* * * — Un paysage d’opéra, de féerie, une forêt pour un duo d’amour, un bois de volupté et de triomphe : les feuilles semblent sur le bleu du ciel se dessiner immortellement vertes et glorieuses comme les feuilles d’une couronne de poète ; un jour lustré saute dans les branches ; un bourdonnement de verger chante dans les arbres, et par terre il neige des parfums.
. — Que, pour comprendre la Défense, il faut la rapporter à l’intention de réagir contre l’école de Marot ; — et que l’on voit alors que ce que les auteurs en ont voulu, ç’a été : 1º Le Renouvellement des thèmes d’inspiration ; — et en effet, depuis deux cents ans, même dans Marot, la poésie n’était que de la « chronique rimée » ; — tandis qu’il s’agit maintenant de chanter le passé, la nature, la gloire et l’amour. — Mais pour y réussir, il faut avant tout se débarrasser de la contrainte qu’exerce sur la liberté du poète la tyrannie des genres à forme fixe ; et de là : — 2º Le Renouvellement des genres ; — qui seront ceux de l’antiquité : poème épique, ode, satire, comédie, tragédie, etc. — On fait pourtant grâce au sonnet en faveur de Pétrarque. — Et pour enfin remplir ces formes d’un contenu qui soit digne de leur beauté, il faut : 3º Réformer la Langue : — en en faisant une œuvre d’art. — Théories linguistiques de la Défense. — Combien elles diffèrent de celles des « Grécaniseurs »‘et « Latiniseurs » dont s’était moqué Rabelais dans son Pantagruel. — Insignifiance des innovations métriques de la Pléiade. — Les innovations rythmiques seront l’œuvre personnelle du génie de Ronsard.
Il me conduisait le soir au nouveau muséum, tout peuplé de spécimens : on y professe de petits cours, on met en jeu des instruments nouveaux : les dames y assistent et s’intéressent aux expériences ; le dernier jour, pleines d’enthousiasme, elles chantèrent God save the Queen.
Notons, d’ailleurs, qu’il s’agit surtout d’un enfer lui-même artificiel et que les poisons que Baudelaire a chantés ou contés ont plus figuré dans sa littérature que dans sa vie. […] En même temps un muezzin, qu’on ne voyait pas, se mit à chanter la prière du soir, la répétant quatre fois aux quatre points de l’horizon, et sur un mode si passionné, avec de tels accents, que tout semblait se taire pour l’écouter. » Jusqu’à l’avant-dernière phrase nous sommes sur une sorte de plaque tournante entre le style des Mémoires d’outre-tombe et celui de Madame Bovary.
Plus paresseux au fond que vraiment curieux, il ne veut apprendre que ce qu’il sait, entendre que la musique qui chante dans sa mémoire, voir que ce que ses yeux ont cent fois rencontré. […] Les Muses chantaient à Ronsard les sornettes suivantes : … Quand vous serez mort, votre nom fleurira.
Mais les modernes, si pénétrés de littérature antique qu’ils aient été, si invités qu’ils aient été par les anciens à regarder la mer, ne l’ont point chantée tout d’abord. […] La petite vieille blanche accroupie sur le mur bas de la demeure rustique, non pas rassasiée, mais lasse de vivre, regarde ; et à toutes les fleurs qui embaument la grande plaine, aux tendres oiseaux qui chantent aux alentours, elle, hochant sa tête blanche toujours tremblante, toujours semble dire : Oui. […] Fogazzaro chante un véritable hymne à l’évolutionnisme considéré comme idée de progrès.
Aujourd’hui, c’est l’étude de la nature, c’est la science qui sert de thème ; mais on se souvient que la même plume a chanté avec un égal enthousiasme les vertus toutes-puissantes de la passion triomphante, de l’art exclusif et jaloux, du travail manuel et quotidien. […] Mais qu’une verge de fer ou d’or s’étende sur le monde, que sous une domination universelle la paix s’établisse, que les peuples n’aient plus qu’à chanter et à obéir, et aussitôt le poète s’écriera : Deus nobis hæc otia fecit. […] Je serais heureux, je l’avoue, de voir donner un démenti à ceux qui prétendent que la jeunesse d’aujourd’hui en est réduite à dire comme le perroquet de la fable : Messieurs, je siffle bien, mais je ne chante pas.
Ils appartiennent à ces édifices dont Phèdre nous dit qu’ils sont les plus rares, à ceux qui « chantent ». […] La guitare tintait, mais les notes ne furent pas douces avant qu’elles n’eussent passé par ton chant. — De même que la lune sur le faible et froid étincellement du ciel verse sa bénigne splendeur, de même ta voix si tendre, aux cordes sans âme a donné la sienne. — Les étoiles se réveilleront, quoique la lune dorme toute une heure de plus, ce soir ; nulle feuille ne remuera tandis que le serein de ta mélodie éparpille son enchantement. — Bien que le son anéantisse, chante encore, chante avec ta chère voix qui porte jusqu’à nous un accent de quelque monde loin du nôtre, où la musique et le clair de lune et le sentiment ne sont qu’unbg.