On découvre la vapeur, nous chantons Vénus, fille de l’onde amère ; on découvre l’électricité, nous chantons Bacchus, ami de la grappe vermeille. […] quoi, nos grandeurs, nos misères, nos aspirations, nos désastres, nos conquêtes ; quoi, tout cela ne mérite pas qu’on le chante, et il faut mettre ses lunettes et feuilleter les historiettes oubliables pour trouver un motif à dithyrambe ou à bas-reliefs ! […] On a bien chanté les forges de Vulcain, pourquoi donc ne chanterait-on pas les forges d’Indret et du Creuzot ? […] On n’entend rien que la roue qui chante en battant la rivière, que les coups profonds du marteau et le sifflement aigu de sa chute. […] J’ai vu ces côtes désertes, plates, insignifiantes et que nul ne remarquerait si Homère ne les avait chantées.
Chaque pays et chaque siècle a eu sa variante de Madeleine ; et il y aurait d’elle, pour le dire en passant, toute une histoire à faire : « Histoire de la Madeleine, de sa légende, de ses représentations et portraits, au point de vue de la littérature et de l’art. » Ici c’est une coquette, c’est surtout une glorieuse ; elle énumère et se chante à elle même tous ses avantages, santé, naissance, richesse, noble train, grand apparentage : « Fortune m’a sur toutes élevée » ; c’est son refrain favori. […] Après l’espèce de trio chanté par Madeleine et ses deux demoiselles, la toilette ou plutôt le complément de la toilette commence, car c’est dans le boudoir même que nous avons accès. […] Il se chante en rimes alambiquées une sorte d’exhortation amoureuse ; il fait vœu et serment de prendre Madeleine pour sa dame : de toutes les belles de Judée, passées et présentes, Rachel, Judith, Vasthi, Esther, etc., elle est la nonpareille et l’unique ; : il se propose donc d’aller deviser avec elle et servir sous sa bannière. […] Sur ce, Rodigon et Madeleine se mettent à chanter ou à chantonner, en s’accompagnant peut-être de quelque instrument, une ballade en amours, comme qui dirait une romance à deux.
Poètes, allez donc tout droit au public pour avoir votre brevet, et dans ce public à ceux qui sentent, dont l’esprit et le cœur sont disponibles, à la jeunesse, ou aux hommes qui étaient jeunes hier et qui sont mûrs aujourd’hui, à ceux qui vous lisent et qui vous chantent, à ceux aussi qui vous relisent. […] De telles vertus et de tels vices ainsi combinés et contrastés dans un même être, c’est bon à écrire et surtout à chanter, mais ce n’est pas vrai humainement ni naturellement. […] Ce n’est d’ailleurs jamais un déshonneur pour une femme d’avoir été aimée et chantée par un vrai poète, même quand elle semble ensuite en être maudite. […] Les voilà, ces buissons où toute ma jeunesse, Comme un essaim d’oiseaux, chante au bruit de mes pas ; Lieux charmants, beau désert où passa ma maîtresse, Ne m’attendiez-vous pas ?
Le Cyclope, assis sur un rocher, aux bords des mers de Sicile, chante ainsi ses déplaisirs, en promenant ses yeux sur les flots : Ὦ λευκὰ Γαλάτεια, etc45… Charmante Galatée, pourquoi repousser les soins d’un amant, toi dont le visage est blanc comme le lait pressé dans mes corbeilles de jonc ; toi qui es plus tendre que l’agneau, plus voluptueuse que la génisse, plus fraîche que la grappe non encore amollie par les feux du jours ? […] Nul Cyclope ne pourrait aussi bien que moi te chanter sur la flûte, ô vierge nouvelle !
C’étaient de pauvres gens qui gagnaient leur vie à chanter par les villes les poèmes homériques, dont ils étaient auteurs, en ce sens qu’ils faisaient partie des peuples qui y avaient consigné leur histoire. — 3. […] Convenons plutôt que l’auteur de l’Iliade dut précéder de longtemps celui de l’Odyssée ; que le premier, originaire du nord-est de la Grèce, chanta la guerre de Troie qui avait eu lieu dans son pays ; et que l’autre, né du côté de l’Orient et du Midi, célèbre Ulysse qui régnait dans ces contrées. — 4.
Si quelqu’un a été soi dès le début, c’est bien elle : elle a chanté comme l’oiseau chante, comme la tourterelle gémit, sans autre science que l’émotion du cœur, sans autre moyen que la note naturelle. […] Il fallait vivre et pourvoir à l’avenir, elle chanta. […] Mme Valmore, en avançant, aura, par accès peut-être, des cris plus déchirants, des éclairs plus perçants et plus aigus, comme aux approches de l’ombre ; mais ici ce sont de doux éclairs du matin, de jolis rayons d’avril, les lilas aimés, le réséda dans sa senteur, et déjà s’exhalent pourtant, à travers des gémissements tout mélodieux ces beaux élans de passion désolée oui la mettent tant au-dessus et à part des autres femmes, de celles même qui ont osé chanter le mystère. […] La Religieuse portugaise, si elle avait chanté, aurait de ces accents-là. […] Pendant une nuit d’insomnie, de jour en courant, sur un quai, pendant une pluie, sous une porte cochère, dans les circonstances les plus vulgaires ou les plus tristes de la vie, quelque chose se mettait à chanter en elle, et elle se le rappelait ensuite comme elle pouvait.
chantons en chœur ! […] Ces vocifératrices d’anathèmes chantent maintenant des cantiques de paix et d’amour. — « Que la Discorde insatiable de maux ne frémisse jamais dans la ville ! […] Chantons ! Chantons en marchant ! […] Ses rhapsodes seuls avaient le droit de chanter, comme ceux d’Homère, en tenant une branche de myrte à la main.
Il la chanta, il la plaignit, la lit rire et pleurer, ensemble ou tour à tour, dans ses vers. Il la chanta, non par affectation ou forfanterie, comme les bohèmes de notre temps, qui n’ont pas même le naturel de leurs vices, mais parce que cette Bohème était sa vie et, qui sait ? […] Il chantera plus ou moins connue Charles d’Orléans, qui était un prince de ce temps-là.