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637. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Lettres sur l’éducation des filles, par Mme de Maintenon » pp. 105-120

On n’a jamais su mieux le mal, sans le faire, que Mme de Maintenon ; on n’a jamais été plus rassasiée et plus dégoûtée du monde, tout en le charmant. […] C’est dans le livre même qu’il faut voir ces modèles complets qui ne restèrent point à l’état d’idée, et qui se réalisèrent avec plus ou moins de gravité et de douceur dans ces figures encore charmantes et légèrement distinctes sous le voile, Mme du Pérou, Mme de Glapion, Mme de Fontaines, Mme de Berval.

638. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Octave Feuillet »

Resté seul un moment, il examine autour de lui ce lieu qui lui était à peu près inconnu et qui lui rend presque des désirs : « Charmante petite chambre ! […] Feuillet : il y a, au milieu d’observations vraies et charmantes, des traces de faux qui se reconnaissent aussitôt à certains reflets et qu’on voudrait en enlever.

639. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Lettres d’Eugénie de Guérin, publiées par M. Trébutien. »

Nous avons là une catholique de vieille souche, douce, pieuse, fervente, résignée, tendre, poétique, aimant la nature et adorant Dieu dans la nature, y trouvant à chaque pas les plus charmants emblèmes, moralisant avec grâce et sourire au sein même de la douleur : nous avons, d’autre part, et en regard d’elle, un caractère énergique de calviniste à demi émancipée, poétique aussi, très-croyante toujours, fervente, même prêcheuse, mais ouverte à toutes les impressions, ayant sa palette à elle, près de sa Bible, poussant ardemment ses aspirations vers le monde extérieur et absorbant la création par tous ses pores : — deux types. […] Venez, charmantes messagères, c’est à présent que j’ai besoin de vous. — Vous le voyez, ma chère, je parle au papier, je veux tout supplier, plume, encrier, et ces petits doigts qui font les morts à présent : n’aurez-vous pas pitié de moi ? 

640. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand »

et de ses premières amours de séminaire : ce sont là en France de charmantes amorces, et qui prennent tout lecteur par son faible. […] Une manière sentencieuse, une politesse froide, un air d’examen, voilà ce qui formait une défense autour de lui dans son rôle diplomatique. » Mais dans l’intérieur et l’intimité le masque tombait ou avait l’air de tomber tout à fait : il était alors charmant, familier, d’une grâce caressante, aux petits soins pour plaire, « se faisant amusant pour être amusé. » Son goût le plus vif semblait être celui de la conversation avec des esprits faits pour l’entendre, et il aimait à la prolonger jusque bien avant dans la nuit.

641. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Léonard »

Qu’on se rappelle dans l’Odyssée l’épisode charmant de Nausicaa au sortir de la plus affreuse détresse d’Ulysse ; dans Virgile, la seconde vie des hommes vertueux sous les ombrages de l’Elysée ; dans le Tasse, la fuite d’Herminie chez les bergers du Jourdain ; dans Camoëns, l’arrivée de Gama à l’île des Néréides ; dans Milton, les amours de l’Éden. […] Une versification familière et charmante, tout à fait digne de Gresset, amène, en se jouant, de spirituels détails dans un ton de malice adoucie.

642. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Walckenaer. » pp. 165-181

Peut-être, Amélie, ce tableau fidèle d’une amitié d’enfance si vraie et si naïve, et accompagnée d’un si charmant abandon, vous fait-il aujourd’hui rougir : alors il ne faudrait plus tant vous enorgueillir de ce rare assemblage de belles qualités que l’on admire en vous, puisqu’il en est une dont vous avez à regretter la perte. […] Walckenaer a retrouvé l’indication d’un fait gracieux et charmant.

643. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre douzième. »

Cela devrait être, quand on écrit une fable aussi charmante que celle-ci. […] C’est-là un trait charmant d’amitié, de ne pas croire à l’oubli, aux torts, au refroidissement de ses amis.

644. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MARIA » pp. 538-542

Même aux jeunes garçons, sous l’airain des combats, La boucle à flots tombants, certes, ne messied pas : Qu’Euphorbe si charmant, la tête renversée, Boive aux murs d’Ilion la sanglante rosée, C’est un jeune olivier au feuillage léger, Qui, tendrement nourri dans l’enclos d’un verger, N’a connu que vents frais et source qui s’épanche, Et, tout blanc, s’est couvert de fleurs à chaque branche ; Mais d’un coup furieux l’ouragan l’a détruit ; Il jonche au loin la terre, et la pitié le suit.

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