L’usage se maintint et s’adoucit ; et les pénitents de l’amour, ceux que cette passion conduisait à Leucade, avaient fini par tenter cette épreuve célèbre, avec des secours qui préservaient la vie et ramenaient au rivage la victime guérie de son mal ou de son désespoir.
Ils me suivent par milliers, demandant où est le sentier battu qui conduit au bonheur, les uns sollicitant des prédictions, les autres la guérison des maux divers qui les affligent. » Ces promesses d’Empédocle lui donnaient un caractère d’oracle ou de magicien : « Quel secours, disait-il91, peut écarter les maux et la vieillesse ?
Que de fois Schérer n’a-t-il pas dit que la méthode de Vinet conduisait tout droit au rationalisme ! […] L’étoile les détourne des cités et des palais, et les conduit dans une bourgade, dans une étable. […] Puis le poète nous transporte dans Jérusalem, sur le chemin du Calvaire, au moment où la foule y conduit Jésus. […] Mob veut les marier, et à cet effet les conduit dans une vieille cathédrale. […] Nous verrons à quelles hauteurs cet orgueil conduira le siècle.
Se croire fait pour une grandeur surhumaine conduit à se trouver, au cours de la vie ordinaire, ridiculement petit. […] Ce goût pouvait le conduire à tout autre chose. […] Certaines circonstances le conduisirent à faire avec un ami un voyage à Naples (1811). […] Vers 1830, et jusque vers 1845, il avait pour procédé habituel d’encadrer un petit recueil de poésies familières et aimables entre un prologue austère et un épilogue solennel où les questions sociales étaient saluées gravement, et d’écrire en tête d’un livre de douces élégies : « Le moment politique est grave… » — Innocente manie, mais qui l’a conduit à essayer d’avoir des idées. […] Je ne discute pas la théorie, mais j’en montre brièvement les conséquences : elle la conduit à repousser énergiquement l’idée de l’art pour l’art, c’est à dire de l’art pour le beau.
Le reploiement vierge du livre, encore, prête à un sacrifice dont saigna la tranche rouge des anciens tomes ; l’introduction d’une arme, ou coupe-papier, pour établir la prise de possession55. » Cette broderie ironique, elle-même, nous conduit à la seconde et à la plus profonde des raisons cachées derrière la préciosité. […] Des rêveries de Mallarmé sur la poésie, par-delà tout, inexistante et pure, de la ferveur, de l’orgueil qui l’y conduisent, on ne saurait, je crois, donner une plus juste idée qu’en rappelant telle page de Kant où se respire aussi l’air d’un sommet, et qu’en la transposant intacte, de la morale à la parole : « Lors même qu’il n’y aurait jamais eu d’actions qui fussent dérivées de ces sources pures, il ne s’agit néanmoins ici en aucune façon de savoir si ceci ou celaalieu, mais que la raison commande par elle-même et indépendamment de tous les faits donnés ce qui doit avoir lieu116. » Chapitre XVIII. […] Soit, mais cet écart est minime, et d’inverses destinées le compensent : c’est entre les ailes d’or du cheval divin, conduit par la Révolution, que Lamartine fait en Février son entrée à l’Hôtel de Ville, — et lorsque Victor Hugo prend le chemin des îles anglaises, l’exilé, c’est le songeur d’honneurs politiques, non certes le poète qui, par son apothéose de Napoléon, lui aussi, a fait l’Empire. […] On cueillerait abondamment des images comme celles-ci : « Subtil secret des pieds qui vont, viennent, conduisent l’esprit où le veut la chère ombre enfouie en de la batiste et les dentelles d’une jupe affluant sur le sol comme pour circonvenir du talon àl’orteil, dans une flottaison, cette initiative par quoi la marche s’ouvre, tout au bas et les plis rejetés en traîne, une échappée, de sa double flèche savante140. » La phrase de Mallarmé s’installe au cœur du mouvement pour l’exprimer par des images motrices, et non, comme on le fait d’ordinaire, hors du mouvement pour le dessiner avec des images plastiques.
Il avait fait retenir plusieurs places au théâtre, parce qu’il devait conduire des femmes de distinction et des jeunes personnes à une comédie que Molière avait composée. […] Je divertis le prince par les spectacles que je lui donne ; je le rebuterai par un travail sérieux et mal conduit. […] qui les conduira ? […] Quels efforts ne lui fallait-il pas faire sur lui-même pour pouvoir, le cœur déchiré, la santé appauvrie par ces chagrins poignants, conduire une troupe qui n’avait de ressources qu’en lui et dont l’ensemble ne répondait pas toujours à ses soins ; repousser les attaques d’ennemis acharnés, et composer des ouvrages qui, pour être bien accueillis du parterre, devaient contraster par leur gaieté avec l’état affreux où il se trouvait la plupart du temps ! […] Molière, auquel il lisait tous ses ouvrages, ne put obtenir de lui qu’il refit le dernier de ces vers de l’épître sur le passage du Rhin : Il apprend qu’un héros conduit par la victoire A de ses bords fameux flétri l’antique gloire.
On l’aperçoit, la terrible machine ; dressée sur toutes les routes de la vie humaine ; les petites y conduisent comme les grandes. […] Il annonce tout haut son incrédulité, et un procès s’entame, qui, si le temps n’eût manqué, l’eût peut-être conduit au bûcher. […] Ce n’est pas nous qui vous arrêtons, c’est la loi ; nous ne faisons que vous conduire. » Joignez à cela deux autres empoisonnements, une machine infernale pour faire sauter toute la garnison turque, un complot pour jeter dans un puits le commandant turc. […] Et quand les autres jeunes dames, — dans la gaieté folâtre de leur jeune sang, — content tour à tour des contes joyeux qui remplissent la chambre de rires, — elle, avec un regard désolé, apporte l’Histoire de la mort silencieuse — de quelque jeune fille abandonnée, avec des paroles si douloureuses — qu’avant la fin elle les renvoie toutes une à une les larmes aux yeux. » Comme un spectre autour d’une tombe, elle erre incessamment autour des restes de son amour détruit, languit, pâlit, s’affaisse, et finit par s’achever elle-même. — Plus tristes encore sont celles qui, par devoir et soumission, se sont laissé conduire à un autre mariage.
Car il peut à peine se traîner et l’aveugle ne peut se conduire. […] Incapable de se conduire elle-même, ce qu’elle a de mieux à faire est de rester à la maison. […] Ce petit drame domestique, dont je ne vous indique que l’essentiel, est extrêmement bien intrigué et conduit. […] » Et elle prie Mercure de la conduire chez le forgeron. […] Les souterrains du château. — Golaud y conduit Pelléas et lui montre un gouffre.