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1113. (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série

Non pas que l’on ne fasse beaucoup de romans encore, mais on n’en nommerait plus qui rivalise maintenant de succès, ni de dimensions, avec ceux de La Calprenède ou de Mlle de Scudéri. […] Quoi qu’il y puisse manquer — et y manque beaucoup de choses, que ce n’est pas le lieu d’énumérer ici, — un grand pas n’en est pas moins accompli. […] Il n’y a pas beaucoup de place aux effusions du sentiment dans le monde des picaros ; et d’ailleurs c’est un caractère de la littérature espagnole que de manquer souvent, ou habituellement même, d’humanité. […] Ce n’est point d’ailleurs un vieillard, comme il semble qu’on se le représente, et beaucoup de gens se croient jeunes à son âge. […] Et si nous ne croyons pas, pour beaucoup de raisons, qu’il ait provoqué l’occasion de Tartufe, tout nous permet de dire que, quand Molière la lui eut donnée, il s’en servit comme d’un instrument de règne.

1114. (1929) Les livres du Temps. Deuxième série pp. 2-509

Si l’on manque à leur répondre, on est conduit dans une prison d’où l’on a beaucoup de peine à se tirer. […] C’est avoir beaucoup de confiance dans ses propres forces et pousser bien loin le culte de l’intuition. […] Faguet en pense beaucoup de bien. […] Il leur est arrivé ce qui arrive presque fatalement lorsqu’on étudie un sujet avec beaucoup de patience et de conscience. […] (Par le fait, beaucoup de vers de M. 

1115. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome II

Dumas ont donc beaucoup de chances de continuer à paraître exactes à ceux qui ont le sentiment de la vie morale. […] Dumas du côté du mysticisme, et ces raisons lui sont-elles communes avec beaucoup de ses contemporains ? […] En toute matière, les solutions simples ont beaucoup de chances d’être incomplètes. […] La formule de ces dévotions se trouve dans beaucoup de livres savants. […] Les influences, en effet, qui pesèrent sur cet isolé sont parmi celles qui pèsent encore sur beaucoup de Français de notre temps.

1116. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. de Fontanes »

La troisième (c’était sans doute après le voyage de Fontainebleau), l’Empereur lui dit : « Je n’en veux pas, de votre démission ; s’il y a quelque chose à faire, exposez-le-moi dans un mémoire ; j’en prendrai connaissance moi-même ; j’y répondrai. » La rentrée ouverte de Fontanes dans les bonnes grâces du chef aplanit dès lors beaucoup de choses. […] « Il ne faut donc composer successivement cette tête que d’hommes qui aient parcouru toute la carrière et qui soient au fait de beaucoup de choses. […] Ils rapporteront au Conseil beaucoup de faits et d’expérience, et c’est là votre grand besoin. […] Il ne peut se propager que peu à peu, que par beaucoup de prudence, de discrétion et d’efforts persévérants. […] M. de Fontanes souffrait beaucoup de cet abaissement de nos armes ; il n’aimait guère plus voir en France les cocardes que la littérature d’outre-Rhin154.

1117. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Werther. Correspondance de Goethe et de Kestner, traduite par M. L. Poley » pp. 289-315

Je travaille maintenant à un roman, mais cela va lentement… Encore une confidence d’auteur : mon idéal grandit et embellit de jour en jour, et si ma vivacité et mon amour ne m’abandonnent pas, il y aura encore beaucoup de choses pour ceux que j’aime, et le public en prendra aussi sa part. […] Il y a dans ce livre beaucoup de choses qui nous fâchent, moi et ma femme ; son succès nous contrarie encore davantage.

1118. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Diderot »

Ceci ne veut pas dire au moins que la perle et l’océan d’où elle est sortie un jour ne soient pas liés par beaucoup de rapports profonds et mystérieux, ou, en d’autres termes, que l’art soit du tout indépendant de la philosophie, de la science et des révolutions d’alentour. […] Il y a des parties ruineuses, inégales, beaucoup de plâtras, des fragments cimentés et indestructibles.

1119. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre III »

Sur les bénéfices s’élèvent beaucoup de grandes fortunes, encore plus de fortunes moyennes, et les capitaux ainsi formés cherchent un emploi. — Justement, voici que les plus nobles mains du royaume s’étendent pour les recevoir, nobles, princes du sang, états provinciaux, assemblées du clergé, au premier rang le roi, qui, étant le plus besogneux de tous, emprunte à dix pour cent et est toujours en quête de nouveaux prêteurs. […] Depuis que le Tiers s’est enrichi, beaucoup de roturiers sont devenus gens du monde.

1120. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quinzième. »

Sensibilité vive, mais passagère et sans vapeurs ; raison nourrie sans être profonde, n’enfonçant guère dans les choses, mais parfois, et de la première vue, en découvrant le fond ; gaieté, sans rien d’éventé ; une douce mélancolie qui se forme et se dissipe au moment où elle s’exprime ; pas de vieillesse, sans la prétention de ne pas vieillir ; beaucoup de mobilité, avec le lest d’un grand sens qui écarte de la conduite l’imagination et les caprices ; du goût pour les gens en disgrâce, mais sans rancune contre les puissants ; une pointe d’opposition, comme chez tous les frondeurs pardonnés qui n’osaient ni se plaindre ni regretter, et qui se ménageaient pour un retour de fortune ; le cœur de la meilleure mère qui fut jamais, quoi qu’on en ait dit, capable d’amitiés persévérantes, et qui craignit l’amour plutôt qu’elle ne l’ignora ; tels sont les principaux traits de ce caractère, où le solide se fait sentir sous l’aimable, et où l’aimable n’est jamais banal. […] « J’avais l’autre jour, dit le jeune marquis de Sévigné, écrit une réponse à M. de Grignan ; mais ma mère, avec beaucoup de raison, la trouva si peu digne de ce qu’il m’avait écrit qu’elle la brûla183. » Un tel soin devait laisser des traces.

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