Quant aux sensations proprement dites, elles sont manifestement liées à leur cause extérieure, et, quoique l’intensité de la sensation ne se puisse définir par la grandeur de sa cause, il existe sans doute quelque rapport entre ces deux termes. […] Nous associons alors à une certaine qualité de l’effet l’idée d’une certaine quantité de la cause ; et, finalement, comme il arrive pour toute perception acquise, nous mettons l’idée dans la sensation, la quantité de la cause dans la qualité de l’effet. […] Toute la question est là, car dans le premier cas la sensation serait une quantité, comme sa cause extérieure, et dans le second une qualité, devenue représentative de la grandeur de sa cause. […] Me voilà averti de l’accroissement de la cause : mais quel rapport établir entre cet avertissement et une différence ? […] La physique, dont le rôle est précisément de soumettre au calcul la cause extérieure de nos états internes, se préoccupe le moins possible de ces états eux-mêmes — sans cesse, et de parti pris, elle les confond avec leur cause.
« Généraliser, a dit Spencer, c’est grouper les coexistences et les séquences semblables. » Cela revient à dire qu’il faut constater entre les choses trois sortes de rapports : rapports de coexistence et rapports de succession, qui peuvent être des rapports de cause à effet ou d’effet à cause. […] § 2. — De même que la comparaison d’un grand nombre de faits particuliers permet d’aboutir à des faits généraux, de même le rapprochement de plusieurs causes individuelles amène à constater des causes générales. […] Il ne trouve pas à cette variation du goût de causes physiques ou physiologiques. […] Cette cause générale doit être une cause sociale. […] N’aurait-il pas une cause analogue ?
Mais les causes physiques n’auroient-elles pas aussi leur influence dans ces progrès ? […] Ne sont-ce pas les causes physiques qui mettent les causes morales en mouvement ? […] Les hommes attribuent souvent aux causes morales, des effets qui appartiennent aux causes physiques. […] Peut-on dire qu’on ait vû les effets suivre si promtement l’action des causes morales dans notre patrie, qu’il faille attribuer à ces causes les succès surprenans des grands artisans ? […] Les causes physiques dénioient leur concours aux causes morales.
Pour que les mouvements du pharynx puissent s’effectuer, il faut une cause excito-motrice ; pour que la volonté entre en jeu, il faut nécessairement des causes excito-volitionnelles. […] Quelle est la cause et quel est l’effet ? […] C’est donc en cet être qu’il faut chercher la vraie cause de tous ces mouvements. […] S’il est démontré que l’organisation est la condition de la vie, il ne l’est pas moins que la vie, ou plutôt l’être vivant, est la cause de l’organisation, cause finale et créatrice tout ensemble. […] En tout cas, ce que nous savons de science expérimentale et certaine, c’est que tout être vivant, ayant sa fin en lui-même, est la véritable cause des mouvements qui se rapportent à lui, que l’animal est cause spontanée, que l’homme est cause libre.
En tout cas, le raisonnement de l’auteur, incontestable au point de vue des causes premières, nous paraît manquer de solidité en ce qui concerne les causes secondes : or, l’objet propre de toute science qui se sépare de la métaphysique, c’est la recherche de ces causes immédiates et prochaines. […] Or, c’est là une question de fait : et les exemples abondent pour montrer que, dans beaucoup de cas, les circonstances étant déterminées, nos actes peuvent être prédits ; et qu’il y a des causes régulières qui nous déterminent à vouloir, comme il y a des causes physiques qui produisent les divers faits matériels. […] Il y a une sorte de latitude qui prévaut, et nous permet de ne pas supposer que ces actions dépendent de causes régulières et invariables. […] Bailey répond, comme on pouvait s’y attendre, que c’est notre ignorance de toutes les causes en jeu qui fait que les événements volontaires ne sont pour nous que probables : si nous les connaissions toutes, il y aurait une certitude parfaite. […] Pourquoi serait-il incompatible que vous fassiez ce qu’il vous plaît, et que je prédise, moi, ce que vous feriez ou même que je sois cause que vous désiriez le faire ?
Mais il n’a pas assez dégagé la Cause des hommes qui l’ont souillée ou trahie. Il n’a rien entendu à la grandeur divine de la Cause ; il n’a vu que l’indignité de ses serviteurs. […] Ils sont toujours prêts à se dégrader à l’envi, dans une Cause que les hommes ne peuvent jamais dégrader, même en se dégradant : la Cause de Dieu ! […] Il l’aurait allumée au feu de ses croyances en deuil, devant le désastre de sa cause et de son histoire. Son talent, s’il en avait eu, aurait bénéficié du malheur auguste et mystérieux de la Cause de Dieu, perdue par les hommes, au XVIe siècle ; car c’est presque une loi de l’histoire, avec la mélancolie naturelle à l’âme humaine, que les causes perdues nous prennent plus fortement le cœur que les causes triomphantes et soient plus belles à raconter !
Chacun cause à perte de vue sur son sujet. « Ce grand livre, dit M. […] Ce qui arrive est « l’effet d’une chaîne de causes infinies, qui se multiplient et se combinent de siècle en siècle ». […] Au même moment appartient un intéressant Essai sur les causes qui peuvent affecter les esprits et les caractères. […] Or il est impossible d’affirmer que les causes définies et connues sont les véritables causes, nécessaires et suffisantes, des effets, plutôt qu’un inconnu, qu’on néglige ; et par suite on se trompe quand on dit que, ces causes étant données, ces effets devaient suivre ; car ils pouvaient ne pas suivre, si le résidu inaperçu, inexpliqué, n’y avait été joint. On se trompe bien plus dangereusement quand on dit que, ces causes étant de nouveau données, les mêmes effets suivront : car ils suivront ou ne suivront pas, selon qu’à ces causes sera joint ou non le même inconnu.
Aucun d’eux n’est donc la cause de D. […] Le moi est une cause. […] De cause, on n’en perçoit pas. […] Soit à déterminer la cause de A. […] Tout phénomène a une cause.