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375. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » pp. 419-420

Nous savons que M. l’Abbé Nonote n’a point écrit dans des vûes intéressées, & qu’il ne s’est jamais proposé d’autre but que l’utilité publique ; mais ce qui ajoute à son mérite, peut-il excuser les distributeurs des récompenses ecclésiastiques de l’avoir oublié ?

376. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 424-425

Il est arrivé de là, que de petits Esprits, qui se mêlent cependant de décider, ont pris pour des éloges ce qui n'étoit dans le but de l'Ecrivain qu'une satire des ridicules systêmes qu'ils avoient follement adoptés.

377. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VII : Instinct »

Un acte que nous ne pourrions accomplir qu’à l’aide de la réflexion et de l’habitude, lorsqu’il est accompli par un animal, surtout par un animal très jeune et sans aucune expérience, ou lorsqu’il est accompli de la même manière par beaucoup d’individus sans qu’ils semblent en prévoir le but, est en général regardé comme instinctif. […] Cet instinct est encore plus prononcé chez les Dindons, et il est de toute évidence qu’il a pour but de permettre à la mère de s’envoler, comme nous voyons qu’il arrive chez les oiseaux sauvages. […] Si leurs services se sont trouvés de quelque utilité à l’espèce au milieu de laquelle elles sont ainsi nées par hasard, au point qu’il fût plus avantageux à cette espèce de capturer des travailleurs que de les procréer, l’habitude acquise de recueillir ou de dérober des œufs étrangers seulement pour s’en nourrir pourrait en être devenue plus forte ou s’être transformée par sélection naturelle, de manière à avoir pour but principal d’élever des esclaves. […] Il faudrait manquer de sens pour ne pas être pénétré d’une admiration profonde, quand on examine avec soin la structure si singulière d’un rayon de miel, structure surtout si parfaitement adaptée au but qu’elle doit remplir. […] D’autre part, il est évident, je crois, que les instincts ne sont pas toujours absolument parfaits, mais sont parfois susceptibles d’erreurs ; que nul instinct n’a jamais pour but exclusif le bien d’une espèce différente, mais que chaque animal fait tourner l’instinct des autres espèces à son profit toutes les fois qu’il le peut ; que l’axiome d’histoire naturelle : Natura non facit saltum s’applique aussi parfaitement aux instincts qu’à l’organisation physique ; qu’en outre cet axiome trouve aisément sa raison d’être dans les principes qui forment la base de ma théorie, tandis qu’il demeure inexplicable autrement : tout enfin s’accorde pour prouver la valeur et la vérité de la loi de sélection naturelle.

378. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Bossuet et la France moderne »

Quel but poursuivaient donc les réformateurs et que signifiait ce soulèvement ? […] Mon but n’est pas en effet, de refaire pour mon compte personnel, le tableau mille fois tracé des rigueurs dont furent victimes, au xviie  siècle, les Réformés de France. […] L’étude suivante n’a pour but que la recherche des responsabilités à établir dans cet énorme attentat aux prodigieuses conséquences. […] Je vous démontre qu’elle est le but de ses efforts les plus violents et les plus soutenus, qu’il l’a, pour ainsi dire, dictée, et qu’il en porte la responsabilité devant l’histoire. […] Il parvint rapidement au but désiré : conquis par un tel assaut de louanges hyperboliques, Louis prit en affection profonde cet adorateur éperdu de la tyrannie.

379. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIVe entretien. Littérature politique. Machiavel (3e partie) » pp. 415-477

La géographie des peuples n’est point arbitraire, elle est et elle fut toujours réglée par les diètes européennes, qui sont les grands congrès constituants de l’Europe, tels que les congrès d’Utrecht, d’Aix-la-Chapelle, et le but de ces diètes constituantes de l’Europe après les grandes perturbations du monde politique fut toujours de constituer, autant que possible, deux choses pour que l’Europe rentrât dans l’ordre et dans la paix des nations civilisées : Premièrement, la sécurité relative de chaque puissance, en ne plaçant à côté d’elle qu’une puissance secondaire et inoffensive qui ne puisse jamais menacer sa sûreté, ou des puissances intermédiaires plastiques qui, par leur interposition entre les grandes nations telles que la France et l’Autriche, fussent de nature à prévenir ou à amortir le choc de ces grandes puissances entre elles… Tel était, par exemple, le Piémont avant qu’il fût ce qu’il devient aujourd’hui, une menace à la fois pour l’Autriche, pour la France et pour l’indépendance de l’Italie méridionale elle-même. Secondement, le but de ces diètes européennes fut toujours d’assurer l’équilibre approximatif de l’Europe, car ce mot d’équilibre, dont les hommes à courte vue se sont tant joué, est une vérité politique des plus incontestables. […] L’intervention de la France ne peut pas aboutir ainsi à une agitation sanglante et stérile ; la volonté de la France n’est pas un de ces boulets à demi-portée qui font des victimes sur leur trajet et qui n’arrivent pas au but. Le but, c’est la régénération de l’Italie.

380. (1707) Discours sur la poésie pp. 13-60

C’est d’abord un préjugé contre elle que cette singularité ; car le but du discours n’étant que de se faire entendre, il ne paroît pas raisonnable de s’imposer une contrainte qui nuit souvent à ce dessein, et qui exige beaucoup plus de tems pour y réduire sa pensée, qu’il n’en faudroit pour suivre simplement l’ordre naturel de ses idées. […] Je sçais que de grands hommes ont supposé à presque tous les genres de poësie, des vûës plus hautes et plus solides : ils ont cru que le but du poëme épique étoit de convaincre l’esprit d’une vérité importante ; que la fin de la tragédie étoit de purger les passions, et celle de la comédie de corriger les moeurs. Je crois cependant, avec le respect que nous devons à nos maîtres, que le but de tous ces ouvrages n’a été que de plaire par l’imitation. […] Les auteurs y ont voulu plaire, et ils ont atteint leur but.

381. (1833) De la littérature dramatique. Lettre à M. Victor Hugo pp. 5-47

Le but de ma lettre sera de faire connaître vos outrages envers les auteurs classiques, vos moyens de succès et le résultat qu’ils ont obtenu. […] D’ailleurs, la question littéraire n’est qu’accessoire au but que je me propose. […] Après le choix du sujet, le premier but que se propose l’auteur est d’en tirer une conséquence morale ; le second d’intéresser au sort de tels ou tels héros, connus ou inconnus, vertueux ou coupables, par des qualités qui les élèvent au-dessus du vulgaire ; le troisième de les environner de figures secondaires propres à faire ressortir leur caractère ou à émouvoir leurs passions ; le quatrième de faire jouer tous ces personnages dans la chaîne d’une intrigue claire et pourtant variée ; le cinquième de les faire parler selon le temps, la circonstance, leur rang dans le monde, leur caractère bien exposé, dans un style simple, naturel, énergique et toujours élégant ; enfin, Monsieur, de les faire arriver à une catastrophe qui n’inspire pas une trop grande horreur, ou à un dénouement qui ne blesse ni la raison, ni la décence. […] Maret, maintenant duc de Bassano ; et il fut reconnu par les premiers personnages qui gouvernaient l’État, que ma pièce, dont le but était très moral, ne pouvait blesser aucun des partis qui troublaient encore la France.

382. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Conclusions » pp. 178-180

Conclusions À suivre Anatole Baju et Léon Deschamps, nous nous sommes écarté un peu des limites tracées à cette étude où nous n’avions d’autre but que de marquer une étape du lyrisme français de 1870 à 1890.

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