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1767. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre I. De l’intensité des états psychologiques »

Ces observations, et d’autres analogues, conduisent M. 

1768. (1890) Dramaturges et romanciers

Le catalogue de don Juan est devenu une vérité dans le monde moral, tre mille e tre ; bienheureux sommes-nous quand nous ne sommes pas atteints par le même châtiment qui atteignit le séducteur, et quand la statue du commandeur, apparaissant sous la forme du glacial scepticisme, ne vient pas nous prendre par la main pour nous conduire aux abîmes du dégoût, du désespoir et du néant ! […] Le triage, si l’on veut conduire cette opération avec justice, offre des difficultés presque insurmontables. […] Je ne saurais mieux comparer l’émotion que l’on éprouve en passant de la seconde à la troisième partie du récit qu’à la surprise qui nous saisit lorsque, après nous être promenés dans un pare à travers les allées d’un méandre fleuri que nous supposions, devoir nous conduire à un élysée, nous nous sommes brusquement trouvés en face des horreurs d’une Forêt-Noire. […] Celui qui a su conduire une action avec une telle habileté est absolument maître de ses effets, et je ne sais trop d’où pourrait lui venir la maladresse qui le ferait frapper à faux. […] Sa vivacité lui a fourni les moyens de multiplier les incidents capables de conduire une intrigue de l’état d’honnête comédie à l’état de drame orageux, sa subtilité à faire tenir ce drame en si délicat équilibre qu’il puisse donner toutes les émotions du désespoir ou de l’anxiété sans les justifier en fait, et son adresse à faire glisser une situation d’Alexandre Dumas fils dans un dénouement de Scribe.

1769. (1885) Le romantisme des classiques (4e éd.)

L’auteur de la dédicace dit qu’il a fait de son mieux : « Un si beau sujet eût demandé sans doute une main plus habile pour être traité avec plus de grâces ; mais, du moins, il a reçu de la mienne toutes celles qu’elle était capable de lui donner, et qu’on pouvait raisonnablement attendre d’une muse de province qui, n’étant pas assez heureuse pour jouir souvent des regards de Votre Éminence, n’a pas les mêmes lumières à se conduire qu’ont celles qui en sont continuellement éclairées (les cinq auteurs). […] Il est vrai que, comme, alors que je me hasardai à le quitter, je n’osai me fier à mes seules forces, et que, pour m’élever à la dignité du tragique, je pris l’appui du grand Sénèque, à qui j’empruntai tout ce qu’il avait donné de rare à sa Médée, ainsi, quand je me suis résolu de repasser du héroïque39 au naïf, je n’ai osé descendre de si haut sans m’assurer d’un guide, et me suis laissé conduire au (par le) fameux Lope de Vega (ceci est une erreur, nous allons l’expliquer), de peur de m’égarer dans les détours de tant d’intrigues (sic) que fait notre Menteur. » Cette dernière raison n’est que spécieuse ; la vraie raison, c’est qu’il trouvait la pièce de bonne prise, comme celle du Cid. […] Tous les autres rapportent qu’il avait accoutumé de saigner du nez, et que les vapeurs du vin et des viandes dont il se chargea fermèrent le passage à ce sang qui, après l’avoir étouffé, sortit avec violence par tous les conduits.

1770. (1856) Articles du Figaro (1855-1856) pp. 2-6

  Un soir, — il y a bien quatre ou cinq ans de cela, — le hasard nous conduisit dans un Divan fameux de la rive droite, à quelques pas du boulevard. […] Après avoir rejeté cette montagne écrasante du dogme féodal et politique qui pesait sur toutes les poitrines depuis des siècles, on aspire à s’enivrer d’air libre, à se fondre dans la vie universelle de la création ; le petit livre de Bernardin est le grand chemin qui conduit vers la solitude les âmes altérées de cette soif de vérité, d’isolement et d’idéal.

1771. (1925) Les écrivains. Première série (1884-1894)

Voilà donc où nous a conduits le journalisme, avec sa camaraderie et ses guichets ouverts à tout, guichets et camaraderie qui font des gens de lettres et des artistes de misérables camelots et transforment la littérature en boutique foraine, sur le devant de laquelle les Bobèches grimacent des soufflets et des coups de pied au derrière, pour mieux attirer la foule. […] Si l’on conçoit la suite des sciences qui, prenant la matière organique à ses débuts, dans les cornues des chimistes ou l’abîme des mers, en conduisent l’étude à travers la série ascendante des plantes et des animaux jusqu’à l’homme, la décrivent et l’analysent dans son corps, ses os, ses muscles, ses humeurs, le dissèquent dans ses nerfs et son esprit ; si, abandonnant ici l’homme individu, on passe à la série des sciences qui étudient l’être social, de l’ethnographie à l’histoire, on verra que ces deux ordres de connaissances, les plus importantes, sans aucun doute et celles auxquelles s’attache l’intérêt le plus prochain, se terminent en un point où ils se joignent : dans la notion de l’individu social, dans la connaissance intégrale, biologique, psychologique de l’individu digne de marquer dans la société, constituant lui-même par ses adhérents et ses similaires, un groupe noble, propageant dans son ensemble particulier ou dans l’ensemble total, ces grandes séries d’admirations, d’entreprises, d’institutions communes, qui forment les États et agrègent l’humanité. » Et plus loin : « Dans l’ethnopsychologie des littérateurs, dans la physiologie biographique des héros, ces hommes sont mis debout, analysés et révélés par le dedans, décrits et montrés par le dehors, reproduits à la tête du mouvement social dont ils sont les chefs, érigés, avant leurs exemplaires, un et plusieurs, individus et foule, en des tableaux qui, basés sur une analyse scientifique nécessitant le recours à tout l’édifice des sciences vitales, et sur une synthèse qui suppose l’aide de toute la méthode historique et littéraire moderne, peuvent passer pour la condensation la plus haute de notions anthropologiques que l’on puisse accomplir aujourd’hui. » Voilà ce qu’Émile Hennequin eût fait pour notre temps. […] Paul Hervieu, en pince-sans-rire obstiné qu’il est, fait descendre le lecteur angoissé, au plus profond des abîmes de l’âme et le conduit à travers la nuit de la vie mentale, où se projettent d’étranges, de soudaines, d’affolantes lueurs.

1772. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Malherbe »

On trouve en lui cette souveraine indifférence qui permet aux chefs d’école de conduire de haut leur art.

1773. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

Je ne conseillerai pas au poète comique de se conduire en écolier révolté, et de briser les cadres qui lui sont imposés par une tradition de longue date et fondée sans doute en raison.

1774. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins » pp. 185-304

Comment les légitimistes prêteront-ils leurs votes implacables aux doctrinaires, conduits par un ministre de 1830, auteur de leur ruine et proscripteur de leur dynastie ?

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