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1803. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 125

Tout ce qui nous reste de lui, se réduit au fameux Sonnet qu’il fit après être revenu de ses égaremens, & que tout le monde sait par cœur.

1804. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » p. 301

Ses Ouvrages de Morale annoncent un homme qui connoît assez le cœur humain, mais dont les idées, en général, ne sont ni neuves, ni bien exprimées ; ses Ouvrages de Littérature annoncent un homme d'esprit, mais qui manque de goût, & souvent même de jugement.

1805. (1716) Réflexions sur la critique pp. 1-296

La politesse m’engage à m’accommoder aux définitions de Me D sans vouloir l’assujettir aux miennes : et j’aurois de bon coeur la même déférence pour son mérite que pour son sexe. […] Jupiter sent son coeur pénétré de joye, de voir les dieux divisez et combattans l’un contre l’autre. […] C’est ainsi que Nestor tâche à gagner le coeur de ceux qu’il conseille. […] Les soupirs qu’Agamemnon poussoit sans cesse du fonds de son coeur se suivoient de même, et il étoit dans une continuelle agitation. […] L’esprit balance en vain ; le coeur plus prompt décide ; il est prest à frapper, etc.

1806. (1874) Portraits contemporains : littérateurs, peintres, sculpteurs, artistes dramatiques

Il avait, avec un cœur très-bon et très-tendre, l’égoïsme du grand travailleur. […] Tendre de cœur, il était sceptique d’esprit. […] Mon cœur que je croyais mort tressaille dans ma poitrine ; il l’a si souvent entendu jaser sur tes lèvres ! […] Une fantaisie lui passait par la tête, une émotion par le cœur : il l’exprimait et n’y pensait plus. […] Cette idée nous serrait le cœur et nous osions à peine songer à l’affreux désespoir qui suivrait une telle séparation.

1807. (1926) La poésie de Stéphane Mallarmé. Étude littéraire

Mais sa domination ne fut point telle qu’un problème de valeur ne se posât, où se confrontèrent le cœur vivant et battant de la poitrine humaine et le cœur indéfiniment dispersé dans la séduction des choses. […] Les poètes ont cessé d’être, selon la formule du xviie  siècle, des connaisseurs du cœur humain. Mais leur poésie est devenue le cœur humain lui-même. […] Il se relie aux analystes du cœur, à La Rochefoucauld, à La Bruyère, à Racine aussi. […] Au cœur du romantisme il y avait la conscience âpre et passionnée de cette question sociale : Quelle est la place, quelle est la fonction du poète ?

1808. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — O — Olivier, Juste (1806-1876) »

Il a donné, il y a quelques années, un récit cadencé, Héléna ; aujourd’hui, c’est Donald (1865), l’histoire d’un employé, d’un industriel intelligent devenu un homme politique probe, incorruptible, au cœur d’or et d’airain, qui résiste à toutes les tentations, à force de conscience.

1809. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » p. 386

On peut juger de sa maniere par ce Madrigal : Soupir, subtil esprit de flamme, Qui sors du beau sein de Madame, Que fait son cœur ?

1810. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXVIe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (2e partie) » pp. 417-487

Ainsi la consanguinité du fils avec le père et la mère, consanguinité aussi mystérieuse dans l’âme que dans les veines ; ainsi la loi de solidarité génératrice, qui enchaîne la cause à l’effet dans les parents, et l’effet à la cause dans les enfants ; ainsi la loi d’équité, autrement dit la reconnaissance, qui impose l’amour, non seulement affectueux, mais dévoué, au fils, pour la vie, l’allaitement, les soins, la tendresse, l’éducation, l’affection souvent pénible dont il a été l’objet dans son âge de faiblesse, d’ignorance, d’incapacité de subvenir à ses propres besoins ; ainsi la loi de mutualité, qui commande à l’homme mûr de rendre à sa mère et à son père les trésors de cœur qu’il en a reçus enfant ou jeune homme ; ainsi la piété filiale, nommée de ce nom dans toutes les langues pour assimiler le culte obligatoire et délicieux des enfants envers les auteurs de leur vie et les providences visibles de leur destinée au culte de Dieu ! […] L’expulsion du toit et du champ paternels, la mendicité aux portes des seuils étrangers, la glane dans le sillon sans cœur, le vagabondage à travers la terre, la couche sous le ciel et sur la neige, la séparation des membres errants de la même chair, le déchirement de tous ces cœurs qui ne faisaient qu’un, la destruction de la parenté, cette patrie des âmes, cet asile de Dieu préparé, réchauffé, perpétué pour la famille ; les mœurs, l’éducation des enfants, la piété filiale et la reconnaissance du sang pour la source d’où il a coulé et qui y remonte par la mémoire en action qu’on appelle tendresse des fils pour leur père et leur mère ; tout cela (et c’est tout l’homme, toute la société), tout cela, disons-nous, périt avec l’hérédité des biens dans la loi. […] Vérité ou sophisme, il n’y avait rien à répondre au premier aperçu à cet axiome, du moment qu’on admettait pour convenu cet autre axiome très contestable : L’homme est égal à l’homme devant le champ ; l’enfant plus avancé en âge et en force est égal à l’enfant nouveau venu, dénué d’années, de force, d’éducation, d’expérience de la vie ; l’enfant du sexe faible et subordonné par son sexe même est égal à l’enfant du sexe fort, viril et capable de défendre l’héritage de tous dans le sien ; l’enfant inintelligent est égal à l’enfant doué des facultés de l’esprit et du cœur, privilégié par ces dons de la nature ; l’enfant vicieux, ingrat, rebelle, oisif, déréglé, est égal au fils tendre, respectueux, obéissant, actif, premier sujet du père, premier serviteur de la maison, etc., etc. […] La révolution française, elle-même, n’a pas tardé à revenir sur ses pas dans la voie de la nature et de la vérité ; elle a modifié sa loi d’hérédité en concédant aux pères, dans leur testament, le droit de privilégier dans une certaine proportion les premiers nés ou les privilégiés de leur cœur parmi leurs enfants.

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