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2070. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XVIII. Des Livres sur l’Art Militaire & sur les sciences qui y ont rapport. » pp. 370-378

On a augmenté le nombre de ces livres si utiles aux éleves de Mars, en exécutant avec toutes les beautés typographiques le bel ouvrage intitulé l’Art de la Guerre, par M. le Maréchal de Puisegur. […] Ceux qui veulent connoître ce bel art, ne peuvent se dispenser d’acheter le Vitruve de M.

2071. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Charles Barbara » pp. 183-188

Nous l’avouerons, depuis cette femme qui tremble derrière un mur en serrant son fils que les bourreaux vont venir égorger tout à l’heure, nous n’avons pas vu plus hagard, plus épouvanté, plus noir et plus beau ! […] Malgré l’intelligence qu’il lui reconnaît, il n’a pas fait héroïque et fulminant cet athée qui voudrait tuer Dieu pour avoir la paix, comme il a tué l’homme pour avoir l’argent ; car on a beau se dessiner en Ajax contre le ciel, le poing dont on menace Dieu est toujours un poing canaille et qui mérite d’être abattu sur le billot !

2072. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre III. Combinaison des deux éléments. »

La science était tenue d’être épigrammatique ou oratoire ; le détail technique ou cru aurait déplu à un public de gens du monde ; le beau style omettait ou faussait les petits faits significatifs qui donnent aux caractères anciens leur tour propre et leur relief original. — Quand même on aurait osé les noter, on n’en aurait pas démêlé le sens et la portée. […] Il aime les sons beaux et purs, il est plein d’enthousiasme pour les harmonies nobles, il a autant de cœur que de génie402. […] La tragédie, qu’on dit morale, dépense en effusions fausses le peu de vertu qui nous reste encore. « Quand un homme est allé admirer de belles actions dans des fables, qu’a-t-on encore à exiger de lui ? […] Pareillement estimez à son juste prix l’essaim qui s’en nourrit, je veux dire l’aristocratie désœuvrée, tout le beau monde, les privilégiés qui commandent et représentent, les oisifs de salon qui causent, jouissent et se croient l’élite de l’humanité ; ils n’en sont que les parasites. […] Rien ne justifiait son attentat, ni son industrie, ni sa peine, ni la valeur qu’il a pu ajouter au sol. « Il avait beau dire : C’est moi qui ai bâti ce mur, j’ai gagné ce terrain par mon travail.

2073. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre III. Les immoralités de la morale » pp. 81-134

Il y en a qui servent la semaine, et d’autres qui ne sortent que le dimanche, en beau costume. […] Le beau parfait, a-t-on dit, est comme l’eau très pure qui n’a point de saveur. Cette idée est manifestement fausse pour le beau que nous pouvons connaître et apprécier. […] Cette conception du devoir est certainement un très beau cas de déviation morale. […] Cousin, Du vrai, du beau et du bien, 20e édition, p. 351.

2074. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre III. Le Petit Séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet (1880) »

je vous reconnais bien à ces beaux sentiments ! […] Leur tête était ce que serait un bonnet chinois sans clochettes ; on aurait beau le secouer, il ne tinterait pas. […] Le plus beau trait du caractère de M.  […] On nous donnait à faire des récits du moyen âge qui se terminaient toujours par quelque beau miracle ; j’abusais déplorablement des guérisons des lépreux. […] Cette éducation avait des dangers : elle surchauffait, surexcitait, pouvait très bien rendre fou (Verger l’était bel et bien).

2075. (1905) Études et portraits. Sociologie et littérature. Tome 3.

Ces principes ont beau être scientifiques, cette construction est, par définition, antiscientifique. […] Ne sera-ce pas une belle prière ? […] Ils montrent la souplesse de ce beau génie, et ils appellent quelques réflexions importantes.‌ […] Je n’ai jamais lu les belles nouvelles de Balzac sans que cette comparaison s’imposât à mon esprit. […] si seulement elle avait un cœur, quel beau sonnet je ferais sur son cœur !

2076. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mademoiselle Aïssé »

M. de Ferriol acheta assez cher (1, 500 livres) la petite Circassienne ; il était coutumier d’acheter de belles esclaves, et ce n’était guère dans un but désintéressé61. […] Celle-ci, Tencin de son nom, sœur de la célèbre chanoinesse et du futur cardinal, était digne de la famille à tous égards, belle, galante et intrigante. […] Ce dut être en 1721 ou 1720 au plus tôt, que les relations de Mlle Aïssé et du chevalier d’Aydie commencèrent : elle le vit pour la première fois chez Mme du Deffand, jeune alors, mariée depuis 1718, et qui était citée pour ses beaux yeux et sa conduite légère, non moins que pour son imagination vive et féconde, comme elle le fut plus tard pour sa cécité patiente, sa fidélité en amitié et son inexorable justesse de raison. […] Plus les yeux qu’elle avait eus si beaux se fermèrent, et plus son règne s’assura. […] Ce fut elle qui prêta ses Lettres à mon père, et son portrait, bien loin d’être relégué au grenier, resta dans le salon ou la galerie de Bonneval, jusqu’au moment où cette belle terre fut vendue à un parent d’une autre branche.

2077. (1875) Premiers lundis. Tome III « Émile Augier : Un Homme de bien »

On a beau s’autoriser de ces anciens exemples si célèbres dans l’histoire de la comédie de caractère, le Méchant, le Métromane, le Glorieux ; il y a toujours eu quelque à-propos de circonstance et de société, plus ou moins fugitif, dans ces grands succès d’autrefois qui nous paraissent de loin avoir porté sur des caractères un peu abstraits. […] Celui-ci est un triste caractère aussi ; il a beau se dire : Déployons un aplomb au-dessus de mon âge ; il a vingt-cinq ans, si je ne me trompe, et, à moins d’être bien peu avancé, on l’a été de tout temps à cet âge beaucoup plus qu’il ne le paraît.

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