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467. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Maynard »

Et ce n’était pas pour le saint qui est au ciel et qui a laissé sur la terre des œuvres vivantes, lesquelles disent mieux ce qu’il fut qu’aucune plume d’homme ou de génie, ce n’était pas pour le saint qu’il fallait regretter cette lacune. […] Elle n’a pas cette douce furie d’humilité contenue et inassouvie qu’avait Vincent, et qui, même à l’heure où les nimbes allument leur or autour de la tête de nos saints, semble avoir éteint le sien jusque dans le ciel !

468. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Ernest Hello »

Plus qu’aucun écrivain, il fait penser aux deux vers de Quinault : Il est beau qu’un mortel jusques au ciel s’élève ! […] On ne perce point impunément le ciel.

469. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Gustave Rousselot  »

C’est l’enthousiasme, le Dieu en nous, comme traduisait madame Staël ; c’est l’enthousiasme, cet élargisseur des poitrines et des cœurs, qui donne aux poètes cette longue haleine et cette force d’enlever leurs vers comme sur des ailes, en plein ciel, en plein air, en pleine étendue, et, quoiqu’il se perde ici dans la chimère, l’auteur du Poème humain en a le foyer. […] Il l’a dit lui-même, dans un vers splendide comme il en sait faire : Le battement du cœur frappe aux portes du ciel !

470. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Amédée Pommier »

Ils auraient pu jaillir impétueusement comme des sanglots et des larmes, mais ils ne furent ni une déchirante élégie, ni une ode désespérée et saignante qui jette son sang contre le ciel. […] La croix qu’il avait dans le cœur, il l’a mise ici, mais j’aurais voulu qu’il en mît une autre, — celle-là qui descend du ciel et qui peut nous y faire monter.

471. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Alfred de Vigny »

Dans ce portrait dont il est question, son front, qui surplombe un visage tranquillement triste, jette l’ombre de sa voûte puissante à ces yeux rêveurs qui cherchent involontairement le ciel, mais qui, dans la réalité, revenaient se tourner vers les vôtres avec des airs fins et spirituels comme nous entendons le regard, nous autres polissons de la terre ! […] Lui, qu’on pouvait croire faible parce qu’il était doux, n’a point eu cette faiblesse, et ses derniers poèmes, à cet homme tendre, fils de Virgile et de Racine, qui avait inventé des anges qui tombaient du ciel par pitié, ne sont ni des plaintes, ni des pleurs.

472. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « G.-A. Lawrence » pp. 353-366

à tout propos, les vers sublimes du poëte : « Un soupir pour ceux qui m’aiment, un sourire pour ceux qui me haïssent, et, quel que soit le ciel au-dessus de ma tête, un cœur prêt pour tous les destins !  […] Guy Livingstone, ce Samson, victime de sa force comme l’autre Samson, Guy Livingstone, ce dandy héroïque, qui efface d’un trait tous les dandys connus dans l’histoire des mœurs de l’Angleterre, finit par la douceur de l’humilité sous la plus mortelle injure, parce qu’il a promis à la femme qu’il a aimée et perdue d’être doux, et qu’il veut la revoir dans le ciel !

473. (1889) Derniers essais de critique et d’histoire

On ne les aperçoit pas à la façon des personnages idéaux, reculés dans une antiquité lointaine, ou confinés dans un ciel supérieur. […] La pâleur lumineuse du ciel perçait entre leurs branches, et, sur les ruisseaux rayés par leurs ombres, la lune secouait une draperie d’argent. […] D’un élan superbe, ils montent nus, par centaines, jusqu’au dôme noircis « , saut qui ferme le ciel, et leur roideur est héroïque. […] Une heure après, la barque a disparu ; la nuit est tombée ; sous le ciel éteint, il n’y a plus que la grande eau immobile et l’homme solitaire, qui baisse la tête, se résigne et se tait. […] Même spectacle, si l’on regarde l’éducation contraire, celle qui mortifie le corps, dédaigne la vie terrestre et tourne toute la pensée du côté du ciel.

474. (1888) Poètes et romanciers

» Mais le ciel reste noir, et Dieu ne répond pas. […] Mais que l’Amour va donner à ce pauvre déshérité du ciel des consolations insuffisantes ! […] » En ce moment, le ciel blanchit. […] Une échelle immense relie la terre au ciel. […] Aigle du ciel, tu vas sécher nos pleurs.

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