Le même Poëte qui peint les ravages des Barbares en Italie, n’a besoin que de changer de couleurs, pour tracer avec le même succès les douces & paisibles opérations de la Nature. […] Les plus heureux Génies ont besoin de secours pour croître & s’alimenter.
» Ainsi le premier sentiment que l’homme éprouve est le sentiment de l’existence d’un Être suprême ; le premier besoin qu’il manifeste est le besoin de Dieu !
C’est le pendant d’un lourd et pesant érudit qui a besoin d’un passage, qui monte à son échelle, prend et ouvre son auteur, vient à son bureau, copie la ligne dont il a besoin, remonte à l’échelle, et remet le livre à sa place.
Encore celui-là même qui la remplit le mieux a-t-il besoin de quelque indulgence. […] C’est qu’en matière de langue, il est une infinité de nuances imperceptibles et fugitives, qui pour être démêlées ont besoin, si on peut parler de la sorte, du frottement continuel de l’usage ; c’est un effet qui doit être dans le commerce pour que la vraie valeur en soit connue.
Il y démontre jusqu’à l’évidence, et par l’esprit même de ces institutions, qu’elles ne furent point la fantaisie d’un homme phénoménal, qui ne se croyait que la vaine durée d’un phénomène, mais qu’elles étaient plutôt l’expression des besoins d’un peuple et la modification nécessaire de son passé. […] Mais le temps a montré aux esprits les plus superficiels ou les plus aveuglés que les institutions de l’Empereur répondaient aux besoins compris de la France et à ce qu’il y a de moins transitoire chez un peuple, — ses nécessités et ses instincts.
Les penchants, les besoins, les vices ou les vertus ont décidé des attributs qu’on a loués dans la divinité. […] Le ton de leurs hymnes est imposant ; mais l’initié, en parlant à Dieu, semblait ne s’occuper que de ses propres besoins ; il oubliait que des êtres faibles, en louant leur père commun, ne doivent pas se séparer du reste de la famille, et implorer des bienfaits qui ne soient que pour eux.
Mais il y a apparence que, dans ces malheureux, le besoin d’être flattés, était pour le moins égal à celui qu’on avait de les flatter. Il y a, pour ainsi dire, des besoins d’orgueil, comme il y en a de bassesse.
Que si, chemin faisant, nous sommes conduit, en louant ce qu’il était, à marquer du même trait ce qu’il n’était pas, et ce qu’il ne voulut pas être, ce que d’autres eussent pu considérer comme un développement légitime, ou du moins glorieux, et comme une conquête, aurons-nous besoin d’excuse ? […] L’éducation qu’on y recevait n’avait pas cessé d’être excellente, et d’assez illustres témoins seraient encore là au besoin pour l’attester. […] Nous tenons d’un de ses anciens élèves de philosophie que le jeune professeur était là ce que nous l’avons vu depuis, timide, un peu embarrassé dans sa chaire, assez défiant des dispositions de son auditoire : il avait besoin que l’attention respectueuse dont il était l’objet le rassurât. […] Votre réputation est le premier besoin de la patrie. […] Ils avoueraient que celui de tous les hommes qui a le plus vivement senti le besoin d’une renommée vaste et immortelle, a pourtant aimé sa patrie aussi passionnément que la gloire.