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359. (1875) Premiers lundis. Tome III « Émile Augier : Un Homme de bien »

Les générations jeunes, celles qui ont vingt-cinq ans plus ou moins et qui n’en ont pas encore trente, commencent à sentir très-vivement le désir d’avoir des représentants à eux, des chefs de leur âge et, en quelque sorte, de leur choix ; elles les cherchent dans tous les genres, elles les appellent et les convient ; elles les proclament même parfois à tout hasard ; elles les inventeraient au besoin, plutôt que de s’en passer. […] Les générations toutes fraîches tiennent à ne pas se confondre dans ce qui les a précédées, à ne point paraître venir à la suite ; elles veulent à leur tour commencer quelque chose, marcher en tête de leurs propres nouveautés, avec musique et fanfares, et guidées par les princes de leur jeunesse.

360. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Introduction. Origines de la littérature française — 4. Physionomie générale du moyen âge. »

Elle a cette école de Reims, que dirigea Gerbert : elle a l’école de Paris où commenceront à retentir au siècle suivant les grandes disputes. […] Quand les laïcs diront en français ce que disputent les clercs en latin, et quand ils commenceront à se demander pourquoi le réel n’est pas conforme à l’idée, c’en sera fait du moyen âge.

361. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bergerat, Émile (1845-1923) »

Il commença par se présenter au baccalauréat, pour faire comme tout le monde, et fut « refusé » à l’unanimité. […] Il chroniquait à l’Événement, au Soir, au Bien public et dans cinq ou six autres feuilles, quand il commença au Voltaire la campagne de l’Homme masqué.

362. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — Q. — article » pp. 572-580

Le Couplet de l’Opéra de Proserpine, qui commence par ces mots : Les superbes Géans armés contre les Dieux, Ne nous donnent plus d’épouvante, &c. […] Quinault s’est aussi exercé dans la Tragédie & dans la Comédie ; c’est même par-là qu’il avoit commencé d’essayer ses talens : mais ses Tragédies sont foibles, romanesques ; & de toutes ses Comédies, on n’estime guere que la Mere coquette, qui effectivement est une bonne Piece d’intrigue, & une des plus anciennes qui soient sur le Théatre.

363. (1842) Discours sur l’esprit positif

Toutefois, comme cette première révolution théologique n’a pu alors donner lieu à aucune vraie discussion, l’intervention continue de l’esprit ontologique n’a commencé à devenir pleinement caractéristique que dans la révolution suivante, pour la réduction du polythéisme en monothéisme, dont il a dû être l’organe naturel. […] Une première ébauche spéciale de l’établissement des lois naturelles envers chaque ordre principal des phénomènes a été ensuite indispensable pour procurer à une telle notion cette force inébranlable qu’elle commence à présenter dans les sciences les plus avancées. […] C’est surtout, en effet, comme base rationnelle de l’action de l’Humanité sur le monde extérieur que l’étude positive de la nature commence aujourd’hui à être universellement goûtée. […] Quand cette immense lacune aura été suffisamment comblée, comme elle commence à l’être aujourd’hui, on pourra sentir l’importance fondamentale de cette grande destination pratique pour stimuler habituellement, et souvent même pour mieux diriger, les plus éminentes spéculations, sous la seule condition normale d’une constante positivité. […] Enfin, l’essor systématique de la positivité moderne, tendant ouvertement à un nouveau régime philosophique, est essentiellement résulté de la grande rénovation astronomique commencée par Copernic, Kepler et Galilée.

364. (1856) Jonathan Swift, sa vie et ses œuvres pp. 5-62

Les épreuves de Stella ne commencèrent pas le jour où elle se vit trahie pour une autre femme ; elle souffrit dans son honneur, bien avant de souffrir dans son amour. […] » Considérant l’état de son pays, il en marque le danger dans les accroissements du pouvoir de la Chambre des Communes ; il la requiert de se limiter, elle aussi, par une Magna Charta comme dut le faire la royauté, lorsque l’équilibre des pouvoirs commença de s’établir. […] La découverte fut fort applaudie et la recherche commença. […] Les deux Chambres du Parlement d’Irlande avaient commencé contre cette mesure une opposition peu redoutable en elle-même ; grâce à Swift, elle allait devenir invincible. […] Aussi, lorsque la mort de George Ier (11 juin 1727) fut annoncée à Londres, les amis de Swift l’exhortèrent à y attendre les bienfaits du règne qui commençait.

365. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Herbert Spencer — Chapitre II : La psychologie »

« Alors ces actions commenceront à perdre le caractère automatique qui les distingue, et ce que nous appelons instinct se perdra graduellement dans quelque chose de plus élevé. » De là résulte la mémoire. […] « Nous avons vu que la condition sous laquelle seule la conscience peut commencer d’exister, c’est la production d’un commencement d’état, et que ce changement d’état engendre nécessairement les termes d’un rapport de dissemblance. […] Il commence d’abord par réclamer, en faveur de la perception, contre la suprématie exclusive que les métaphysiciens attribuent à la raison. « Par elle, nous avons pu passer d’un petit nombre de notions simples, vagues, comme en possèdent les sauvages, à ces vérités nombreuses, complexes et précises, qui nous servent maintenant de guide d’une manière si large. […] L’astronome qui, par des raisonnements quantitatifs élaborés que nous appelons calculs, conclut que le passage de Vénus commencera tel jour, à telle heure, à telle minute, et qui au temps indiqué tourne son télescope vers le soleil et ne voit aucune tache noire entrant dans son disque, conclut à la fausseté de son calcul, — et non à la fausseté de ces actes de pensée relativement brefs et primitifs, par lesquels il a fait son observation. […]commence, à proprement parler, la vie consciente, qui est, d’une part, mémoire et raison, d’autre part sentiment et volonté.

366. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre I. De l’intensité des états psychologiques »

Elle commence par n’être qu’une orientation vers le passé, un appauvrissement de nos sensations et de nos idées, comme si chacune d’elles tenait maintenant tout entière dans le peu qu’elle donne, comme si l’avenir nous était en quelque sorte fermé. […] Analysez cette inclination elle-même, et vous y trouverez mille petits mouvements qui commencent, qui se dessinent dans les organes intéressés et même dans le reste du corps, comme si l’organisme allait au-devant du plaisir représenté. […] Il dépend de nous de l’arrêter, mais l’attrait du plaisir n’est point autre chose que ce mouvement commencé, et l’acuité même du plaisir, pendant qu’on le goûte, n’est que l’inertie de l’organisme qui s’y noie, refusant toute autre sensation. […] Décidés à interpréter les changements de qualité en changements de quantité, nous commençons par poser en principe que tout objet a sa couleur propre, déterminée et invariable. […] Or, cet élément qualitatif, que l’on commence par éliminer des choses extérieures pour en rendre la mesure possible, est précisément celui que la psychophysique retient et prétend mesurer.

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