Thiers, afin de rétablir, autant qu’il est en nous, les vrais principes de la raison moderne en matière de culte et les vrais sentiments du cœur humain en fait de mort politique. […] Nous le laissons à dire à ceux qui ont la religion de la foi, et non la religion d’État, dans le cœur. […] Tel est le cœur humain ! […] Les complaisances envers les attentats de cette nature sont des torts envers la sainteté de l’histoire ; excuser n’est pas absoudre, mais c’est atténuer l’indignation, la seule justice du cœur humain qui reste pour compensation de leur sang aux victimes. […] Notre admiration pour les belles parties de ce livre est la garantie de notre impartialité pour ses défaillances de style, de vertu et de sentiment ; mais le cœur souffre autant que la vérité en lisant ces pages.
Mais, encore un coup, il n’avait pas vingt-neuf ans, et si mourir jeune est beau pour un poëte, s’il y a dans les premiers chants nés du cœur quelque chose d’une fois trouvé et comme d’irrésistible qui suffit par aventure à forcer les temps et à perpétuer la mémoire, il n’en est pas de même du prosateur et de l’érudit. […] Les souvenirs les plus doux de la vie sont en effet les souvenirs du cœur. […] Ce sont là de ces cris du cœur qui échappent parfois à l’érudit. […] Bernard) à la queue du Maheustre et du Manant ; ce Manant reste une excentricité par rapport à l’esprit de la France, tandis que la Ménippée est bien au cœur de cet esprit : c’est elle qui mène le triomphe. […] Ainsi Charles Labitte trouvait moyen vers le même temps de faire excursion jusque par-delà les sources mystiques de Dante, et de se rabattre en pleine Beauce, au cœur de nos glèbes gauloises.
Michel-Ange, déjà mûr et vieillissant, mais toujours jeune de séve et de cœur, disciple de Dante et de Pétrarque, avait rencontré, comme ces grands hommes, pour son bonheur, sa Laure et sa Béatrix. […] Ses vers sanglotent comme son cœur, ses strophes n’ont d’autre harmonie que le déchirement de la corde qui résonne, mais en se brisant sous le coup. […] La prose naît de l’intelligence, le vers jaillit quand le cœur éclate. […] Le secret du génie d’un grand homme est le plus souvent dans son cœur. […] « Et s’il est vrai que tu ne vives que des sanglots à la fois doux et amers des mortels, que peux-tu attendre désormais d’un cœur stérilisé par la vieillesse ?
Pour les salons, je n’en suis sorti jamais sans trouver mon cœur diminué et refroidi. » L’impression qui me reste en sortant d’un salon, c’est le désespoir de la civilisation. […] C’est l’homme vrai et sincère, prenant au sérieux sa nature et adorant les inspirations de Dieu dans celles de son cœur. […] Il n’y a que des esprits superficiels ou des cœurs faibles, qui, le christianisme étant admis, puissent prendre intérêt à la vie, à la science, à la poésie, aux choses de ce monde. […] Je préfère Pierre Leroux, tout égaré qu’il est, à ces prétendus philosophes qui voudraient refaire l’humanité sur l’étroite mesure de leur scolastique et avoir raison avec de la politique des instincts divins du cœur de l’homme. […] pour ne pas les croire, il faut être bien savant ou bien mauvais cœur !
Ces exercices, en éveillant son goût de style, en étendant ses notions d’histoire et de géographie, avaient en outre l’avantage d’appliquer de bonne heure ses facultés à la chose publique, de fiancer, en quelque sorte, son jeune cœur à la patrie. […] reprit l’académicien qui n’en revenait pas, Neptune, Thétis, Amphitrite, Nérée, de gaieté de cœur vous vous retranchez tout cela ? […] Gardaient sa flamme à ton glorieux cœur ! […] Bras, tête et cœur, tout était peuple en lui, a-t-il dit de son ami. […] On l’eût reçue de grand cœur, je crois, dans la compagnie des Quarante ; mais on se fût armé pour cette grave exception, devant le public, du précédent de M.
Le christianisme était devenu pour le bouillant jeune homme une opinion très-probable qu’il défendait dans le monde, qu’il produisait en conversation, mais qui ne gouvernait plus son cœur ni sa vie. […] Jamais la lecture de Diderot ne le mit en larmes et ne se lia dans sa jeune tête avec des rêves de vertu ; jamais les préceptes de d’Alembert sur la bienfaisance ne remplacèrent pour son cœur avide de charité l’Épître divine de saint Paul ; Brissot, Roland, les Girondins, ne lui parlèrent à aucune époque comme des frères aînés et des martyrs. […] Car ce n’est pas avec une raison lucide seulement qu’il convient de se livrer à cette investigation, trop variable selon les lumières ; c’est avec des qualités religieuses de l’esprit et du cœur, qui soutiennent dans le chemin, le devinent aux places douteuses, et en dispensent là où il ne conduit plus. […] Il reste pourtant des saisons et des heures où revient sur les cœurs mortels un souffle inexprimable du passé qui fait crier les cicatrices et menace de les rompre. […] « Ceux qui les virent ont raconté qu’une grande tristesse était dans leur cœur ; l’angoisse soulevait leur poitrine, et comme fatigués du travail de vivre, levant les yeux au ciel, ils pleuraient.
Nulle part surtout, plus qu’au pays de Vaud, on n’avait la science de nos classiques : on y savait Boileau et le reste par cœur. […] Vinet, qui participait de tout son cœur à la revivification de la doctrine évangélique, mais qui ne donnait dans aucun excès, joua un bien beau rôle en cette querelle. […] Sa science de langue, de synonymie et de cœur, va souvent à l’éloquence d’onction ou de pensée, mais ne s’envole pas volontiers aux grandes choses d’imagination. […] Ces jours où ma jeunesse a fait souffrir les cœurs, Je n’en pourrai gémir que seul avec moi-même… Que lorsqu’il n’est plus temps de dire à ceux qu’on aime : « A genoux ! […] Je confie cette admirable et profonde plainte aux cœurs poétiques : ils la rediront souvent.
Sans doute, on entend dire à chaque instant : « Le cœur humain est toujours le même ; les vertus et les vices d’aujourd’hui sont ceux d’hier et ceux de demain. […] Le cœur a partout les mêmes devoirs, sur les marches du trône de Dieu, s’il a un trône, et au fond de l’abîme, s’il est un abîme. […] Ces braves ont, au cœur même du combat, une générosité que de leur nom nous appelons encore chevaleresque. […] Cette théorie, qui transporte de l’intelligence à la sensibilité la direction de la vie, qui propose comme guides les mouvements du cœur, tout le xviiie siècle l’adopte et l’applique. […] C’est à coup sûr l’impulsion du cœur, ce que le poète appelle les mouvements de la nature.