nancy deux années auparavant et avoir pillé la caisse du régiment, avaient été, au nombre de quarante ou cinquante, condamnés aux galères d’après les lois de la justice fédérale en vigueur parmi les troupes suisses. […] André Chénier, d’ailleurs, ne jugeait point Marie-Joseph et ses tragédies révolutionnaires avec la sévérité qu’on pourrait supposer d’après l’esprit modéré de l’ensemble de ses doctrines. […] Et, à ce propos, j’annoncerai que M. de Chénier a terminé un Précis historique sur la vie et les ouvrages de son oncle André, composé d’après les papiers de famille, et dans lequel il a réuni des particularités aussi exactes qu’intéressantes.
C’est d’après ce point de vue qu’il a partout innové. […] C’est par déduction et d’après les lois physiques et chimiques qu’on pourra expliquer les phénomènes physiologiques. C’est par déduction et d’après les lois mentales qu’on pourra expliquer les phénomènes historiques1509. […] Si limitée que soit notre expérience, nous pouvons donc les atteindre, et c’est d’après cette remarque que les modernes métaphysiciens d’Allemagne ont tenté leurs grandes constructions. […] Explication, d’après Liebig, de la décomposition, de la respiration, de l’empoisonnement, etc.
C’est d’après ce point de vue qu’il a partout innové. […] C’est par déductions et d’après les lois physiques et chimiques qu’on pourra expliquer les phénomènes physiologiques. C’est par déduction et d’après les lois mentales qu’on pourra expliquer les phénomènes historiques38. […] Si limitée que soit notre expérience, nous pouvons donc les atteindre, et c’est d’après cette remarque que les modernes métaphysiciens d’Allemagne ont tenté leurs grandes constructions. […] Explication, d’après Liebig, de la décomposition, de la respiration, de l’empoisonnement, etc.
Or, comme la poésie se superpose toujours à la société, nous allons essayer de démêler, d’après la forme de celle-ci, quel a dû être le caractère de l’autre, à ces trois grands âges du monde : les temps primitifs, les temps antiques, les temps modernes. […] Il y a en ce cas deux espèces de modèles, ceux qui se sont faits d’après les règles, et, avant eux, ceux d’après lesquels on a fait les règles. […] Le rang d’un ouvrage doit se fixer non d’après sa forme, mais d’après sa valeur intrinsèque. […] Ensuite, ne vaudrait-il pas toujours mieux faire des poétiques d’après une poésie, que de la poésie d’après une poétique ? […] On comprendra bientôt généralement que les écrivains doivent être jugés, non d’après les règles et les genres, choses qui sont hors de la nature et hors de l’art, mais d’après les principes immuables de cet art et les lois spéciales de leur organisation personnelle.
On en a conclu qu’on pouvait, d’après les monuments littéraires, retrouver la façon dont les hommes avaient senti et pensé il y a plusieurs siècles. […] Au fond il n’y a ni mythologie, ni langues, mais seulement des hommes qui arrangent des mots et des images d’après les besoins de leurs organes et la forme originelle de leur esprit. […] Cette divination précise et prouvée des sentiments évanouis a, de nos jours, renouvelé l’histoire ; on l’ignorait presque entièrement au siècle dernier ; on se représentait les hommes de toute race et de tout siècle comme à peu près semblables, le Grec, le barbare, l’Indou, l’homme de la Renaissance et l’homme du dix-huitième siècle comme coulés dans le même moule, et cela d’après une certaine conception abstraite, qui servait pour tout le genre humain. […] C’est d’après cette loi que se forment les grands courants historiques, j’entends par là les longs règnes d’une forme d’esprit ou d’une idée maîtresse, comme cette période de créations spontanées qu’on appelle la Renaissance, ou cette période de classifications oratoires qu’on appelle l’âge classique, ou cette série de synthèses mystiques qu’on appelle l’époque alexandrine et chrétienne, ou cette série de floraisons mythologiques, qui se rencontre aux origines de la Germanie de l’Inde et de la Grèce. […] Mais quoique les moyens de notation ne soient pas les mêmes dans les sciences morales que dans les sciences physiques, néanmoins, comme dans les deux la matière est la même, et se compose également de forces, de directions et de grandeurs, on peut dire que dans les unes et dans les autres l’effet final se produit d’après la même règle.
Grand principe, d’après lequel le sens commun du genre humain est le criterium indiqué par la Providence aux nations pour déterminer la certitude dans le droit naturel des gens. […] D’après ces deux axiomes, si les premiers hommes du monde païen retombèrent dans un état de brutalité où ils devinrent muets comme les bêtes, on doit croire que les plus violentes passions purent seules les arracher à ce silence, et qu’ils formèrent leurs premières langues en chantant. […] Tel est l’ordre que suivent les choses humaines : d’abord les forêts, puis les cabanes, puis, les villages, ensuite les cités, ou réunions de citoyens, enfin les académies, ou réunions de savants. — Autre grand principe étymologique, d’après lequel l’histoire des langues indigènes doit suivre cette série de changements que subissent les choses. […] Mais Denis d’Halicarnasse, devait être mieux informé que Tite-Live des antiquités romaines, puisqu’il écrivait d’après les mémoires de Varron, le plus docte des Romains31. […] D’après tout ce raisonnement, la nature humaine dont elles sont un résultat, ne peut être que sociable.
Le recueil le plus considérable de ces lettres a été publié pour la première fois en 1810 à Londres, d’après les manuscrits trouvés dans les papiers d’Horace Walpole. […] D’après ce premier portrait auquel Walpole ajoutera encore plus d’un coup de pinceau, on peut déjà voir une Mme Du Deffand bien autrement vive et animée qu’on ne s’est plu à nous la peindre d’ordinaire. […] Mme Du Deffand était plus aguerrie : « On s’est moqué de nous, dites-vous ; mais ici on se moque de tout, et l’on n’y pense pas l’instant d’après. » Cette crainte de Walpole revient sans cesse ; il modère le plus qu’il peut sa vieille amie ; il la raille d’être romanesque, sentimentale ; il la pique en la taxant de métaphysique, ce qu’elle abhorre le plus. […] Mme Du Deffand regrette à un certain endroit que Walpole n’ait pas été son fils, ce qui eût été possible à la rigueur d’après les âges.