Il cherchait des raisonnements, il a trouvé des effusions. […] Est-ce dans ces diverses causes qu’il faut chercher la source du pessimisme de Léopardi ? […] Et que cherche-t-elle ? […] Elle la cherche en sachant bien qu’elle ne la trouvera pas. […] Il faut chercher la physique : elle est partout, elle détermine tout.
L’apaisement s’est fait dans les mœurs, Henri IV règne, et la société française, après tant d’agitations, semble avoir enfin atteint cet équilibre qu’elle cherchait. […] La preuve qu’on en cherchait dans de vains raisonnements, Bossuet nous la fait voir et comme toucher en nous, dans le secret de notre conscience. […] Il pourrait être amusant d’en chercher les raisons. […] La contradiction vaut sans doute la peine que l’on cherche à s’en rendre compte, si c’est là, dans ce qu’elle semble avoir d’irréductible, qu’il faut chercher l’explication ou la vraie cause de l’hostilité que l’esprit général du xviiie siècle, dès ses débuts, allait manifester contre le christianisme. […] On en cherchait le secret ; et on le trouvait dans des raisons qui n’étaient pour ajouter ni à la dignité des adversaires, ni au respect de la religion.
Il me reste à chercher comment Victor Hugo a mis ces thèmes en œuvre, comment il les a traduits, et je ne me dissimule pas que c’est là ce qui est le plus important. […] Paris, c’est tout à la fois le confluent de ce qu’il y a de plus frivole et de ce qu’il y a de plus sérieux ; de ceux qui cherchent à s’amuser et de ceux qui veulent travailler, des hommes qui vivent pour le plaisir et des hommes qui vivent pour la pensée. […] Il chercha quelque temps sa voie et il la trouva dans un genre qui, véritablement, lui appartient. […] Seulement, tandis que Coppée cherchait l’inspiration poétique, pour ainsi dire, en dehors de lui, Sully Prudhomme va la chercher en lui. […] Et puis, je ne dis pas qu’il n’y ait pas une sorte de crise dans notre poésie, qu’on ne cherche pas avec une sorte de malaise quelle est la forme nouvelle qui sera celle de la poésie de demain, mais, en tout cas, on a renoncé à la chercher dans l’incompréhensible, dans l’inintelligible, et les derniers succès de la poésie chez nous, ont montré, au contraire, qu’il y a un retour vers les qualités essentielles à notre race, à savoir, la clarté, le bon sens, l’honnêteté et la délicatesse des sentiments.
Il le croit suborné par Créon, à qui il s’en va chercher une querelle insensée. […] On dit qu’ils nous aiment et qu’ils cherchent à nous imiter. […] C’est que je cherchais alors, dans le Misanthrope, une représentation de la vie. […] » Ne cherchez pas. […] — Cherchez !
Mendès cherche le beau et la lumière, et tombe dans le mal et dans la nuit, non involontairement et par imprudence, mais de propos délibéré. […] S’il faut absolument chercher la figure de ce poète excellent dans l’iconographie chrétienne, j’arrangerai tout peut-être en choisissant cette figure des catacombes où l’on voit le Christ en Orphée charmant les animaux des sons de sa lyre. […] N’ayant pas, comme tant d’autres, une foi absolue en l’infaillibilité de son esprit, il cherche patiemment à s’initier aux ouvrages qui lui sont mystérieux. […] Faire du rêve une réalité par le succès, c’est mieux encore ; et je ne cache pas la joie que j’éprouve à entendre applaudir un drame qui ne cherche pas à réussir en offrant à la foule incertaine et qu’il faut chercher à ramener vers les sommets, l’appât de quelque curiosité vulgaire.
Le poète s’isole pour chercher le précieux, le rare, l’exquis. […] Cependant voilà longtemps déjà qu’en Angleterre une école célèbre cherche dans les mots une musique, des couleurs et des parfums, et je ne vois pas qu’on parle de décadence anglaise. […] Les prétendus décadents cherchent avant tout dans leur art le pur Concept et l’éternel Symbole, et ils ont la hardiesse de croire avec Edgar Poë « … que le Beau est le seul domaine légitime de la poésie. […] * * * Ennemie de l’enseignement, de la déclamation, de la fausse sensibilité, de la description objective, la poésie symboliste cherche : à vêtir l’Idée d’une forme sensible qui, néanmoins, ne serait pas son but à elle-même, mais qui, tout en servant à exprimer l’Idée, demeurerait sujette. […] Zola, lui, fut sauvé par un merveilleux instinct d’écrivain — le roman symbolique édifiera son œuvre de déformation subjective, fort de cet axiome : que l’art ne saurait chercher en l’objectif qu’un simple point de départ extrêmement succinct.
On commença par toute la France, dit un des biographes de Rabelais47, à chercher le sens caché de ces livres de « haute graisse, légers au pourchas et hardis à la rencontre », que Rabelais compare à de petites boîtes « peintes au-dessus de figures joyeuses et frivoles, et renfermant les fines drogues, pierreries et autres choses précieuses. » Ce fut à qui romprait « l’os rnedullaire », pour y trouver « doctrine absconse, laquelle », disait Rabelais, « vous revelera de très-hauts sacrements et mystères horrifiques, tant en ce qui concerne nostre religion qu’aussi l’estat politique et vie oeconomique48. » Cette recherche mécontenta les catholiques ; Rabelais ne leur avait rien épargné de ce qui pouvait se dire, jusques au feu exclusivement ; elle désappointa les partisans des idées nouvelles, que Rabelais n’attaquait pas, mais qu’il défendait encore moins. […] Ainsi, au livre II chap. 33, les médecins qui font une descente dans l’estomac de Pantagruel pénètrent, dit l’auteur, dans un gouffre « plus horrible que Mephitis, ni la palus camarine, ni le punays lac de Sorbonne, duquel escrit Strabo. » Qui lui eût cherché querelle sur ce point, Rabelais l’eût renvoyé aux imprimeurs, lesquels auraient écrit Sorbonne pour Serbonne, nom d’un lac que cite en effet Strabon. […] « C’est chose trop vile, dit Thaumaste, et je le laisse à ces moraulx sophistes, lesquels en leurs disputations ne cherchent vérité mais contradiction et desbat. » A quels sophistes Rabelais fait-il allusion ? […] Dans le plan d’études que Gargantua propose à son fils Pantagruel, il lui recommande « la langue hébraïque, pour les sainctes lettres. » Plus loin, il lui conseille de commencer les heures du jour « parvisiterlessainctes lettres premièrement, le Nouveau Testament en grec ; puis, en hébreu, le Vieux Testament. » A Thélème, il y a une bibliothèque hébraïque ; il est vrai que Rabelais la met, ainsi que la grecque, au rez-de-chaussée pour qu’on n’ait pas à chercher très-haut les livres sérieux. […] Il est sans doute intéressant de chercher quel a été le but d’un auteur, et par quelle diversité de chemins il y est arrivé ; mais si l’on s’opiniâtrait à demander à Rabelais le sens général de son livre, on risquerait de ne pas apercevoir le sens des détails, dont chacun a été tour à tour l’unique objet et le seul plan de l’auteur.
La Fontaine n’a pas dû, pour chaque vers, chercher le rapport de la pensée avec la longueur du mètre. […] Quelquefois elle se cherche elle-même, mais sans subtiliser, sans faire d’effort pour se trouver : Quelle morale puis-je inférer de ce fait ? […] On sait comment il se tourna tout à coup vers « ces sources éternelles d’instruction et de vie79. » Esprit charmant par son ouverture et son abandon, qui ne cherche pas à se connaître, pour n’avoir pas à se gouverner, et qui se laisse avertir de lui par les autres ; pieux, s’il vient à ouvrir un livre de piété ; galant et presque précieux, quand il lit Voiture ; un ancien, quand il lit les anciens. […] Les deux premiers y cherchaient plus spécialement la vérité dramatique ; Boileau s’y attachait aux traits satiriques, et, dans la morale, à la partie des défenses et des inhibitions plutôt qu’à la partie qui console, ou tout simplement qui instruit sans rien prescrire. […] Ce scrupule paraîtra peu conforme à la mention détaillée que j’ai faite des contes et fabliaux des ancêtres de La Fontaine89 ; mais si. j’en ai parlé en effet, c’était moins pour indiquer des lectures à faire que par la nécessité de chercher la langue, et d’en épier, pour ainsi dire, les progrès dans les ouvrages les plus goûtés d’alors.