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498. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de mademoiselle Bertin sur la reine Marie-Antoinette »

Que les hommes qui vivent dans une révolution, et qui en sont ou spectateurs éclairés ou acteurs principaux, lèguent à la postérité le dépôt fidèle de leurs souvenirs, c’est un devoir que nous réclamons d’eux ; que ceux mêmes qui, dans une situation secondaire, n’ont vu qu’un coin du vaste tableau et n’en ont observé que quelques scènes, nous apportent leur petit tribut de révélations, il sera encore reçu avec bienveillance ; et si surtout l’auteur nous peint l’intérieur d’une cour dans un temps où les affaires publiques n’étaient guère que des affaires privées, s’il nous montre au naturel d’augustes personnages dans cette transition cruelle de l’extrême fortune à l’extrême misère, notre curiosité avide pardonnera, agrandira les moindres détails ; impunément l’auteur nous entretiendra de lui, pourvu qu’il nous parle des autres ; à la faveur d’un mot heureux, on passera à madame Campan tous les riens de l’antichambre et du boudoir : mais que s’en vienne à nous d’un pas délibéré, force rubans et papiers à la main, mademoiselle Rose Bertin, modiste de la reine, enseigne du Trait galant, adressant ses Mémoires aux siècles à venir, la gravité du lecteur n’y tiendra pas ; et, pour mon compte, je suis tenté d’abord de demander le montant du mémoire. Ce livre est pauvre de faits : malgré son assiduité à la toilette, l’auteur n’y paraît que peu instruite des affaires de cour ; elle nous transmet çà et là des mots échappés à sa maîtresse ; elle la justifie d’avoir surnommé la duchesse de Noailles madame de l’étiquette, et d’avoir appelé des médailles les femmes qui avaient atteint leur cinquième lustre. […] L’affaire du collier fait la partie principale du livre ; l’auteur était instruite de quelques particularités qui peuvent donner du poids à son témoignage : aussi par moments le ton y devient comme solennel, et c’est là que se trouve l’invocation aux siècles à venir.

499. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 303-308

L’Auteur n’a point écrit, comme il l’annonce lui-même, pour repaître la vaine curiosité de ceux qui ne recherchent que des faits nouveaux & extraordinaires ; il s’est encore moins proposé d’amuser les Esprits oisifs, qui ne lisent que superficiellement ou pour se désennuyer. […] Traduire avec autant de force que d’exactitude les Auteurs Grecs & Latins, analyser avec clarté & précision les Peres de l’Eglise, présenter avec une simplicité éloquente la substance des décisions des Conciles, raconter les événemens, ou plutôt les peindre de manière que le Lecteur croit en être témoin ; tel est le résultat du travail de M. l’Abbé Fleury. […] L’Auteur y est Observateur éclairé, profond Politique, Dissertateur plein de sagacité, toutes les fois qu’il s’agit de remonter aux principes des troubles, d’en faire connoître les dangers, & d’indiquer les moyens de les empêcher de renaître. […] Si M. l’Abbé Ducreux, Auteur des Siecles Chrétiens, avoit un style moins inégal, ce seroit à lui qu’il appartiendroit de continuer cette Histoire, puisqu’au style près, ses Siecles Chrétiens annoncent toutes les qualités qu’on exige dans un Historien de l’Eglise.

500. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 387-391

Pour connoître toute l’injustice de l’Auteur du pauvre Diable & de celui* de la Dunciade, il ne faut que lire ses Ouvrages. Les Essais de Morale & de Littérature de cet Auteur sont remplis de réflexions vraies, solides, instructives, profondes, & toujours bien exprimées ; il en est un très-grand nombre de fines & de délicates qui annoncent un bon Littérateur, un Critique habile, & un ingénieux Interprete du cœur humain. […] Nous n’exhorterons pas cet Auteur à réparer également toutes ses autres injustices : il seroit obligé de réformer ses jugemens sur presque tous les Gens de Lettres de nos jours qui ont eu des succès dans quelque genre ; mais nous l’inviterons à supprimer, pour son honneur, de la Collection de ses Œuvres [s’il en publie jamais une nouvelle édition], les Avis au Lecteur, les Préfaces, les Avertissemens, les Observations préliminaires, les Lettres apologétiques, & généralement toutes les Pieces qui n’ont d’autre but que de louer ses Productions & d’exalter ses talens, qu’on pourroit soupçonner de foiblesse & de médiocrité, par le soin même qu’il prend d’en relever le mérite. […] Il y a apparence que l’Auteur de ces abominables bêtises se propose de devenir un jour l’Historiographe de Bicêtre, du moins quand il y sera renfermé ; il est certain qu’il a fait ses preuves & qu’il est très-digne de cet honorable emploi, pag. 430.

501. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Homère, et le grammairien Thestorides. » pp. 2-6

Quoique la Grèce n’eût point encore produit d’aussi grand écrivain, elle ne laissoit pas d’abonder en auteurs médiocres, ou moins que médiocres. […] Mais Thestorides, le bel-esprit de la ville & le Crésus des auteurs, ne voulut pas s’en tenir à une admiration stérile. […] A peine son hôte les eut en sa disposition, qu’il s’en déclara l’auteur. […] Il affectoit de mettre dans sa déclamation ces mouvemens & ce feu qui distinguent si bien l’auteur du simple acteur.

502. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre V. Moralistes. — La Bruyère. »

Quand l’auteur des Caractères, voulant démontrer la petitesse de l’homme, dit : « Vous êtes placé, ô Lucile ! quelque part sur cet atome, etc. », il reste bien loin de ce morceau de l’auteur des Pensées : « Qu’est-ce qu’un homme dans l’infini ? […] « Si ma religion était fausse, dit l’auteur des Caractères, je l’avoue, voilà le piège le mieux dressé qu’il soit possible d’imaginer : il était inévitable de ne pas donner tout au travers et de n’y être pas pris. […] Il croirait sans doute que les nouveaux esprits forts sont des hommes très supérieurs aux écrivains qui les ont précédés, et que devant eux, Pascal, Bossuet, Fénélon, Racine, sont des auteurs sans génie.

503. (1880) Une maladie morale : le mal du siècle pp. 7-419

Son auteur a-t-il une excuse ? […] Leur lecture atteste que l’auteur a profondément pénétré son sujet. […] Ballanche ce qu’Obermann, Adolphe et René sont à leurs auteurs. […] la meilleure preuve de l’erreur de ce procédé est dans l’histoire de son auteur. […] Plusieurs auteurs, quelques-uns encore inédits, nous sont présentés.

504. (1896) Écrivains étrangers. Première série

L’auteur, M.  […] L’auteur de ce dernier livre, M.  […] Le traducteur ne nomme pas même, sur le titre du livre, l’auteur qu’il traduit. […] Van Nouhuys, l’auteur du Poisson Rouge, et Mme de Vissenkerke, l’auteur du Lotus : car les Hollandais possèdent aussi un théâtre national. […] Voici un auteur dramatique, M. 

505. (1902) Le critique mort jeune

Le lien qui unit les auteurs d’une même série est un peu artificiel et paradoxal. […] Aussi l’on remarque davantage un auteur comme M.  […] Rien n’est toutefois moins semblable que la tournure d’esprit de leurs auteurs. […] Qu’ils prennent garde d’être un jour mis au rang de l’auteur de « Bélisaire ». […] « Supportons-nous les uns les autres », insinue l’auteur des « Deux Écoles ». « Soyons durs », répondent les auteurs des « Deux Vies ».

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