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658. (1845) Simples lettres sur l’art dramatique pp. 3-132

Je n’ai que des faits à vous citer, et vous savez que rien n’est bête comme un fait. […] Buloz cite, pour se justifier, une lettre de M.  […] Scribe ne lui a jamais rendu d’autre service que de lui donner la lettre qu’il cite. […] pardieu, me dit-il en venant à moi, tu es aimable ; tu cites les auteurs qui ont à se plaindre de M.  […] À propos de courtoisie, citons en passant une petite anecdote, elle est courte ; mais, vous le savez, les courtes anecdotes sont les meilleures.

659. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « L’abbé Fléchier » pp. 383-416

On cite le journal de l’intendant Foucault comme comblant en partie cette lacune. […] À propos de la rivalité entre Riom et Clermont, il cite complaisamment des vers de Chapelain, ce qui lui arrivera encore en un autre endroit : il y a là une légère flatterie à l’adresse de Chapelain, l’un de ses protecteurs. […] Il n’avait jamais lu que la plume ou un crayon à la main ; il avait infiniment lu, et n’avait jamais rien oublié de ce qu’il avait lu, jusqu’à en citer le livre et la page.

660. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE VIGNY (Servitude et Grandeur militaires.) » pp. 52-90

A un autre endroit, il cite Grotius, ce qui sent fortement son érudit ; passe encore quand il ne citait qu’Ossian ! […] On est embarrassé à les citer, tant elles sont flatteuses et d’une flatterie prolongée, d’une louange lentement et soyeusement filée.

661. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « MÉLEAGRE. » pp. 407-444

Le sentiment vrai, qui, par instants s’y glisse, est propre à augmenter encore les regrets. « Catulle, qu’on ne peut nommer sans avoir horreur de ses obscénités, a écrit Fénelon en cette même Lettre qu’il m’arrive d’invoquer souvent, est au comble de la perfection pour une simplicité passionnée » ; et il cite un distique sur Lesbie. […] En France, les personnes même instruites (hors du cercle de l’érudition) sont trop accoutumées à ne juger l’antiquité que sur quelques grands noms qui reviennent sans cesse, qu’on cite à tout propos et qu’on croit connaître. […] On ne se ferait pas une juste idée de ce goût que j’appellerai d’avance pétrarquesque, ou plutôt de cet euphuisme et de ce gongorisme de première formation, si je ne citais comme échantillon encore l’épigramme lviii : « Ne te criais-je pas cela, ô mon Ame : Par Cypris, tu seras prise, ô malheureuse en amour, en t’envolant souvent à la glu ?

662. (1894) Propos de littérature « Chapitre IV » pp. 69-110

Les vers que je vais citer ne sont véritablement presque plus des vers, mais que de désirs ambiants ils annoncent ! […] » ………………………………………………… Que l’on compare ces vers avec la Dame qui tissait, citée un peu plus haut, on verra comme ils correspondent déjà à l’analyse de la phrase. […] Vielé-Griffin ; je pourrais : citer aussi des poèmes de M. de Régnier.

663. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — I. » pp. 234-253

Il citait gaiement la correspondance qu’il avait eue avec son père, le jour qu’il fut nommé colonel du régiment de son nom et duquel son père était le colonel propriétaire : Monseigneur,   J’ai l’honneur d’informer Votre Altesse que je viens d’être nommé colonel de son régiment. […] Mais on n’aime pas à donner un avis là-dessus. » Voulant faire entendre qu’on aime mieux rester exposé à un péril, même inutile. — Je ne cite ces passages que pour donner idée du ton du prince de Ligne parlant de ces choses de guerre avec rapidité et avec goût.

664. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le marquis de la Fare, ou un paresseux. » pp. 389-408

La Fare cite à ce sujet un mot de M. de La Rochefoucauld qui avait été l’un des principaux acteurs de cette dernière guerre civile, et qui lui disait : « Il est impossible qu’un homme qui en a tâté comme moi veuille jamais s’y remettre. » La Fare en conclut que l’histoire est un va-et-vient, un jeu de bascule perpétuel ; que l’abus qu’on fait d’un des éléments pousse à l’élément contraire, jusqu’à ce qu’on en abuse comme on avait fait du premier ; que « l’idée des peines et des maux venant à s’effacer peu à peu de la mémoire des hommes, et frappant peu l’esprit de ceux qui ne les ont point éprouvés, les mêmes passions et les mêmes occasions rengagent les hommes dans les mêmes inconvénients ». […] [NdA] Il y a bien du mélange dans ces Poésies de La Fare, mélange de bon et de mauvais, mélange de ce qui est de lui et de ce qui lui a été à tort attribué : on cite toujours comme de sa meilleur façon ces jolis vers sous le titre de madrigal : Présents de la seule nature, Enfantement de mon loisir, Vers aisés par qui je m’assure Moins de gloire que de plaisir, Coulez, enfants de ma Paresse : Mais, si d’abord on vous caresse, Refusez-vous à ce bonheur ; Dites qu’échappés de ma veine Par hasard, sans force et sans peine, Vous méritez peu cet honneur !

665. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) «  Œuvres de Chapelle et de Bachaumont  » pp. 36-55

Mais la jolie scène qui l’est pour nous encore, et où le meilleur du sel est rassemblé, c’est la scène des précieuses de Montpellier ; elle est encadrée assez dramatiquement dans l’histoire du poète d’Assoucy, que je ne fais qu’indiquer ; le milieu se peut citer sans manquer au goût : Dans cette même chambre, disent les voyageurs, nous trouvâmes grand nombre de dames qu’on nous dit être les plus polies, les plus qualifiées et les plus spirituelles de la ville, quoique pourtant elles ne fussent ni trop belles ni trop bien mises. […] Qu’on me permette de citer tout ce fragment du journal de Bernardin de Saint-Pierre pour nous délasser, le lecteur et moi, du factice que nous avons eu à traverser : Le 17 (juin 1768), il fit calme.

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